It's Ginny bitch! [Terminé]

Huit mois. Ca faisait plus de huit mois qu’ils ne s’étaient pas vus en vrai. Une éternité. Avant, Ginny n’aurait jamais cru pouvoir tenir autant. A présent, ils avaient chacun leur vie de leur coté et devaient avancer, l’un sans l’autre.

Genesia avait trouvé William. Ils s’étaient plus dès leur première soirée de retrouvaille où ils avaient succombé à la passion qui les dévorait. Purement bestial à la base, mais très symbolique après coup. Will a été le seul garçon avec qui Genesia a eu des rapports sexuels en quatre ans... Enfin, excepté la fois où « elle n’avait pas eu le choix. » Il était donc quasi le seul à avoir connu la Ginny « après accident ». Celle dont le corps si joli au départ était mutilé de cicatrices qui, maintenant, n’étaient plus que de mauvais souvenirs et des petites traces discrètes.

Lionel quant à lui était également en couple. Il avait rencontré quelqu’un. Il l’avait dit à Gin lors de leur dernière conversation internet. Et c’était mieux comme ça. A présent, ils savaient qu’ils ne succomberaient plus jamais l’un pour l’autre. Ils étaient bien. Heureux. Epanouis.

* Alors pourquoi diable avoir attendu autant de temps avant de se revoir ? *

La véritable réponse, elle n’était pas sure de vouloir la connaître, elle préféra donc laisser tomber cette interrogation alors qu’elle observait l’écran en face d’elle dans l’avion, complètement noir. Elle gigotait dans tous les sens sur son siège depuis plus de deux heures, ce qui avait eu le don de faire soupirer sa voisine jusqu’à ce que cette dernière la reconnaisse et commence à lui parler de la série, en long et en large et à l’appeler « Erica ». C’était sans doute une des choses qui avait le don d'énerver l'américaine au plus haut point. Elle n’était PAS son personnage. Elle était tellement plus que ça.

Comme la plupart des fans, elle n’hésita pas à demander si elle sortait dans la vraie vie avec « Tom », un personnage de la série, en couple avec le sien. Elle eut envie de rigoler, mais n’en fit rien. William aussi lui prenait la tête depuis quelques temps avec ça. Il voulait savoir si ça n’était que du cinéma où s’il se passait réellement quelque chose entre Genesia et son collègue. Elle avait eu beau dire qu’elle n’appréciait pas tant que ça Ethan, il ne la croyait pas. C’était gavant. Agacée, Ginny lui dit que oui, mais que si elle le répétait à quiconque, elle serait obligée d’envoyer les créateurs de la série la kidnapper pour ne pas que l’information se répercute. Satisfaite la dame d’âge mur arrêta de l’embêter et, au bout de longues heures interminables, l’avion entreprit sa descente sur l’Australie. Inutile de dire que Ginny n’en pouvait plus et mourrait d’impatience.

Lionel faisait le pied de grue depuis déjà une heure. Il n’avait pas voulu risquer d’arriver en retard, il s’était donc rendu à l’aéroport bien à l’avance. Il le regrettait à présent. Être seul dans un endroit bondé sans connaître personne lui donnait tout le loisir de songer. En outre, il avait pris congé pour l’occasion. Il avait pris la décision d’accueillir Gin comme il se devait. Il lui consacrerait tout son temps.

Cependant, il se posait tout un tas de question autant philosophique que pratique. Tout d’abord, où allait dormir Gin ? Il ne la laisserait jamais aller à l’hôtel. Elle était son amie. Il avait par mesure de précaution, prévenu Sarah qu’elle risquait de le croiser avec la jeune américaine. Il finirait de toute façon par lui montrer son appartement… mais l’y ferait-il dormir ?

Ensuite, il y avait sa fausse petite amie. Il ne savait pas non plus comment il allait s’en sortir. Il n’avait pas de petite amie, non pas une. Et même s’il avait trente six millions de filles qui se pâmaient devant lui, aucune n’était digne d’endosser le rôle de petite amie. Il fallait tout de même que Gin soit fière de celle qui « partageait » la vie du jeune garçon. Puis, en fonction du temps que Gin passerait en Australie il finirait par rompre avec sa fausse petite amie… il n’allait tout de même pas lui mentir indéfiniment. Quoique…

*c’est tentant…*

Il avait proposé à Sarah de passer pour sa fausse petite amie. L’impact serait d’autant plus grand sur Gin puisqu’ils vivaient ensemble. En outre, ils s’entendaient bien. Il se demandait si la jeune fille allait accepter ou non. Peut-être qu’elle ne trouverait pas la situation loyale.

le vol de Gin finit par être annoncé et Lionel se dirigea automatiquement vers la porte où il allait voir sa meilleure amie débarquer d’un instant à l’autre. Il trépignait d’impatience mais craignait aussi pour la suite. Huit mois qu’il ne l’avait pas vue… et si en plus du mariage elle lui avait caché une prise de poids… non c’était ridicule. Il avait vu les photos qu’elle avait faites pour MAXIM, elle n’avait pas pris un gramme… elle était peut-être enceinte.

*Aouch…*

Non, cette pensée ne lui plaisait pas du tout. Gin n’était pas faite pour être mère ou uniquement des enfants qui étaient les leurs, point barre. Elle n’avait été enceinte qu’une fois, et c’était de lui. C’était à peu près tout ce qui lui restait de particulier. William lui avait volé tout le reste.

"Gin!!"

dit-il en l'apercevant.

L’impatience, on pouvait dire que Genesia Weastler en avait fait le tour. Et tous les clichés y étaient passés. Elle avait tapoté des pieds, des mains, avait changé de position une vingtaine de fois sur son siège, était même allée se promener dans l’avion, l’avait arpenté de long en large, était retournée s’asseoir. Avait écouté de la musique, mais en soi n’avait rien écouté du tout étant donné que son esprit ne pensait qu’à une seule et même chose : ses retrouvailles avec Lionel.

Elle ne put que sourire en se souvenant que quelques années auparavant, elle avait déjà fait ce trajet. En effet, lorsque Lionel avait décidé de partir en Australie, elle n’avait pas attendu huit mois cette fois là pour courir le rejoindre.

* Enfin, cette fois-ci au moins, il serait au courant *

Secrètement, même si elle n’en avait aucun droit, elle espérait qu’il ne soit pas venu avec sa petite amie si parfaite. Déjà qu’elle stressait à l’idée de le revoir après si longtemps, mais si en plus il mettait de la distance entre eux en amenant sa nana, les retrouvailles seraient... étranges. Après tout, elle, elle n’avait pas amené William.

A l’évocation du prénom de son chéri, Gin toucha machinalement sa bague de fiançailles. Dire que Will n’avait rien fait pour l’empecher de faire le voyage ou même de s’imposer, c’était lui prouver à quel point il l’aimait et lui faisait confiance.

* Ou alors il s’en fout complètement et espère se débarrasser de toi *

Pensa-t-elle en souriant, ne pouvant s’empêcher de jouer du bout des doigts avec le diamant ^^. Enfin, on les autorisa à sortir de l’avion. Elle prit la rampe et alla se poster à un endroit stratégique pour prendre ses bagages. C’était ce qu’il y avait de pire. En plus elle avait une valise et un sac.

* Bah ça t’a qu’a voyager léger ^^ *

Elle frissonna, se rendant compte qu’elle avait laissée sa veste chaude dans son sac. En Australie, c’était l’hiver.

* Mais qu’est ce qui m’a pris de venir ?! *

Une fois ses affaires récupérées, Gin se prépara à faire son entrée dans le hall de l’aéroport. Elle sortit un petit miroir de poche et vérifia qu’elle était correcte. Elle arbora son plus beau sourire et franchit fièrement les portes du hall. Lorsqu’elle l’entendit prononcer son prénom, elle se figea un instant, ressentant une sensation étrange lui parcourir le corps. Elle se reprit immédiatement et tourna la tête dans sa direction.

Il était là, à quelques mètres, il l’attendait.

* Apparemment seul *

Au vu de cette constatation, elle se permit de s’avancer vers lui et de délaisser ses sacs un instant pour lui faire un méga « hug ».

« Hello étranger. »

Fit-elle en le serrant contre elle. Les tremblements dans ses jambes ne pouvaient être dus qu’au fait qu’elle était sur la pointe des pieds, évidemment.

« Je suis tellement contente de te revoir ! »

Souffla-t-elle, en lui posant un bisou sur la joue.

Elle était là. Il l’avait vue. C’était affreux cette sensation de picotement dans son cœur. Cela faisait huit mois qu’il ne l’avait pas vue et pourtant Gin était toujours aussi radieuse. Il avait pu le constater en regardant le soap dans lequel elle jouait, mais il devait avouer qu’en vrai, c’était mille fois mieux.

*T’emballe pas !*

Il tenta de rester très sobre lorsqu’il l’appela par son prénom. Elle le vit à son tour et se dirigea automatiquement vers lui. Il n’y avait pas de mot pour décrire ce qu’il ressentait en ce moment. Elle lui avait tellement manqué. Son cœur battait la chamade tant il était heureux de la revoir. Et tout cela, parce qu’elle était sa meilleure amie, bien sûr. Une meilleure amie fiancée qui plus est. Cette pensée lui serra le cœur.

Non, il n’avait plus de sentiment pour elle, c’était très clair. Lionel n’avait plus rien éprouvé pour Ginny depuis des années. Il l’avait aimée, elle l’avait aimé, mais ils avaient été tellement borné qu’ils n’avaient jamais réussi à accorder leur violon. Ce n’était que peu avant l’accident de Ginny qu’ils s’en étaient rendus compte. Malheureusement, il était trop tard à l’époque. La jeune fille avait perdu le bébé, leur bébé et avait fini par mal tourner… façon de parler. Elle avait décidé de retourner aux Etats-Unis, sans doute pour retrouver un meilleur équilibre… ce qu’elle avait trouvé auprès de William, le grand, le beau, le fort, l’intelligent, le…

*LA FERME !*

Son visage se fendit d’un large sourire lorsqu’elle lui lança son « Hello stranger » qu’il trouva particulièrement mignon. Elle le prit dans ses bras et il en fit de même. il la serra fort contre lui. qu’elle lui avait manqué. Il presque peine à la laisser partir. Il avait l’impression qu’elle allait remonter dans un avion et l’abandonner à nouveau.

*Le v’là qui tourne mélo !*

Elle lui posa un baiser sur la joue tout en lui soufflant qu’elle était contente de le revoir.

« Moi pas du tout ! Pff quelle corvée de t’avoir ici ! »

Plaisanta-t-il en la laissant s’échapper. Il lui adressa bien sûr un clin d’œil pour qu’elle ne prenne pas mal sa remarque, même si elle savait qu’il y avait peu de chance qu’il le fasse. Ginny le connaissait bien tout de même.

*même après huit mois ?*

Ce n’était pas une toute petite séparation qui allait changer quoique ce soit entre eux. Ils étaient meilleurs amis et ce pour la vie… Forrrrever, comme ils disaient. Ce n’était pas parce qu’il vivait en Australie et elle aux Etats-Unis que ce fait simple et clair allait changer. Il n’avait pas l’intention de laisser quelqu’un d’autre prendre sa place.

«Tu voyages léger dis-donc… »

Lança-t-il ironiquement en voyant ce qu’elle avait pris comme valise.

« Tu restes combien de temps… »

Il fronça ensuite les sourcils.

« Tu n’as pas peur d’avoir froid ? C’est l’hiver ici… Tu as des vêtements plus chauds j’espère… »

Il n’avait pas perdu une seconde pour plaisanter avec elle. Ça lui avait tellement manqué de pouvoir la taquiner de vive voix. Sur internet, ce n’était pas la même chose. Même s’il y avait les smileys, il ne pouvait pas concrètement faire passer le ton sarcastique qu’il aimait tellement employer lorsqu’il était avec elle.

Il rit franchement lorsqu’elle lui avoua ne pas avoir l’intention de reprendre l’avion d’ici une heure tant elle avait mal aux fesses. Une pensée quelque peu détournée lui passa par la tête mais il se priva de la faire. il lui aurait bien demandé quel genre de bêtises elle avait faites avec un beau steward dans l’avion ; mais le temps où ces plaisanteries avaient un sens était révolu. Mademoiselle Genesia Weastler était fiancée. Il se voyait mal plaisanter sur les éventuels garçons qui auraient pu littéralement la faire monter au septième ciel.

*Y a que moi qui fait ça !
-Plus maintenant…*

Décidemment, il n’aimait pas du tout penser à William. Il avait l’impression qu’il gâchait tout ce qui avait un jour uni Tay et Gin, non pas parce qu’il sortait avec elle et parce qu’elle l’aimait, ça Lionel s’en fichait bien. Mais parce qu’il lui ôtait la possibilité d’être lui-même avec Gin. Il devait sans cesse penser et repenser à ce qu’il allait dire ou faire pour éviter que cela soit équivoque ou que Gin le prenne mal.

« T’inquiète, je t’ai, je te garde ! »

*des phrases comme celle-là ?*

« Pour une temps du moins ! »

Ajouta-t-il. il était à la fois à l’aise avec la jeune fille et en même temps extrêmement maladroit. Il ne savait pas si tout ce qu’il disait serait bien compris.

*elle est fiancé, pas lobotomisée !
-C'est presque pareil!*

« Pff, tu crois que c’est avec ça que tu seras la plus belle fille d’Australie ? T’es mal barrée… C’est pas LA, mais les filles d’ici se débrouillent trèèès bien ! »

Dit-il réalisant un peu tard que sa voix était celle d’un connaisseur. Cependant, il ne fallait pas qu’il oublie qu’il était supposé avec une petite amie. C’était un fait que Tay avait souvent du mal à garder à l’esprit.

« Ah, ah… au moins tu n’as pas perdu ton sens de l’humour… »

Railla-t-il lorsqu’elle lui dit qu’elle allait repartir d’ici vingt-six minutes, puisqu’il n’allait certainement pas la supporter plus longtemps. Il ne l’avait plus vue depuis huit longs mois. Il avait bien rechargé ses nerfs. Elle pouvait lui taper dessus tant qu’elle voulait, il ne craquerait pas… et même s’il l’avait vue chaque jour depuis des mois, elle ne parviendrait toujours pas à arriver au bout de sa patience. Il en avait à revendre lorsqu’il s’agissait de Gin.

« cinq jours ? »

S’étonna-t-il en baissant le regard.

« Je trouve ça peu ! »

Il s’était attendu à ce qu’elle prenne au moins la semaine… il pouvait comprendre que ce n’était sans doute pas facile pour elle d’arranger des moments de liberté avec le tournage de son soap, mais tout de même… une malheureuse petite semaine.

*Oublie pas William…*

« Hey ! T’es partie depuis huit mois… Je suis peut-être devenu un ange depuis ! »

Protesta-t-il avant que Gin ne s’empare de son portable dans le but d’appeler William… non, il n’allait pas l’oublier si elle l’appelait toutes les trente secondes pour lui détailler ce qu’elle faisait, avec qui, où, quand, comment, pourquoi.

Il en profita pour jeter un rapide coup d’œil à son portable. Il avait un message de Sarah. Elle venait d’accepter de jour le rôle de sa petite amie pour la durée du séjour de Genesia.

*Woohoo !
-T’es sûr qu’on peut se réjouir de ça ?*

Il soupira lorsqu’il entendit Gin utiliser les mots « Future femme » « bisous » « manque très fort » et surtout, le pire d’entre tous : « je t’aime ». Il leva les yeux au ciel. Ce qu’il appréciait chez Gin, c’était son côté femme forte, imprenable, intouchable… lorsqu’il l’entendait parler à Will, il avait l’impression qu’elle s’était adoucie… elle était amoureuse oui… mais il y avait des limites au côté guimauve… ou alors c’était peut-être lui qui était à côté de la plaque… ça allait être beau avec Sarah… il se saisit soudain.

*Wow… Je… vais devoir dormir dans sa chambre ?*

C’était un fait. Sarah et lui habitaient ensemble. Si elle devait être sa petite amie et non sa colocataire, ils allaient devoir partager l’un de leur chambre. Il secoua la tête avant de sourire nerveusement à Gin.

« Touchant… vraiment touchant ! »

Se moqua-t-il gentiment.

« Bon… allons-y… tu me raconteras tout sur Willy chou en chemin ! »

Il avait beau être devant elle, Ginny mourrait d’envie de le toucher. De saisir son bras par exemple et de le palper XD. Juste pour être sur que Lionel était bien là et qu’elle n’était pas en train de rêver. Ca faisait tellement longtemps. Il n’avait pas changé. Il était toujours aussi beau, même si quelques mois de plus ne le désavantageaient pas du tout, bien au contraire. Gin trouvait que Tay’ était nettement plus beau maintenant que lorsqu’ils étaient adolescents. Il faisait tellement plus homme. Elle savait que la réciproque était pareille... Enfin sauf qu’elle espérait ne jamais faire homme ^^.

Ginny sourit lorsqu’il lui annonça qu’il comptait bien la garder. Elle n’avait pas lu de double sens dans cette phrase, mais bien le fait qu’elle lui ait manqué, contrairement à ce que cette tête de mule s’évertuait à dire. Il corrigea le tir en annonçant qu’au bout d’un moment il la laisserait s’en aller.

* Euh bah oui pourquoi il comptait me séquestrer ?*

Pensa-t-elle en souriant intérieurement. Elle se souvint que la pensée d’enfermer Lio l’avait saisie lorsqu’il lui avait annoncé qu’il partait pour l’Australie. Elle y avait réellement songé ! Trente-trois secondes. Et puis elle avait récupéré son bon sens.

« Tu n’as pas encore vu tout ce qu’il y avait là-dedans... »

Fit-elle avec un air mystérieux.

* Des vêtements quoi... ^^ *

« Donc tu ne peux pas dire que je n’ai pas de quoi rivaliser. »

Dans le temps, elle aurait sans doute annoncé qu’elle avait des dessous tellement sexy que rien que leur vue le rendrait totalement fou, mais à présent, elle n’avait plus le droit de se lancer sur ce genre de discussion, par respect envers William, même si elle ne trouvait pas ça super gênant, maintenant qu’il n’y avait plus de sous-entendu.

Elle avait toujours plaisanté avec Tay à propos de sexe, de désir, du fait par exemple qu’il ne pourrait jamais lui résister, etc. Ils s’étaient toujours permis ce genre de blagues parce que ça faisait partie d’eux. Évidemment, à l’époque, elle était sa « régulière ». Donc tout avait un autre sens. Ne voulant pas être à présent équivoque, elle préféra garder sa réflexion pour elle.

« Et puis de toute façon, j’ai assez d’admirateurs aux States que pour m’en faire encore en plus ici. »

Prétendit-elle avant de rire aux éclats. Elle était d’une débilité profonde parfois ^^.

« Oh c’est trop mignnnnooooooon ! »

Fit-elle avant de lui caresser la joue du bout des doigts avec un petit air moqueur.

« Mais avant de penser à combien je vais te manquer quand je partirai, il faut que tu profites de moi quand je suis là. »

Elle espérait qu’il n’ait plus l’esprit aussi mal tourné qu’avant et cette phrase passerait comme une lettre à la poste. L’américaine n’avait malheureusement pas beaucoup de jours de congé en cette période. Les journées étaient longues et on pouvait tourner beaucoup plus de scènes à l’extérieur ce qui arrangeait bien les scénaristes. Depuis qu’Erica était devenue un personnage de premier ordre qui avait même sa place dans le générique de début, elle devait bien reconnaître qu’elle avait deux fois plus de travail qu’avant. Mais ça n’était pas pour lui déplaire.

« Euh on t’a jamais dit que les hommes ne changent pas ? Enfin en tout cas pas en si peu de temps. Sinon y aurait nettement moins de célibataires ! »

Elle pouvait le dire clairement, puisque Tay’ avait une copine, il ne serait donc pas blessé par cette vérité.

« Niark niark niark ! »

Lança-t-elle à la moquerie de Tay sur son coup de fil à William. Elle le savait, avant elle n’était pas comme ça. Et elle ne serait pas non plus comme ça avec n’importe qui. Mais Will était tellement doux et adorable avec elle qu’elle ne pouvait pas jouer la reine des glaces et rester de marbre, sinon elle risquerait de le perdre. Et ça il en était hors de question.

« Ouais allons-y, je ne suis pas sure que le terminal supporterait encore une connerie de plus émanant de ta bouche ! »

Plaisanta-t-elle, en prenant avec lui la direction de la sortie.

« Et bah dis donc, tu veux tous les détails ! Pire qu’une fille. Pire que Lindsay ! »

Fit-elle en lui lançant un doigt accusateur et un regard horrifié, comme si elle avait prononcé l’insulte suprême !

« Tu veux savoir quoi exactement ? »

Demanda-t-elle en reprenant son sérieux.

Il fallait qu’il essaie de ne pas se laisser déconcentrer par Gin. Cette fille avait toujours le don de le rendre toute chose et de lui faire perdre le sens de la réalité. Cela faisait tellement longtemps qu’il ne l’avait pas vue. C’était l’effet des retrouvailles bien sûr. Il n’y avait rien d’autre là derrière. Elle lui avait juste manqué, comme une meilleure amie manque à son meilleur ami… les meilleurs amis se manquaient-ils autant ? Ils n’avaient pas l’impression que Sarah était à ce point attachée à Riley et pourtant ils étaient meilleurs amis. Ils ne se voyaient pas tous les jours, alors que Tay savait parfaitement que si Gin habitait l’Australie, il ferait son possible pour la voir ou au moins avoir des nouvelles d’elle tous les jours.

*vieilles habitudes !*

Non, c’était un fait, Lionel n’avait pas encore vu tout ce que Genesia trimballait dans sa valise et il n’était pas certain qu’il avait envie de le savoir. Elle devait sans doute avec une kyrielle de vêtements qui n’allaient lui servir qu’une fois, d’autant plus qu’elle ne comptait pas rester une masse de temps. Il soupira en secouant la tête.

« Comme si les vêtements faisaient tout ! Ici, les filles peuvent être belles et intelligentes même sans une valise pleine de vêtements, d’abord ! »

Il savait qu’il allait sans doute froisser Gin qui aurait vite fait de lui demander si elle n’était pas elle aussi belle et intelligente, ce qu’elle était bien sûr. Mais il n’avait pas tort sur un point. En Australie, il connaissait pas mal de fille qui se fichait bien des vêtements, des marques et autres et qui restaient particulièrement attirante. Il avait Effy en mémoire qui n’avait jamais eu une once de prétention en elle et qui ne devait sans doute pas rouler sur l’or. Elle était intéressante, du moins dans le souvenir de Lionel. Mais plus proche de lui encore, il y avait Sarah qui sans s’encombrer restait une femme magnifique. Heureusement d’ailleurs. Elle ferait la fausse petite amie parfaite.

Tay leva une fois de plus les yeux au ciel lorsqu’elle parla des admirateurs qu’elle avait aux Etats-Unis. Il n’en doutait pas. Puis, il avait vu ses dernières photos. La moitié de sa contrée d’origine devait être tombé en extase devant les clichés. Ginny était magnifique sur ceux-ci. Il voulait lui faire remarquer d’ailleurs, mais se retint. Il n’était non seulement pas supposé les avoir vu, puis l’idée qu’elle sache qu’il la regardait encore dans ce genre de tenue avait peut-être un côté malsain.

« Pfff… J’suis sûr que tu n’en as pas tant que ça… ton seul admirateur est cloitré dans un appartement en se demandant où est sa belle… »

*en faisant mumuse devant les clichés de MAXIM…
-EW, Gross !*

« C’est pas mignoooon, comme tu dis, c’est juste vrai. Excuse-moi d’éprouver des choses de temps en temps… »

Fit-il d’un air bougon en fronçant les sourcils. Elle vint lui caresser la joue un court instant et ses yeux se posèrent immédiatement dans les siens. Et dire qu’à une époque, ce simple petit contact l’aurait électrisé. Et aujourd’hui, plus rien. Il ne faisait que la regarder, immobile, la bouche à moitié ouverte, ne ressentant plus rien de cette attirance qu’il avait un jour éprouvée à son égard…

*Mais ouiiiii*

Elle avait dit elle-même qu’il fallait qu’il profite d’elle tant qu’elle était là. À une époque, cela aurait suffi pour qu’il se jette sur elle pour lui faire sauvagement l’amour et ce pendant plusieurs jours d’affilé. Il aurait passé des jours à ne faire que ça. Aujourd’hui, tout avait changé. Et cette phrase ne voulait rien dire. Elle ne sonnait même pas bizarre dans son esprit.

*C’est cela oui, oui, oui…*

« Certains hommes changent… ça dépend de leur motivation. C’est juste que les hommes manquent naturellement de motivation. Sauf moi, bien sûr. »

Techniquement, il n’avait pas tant changé que cela, mais il fallait que Gin le croie. Il fallait qu’elle soit persuadée qu’il n’était plus le même homme et qu’il était réellement capable de se caser, de devenir un ange. Pourquoi c’était si important ? Il ne le savait même plus. il jouait le jeu à présent qu’il avait commencé.

Il lui tira une fois de plus la langue lorsqu’elle se moqua de lui pour la énième fois alors qu’elle n’était là que depuis quelques minutes. Si elle le taquinait beaucoup, Tay, lui, soupirait tout autant. Une vague de soupirs s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle appela William. D’ailleurs, il n’avait pas répondu à son appel.

*Déjà en train de faire mumuse avec les photos de MAXIM ?*

« Han ! Parce que c’est moi qui raconte tout et n’importe quoi ! Avance femme ! La sortie c’est par là ! »

Dit-il en la poussant légèrement dans le dos, ayant tout de même la galanterie de porter ses valises. Il était venu la chercher en voiture. Il fallait bien qu’ils aillent jusque là… parce que oui… Lionel avait enfin investi dans une voiture. Il avait le permis depuis son plus jeune âge mais il n’avait jamais eu assez d’argent que pour s’en acheter une à lui. Aujourd’hui, c’était chose faire.

« Alors, je veux savoir quelle marque de dentifrice il utilise, quel est son bouquin préféré, à quel âge il a dit son premier mot… »

Il leva une fois de plus les yeux au ciel. Lionel connaissait les grandes lignes sur William puisqu’ils avaient été amis un bon moment.

« J’veux savoir comment ça se passe entre vous… comment il a fait sa… demande… tout sur vous quoi ! Tout sur l’homme qui a réussi à prendre l’insaisissable Genesia Weastler dans ses filets… moi qui pensais que tu ne te marierais jamais ! »

Au début, c’était assez marrant, mais le fait qu’il vantait sans cesse les mérites des filles d'ici commença sérieusement à taper sur le système de l'Américaine. L’avait-il à ce point oubliée ? Elle avait toujours cru qu’il la trouvait carrément à son goût, vu leurs relations particulières, mais apparemment, ses goûts semblaient avoir changé. Ne pouvant tenir sa langue dans sa poche, elle laissa échapper en soupirant :

« Tu le dis tout de suite si tu veux que je rentre hein. »

Elle essaya de masquer la vexation dans sa voix, mais elle savait que mieux que quiconque, Taylor la connaissait par cœur. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille et tenta de travailler son regard pour ne rien y laisser paraître. Lorsque ce fut fait, elle sourit légèrement, histoire de ne pas non plus faire un drame d’une petite taquinerie.

« M’enfin je suppose que tu dis ça parce que c’est ce dont tu as dû te persuader quand je suis rentrée... »

Elle se racla la gorge, repensant à la raison pour laquelle elle avait du rentrer et surtout du lieu où elle avait dû aller. Elle n’était certes pas très fière et préféra éviter d’épiloguer.

« OH ! »

Fit-elle, outrée quand il prétendit qu’elle ne devait pas avoir tant d’admirateurs que ça.

« Tu rigoles où quoi ? Tape un peu mon nom sur internet. Tu tomberais dans les pommes devant le nombre de sites consacrés à ma grande personne. »

Fit-elle, avec un immense sourire satisfait cloué sur le visage.

« Par contre, pas sure que is je tape « Lionel Taylor » j’arrive à un nombre aussi important... »

Elle fit une petite grimace.

« Désolée... »

Son faux-air dépité laissa place à un sourire moqueur. Ah ce que Lio lui avait manqué ! Elle s’en rendait doublement compte maintenant qu’il était là devant elle. Elle ne releva pas le fait qu’il parle de William comme s’il était complètement à ses pieds. Ca n’était pas le cas. Ginny pourrait le perdre et elle voulait tout faire pour éviter que ça n’arrive, cette fois-ci.

« Excuse-moi. J’avais oublié qu’au bout de trente minutes tu disais un truc sympa et puis tu redevenais un cœur-de-pierre. Mais c’est noté, je n’oublierais plus ! »

Elle ponctua naturellement sa phrase d’une tape dans le dos. Geste typiquement masculin qu’elle assumait à deux cent pour cent.

Évidemment, au bout d’un moment, il fallut que Tay’ en rajoute et se mette à se vanter. Il expliqua que les hommes ne pouvaient pas changer sauf s’ils avaient une quelconque motivation. Il prétendit lui, ne pas avoir besoin de ça.

« C’est ça, allez, elle s’appelle comment ta motivation ? »

Lui demanda-t-elle, plus par politesse que par réelle envie de savoir. Se dire qu’une autre avait réussi à changer son Tay’ qu’elle adorait tellement la rendait presque folle de rage. Elle, elle l’avait aimé tel qu’il était et n’aurait jamais voulu qu’il change. Pour rien au monde.

« Popooooop ! Arrête avec tes « femme » parce que ça ça me casse réellement les pieds ! »

Elle était tout sauf une femme soumise et il le savait. Du coup, elle refusait de le laisser croire qu’elle lui obéirait au doigt et à l’œil. Non mais. Elle était Genesia Weastler après tout ! Elle se mit cependant à marcher en direction de la porte alors que Tay’ se chargea des bagages.

* Charmant. *

« Oh ! Il va chercher du spécial en pharmacie, à l’anis. Il adore cette odeur. »

Elle ne put empêcher un sourire niais de prendre place sur son visage à l'évocation de son fiancé.

« Des souris et des hommes de Steinbeck pour le livre préféré, mais il ne lit pas beaucoup. Il n’a pas trop de temps pour ça. »

Elle marqua une courte pause et prit un air embarrassé.

« Par contre, pour l’age, j’en ai aucune idée, peut-être que je devrais l’appeler pour lui demander ? »

Fit-elle en faisait mine de prendre son téléphone comme toutes ces filles ridicules que l’on voit téléphoner à leur copain toutes les trente secondes pour des raisons plus débiles les unes que les autres. Elle s'était peut-être ramollie, mais n'en était pas encore arrivée à ce stade ridicule.

« Parce que tu crois que je pensais me marier un jour ? »

Demanda-t-elle en secouant la tête.

« JAMAIS je n’aurai cru qu’un homme me passerait la corde au cou... Ni soit assez fou que pour vouloir envisager de passer le restant de ses jours à mes côtés ! »

Elle le disait, mais ça lui faisait quand même bizarre. Un mec génial était prêt à s’engager avec elle. Pour toutes la vie. Elle ne sut pourquoi, mais elle déglutit et sentit ses palpitations augmenter.

* Euh ok, on va déjà voir où on va dans les prochaines années avant de penser à toute la vie. *

Cette idée lui avait donné le tournis. Taylor l’avait exactement bien dit. Elle était insaisissable et elle ne voulait pour rien au monde avoir la sensation d’être prise au piège. Elle ne pourrait jamais le supporter, ça!

« Bah je ne l’avais plus revu depuis qu’il était parti d’Australie après qu’on ait...appelons un chat un chat, couché ensemble. Et puis quand j’étais à l’hôpital, à New-York, il est passé me voir plusieurs fois. J’avais tellement honte... »

Elle se demanda comment il avait pu tomber amoureux d’une fille en cure de désintoxication. D’une idiote tellement camée qu’elle pouvait se prostituer pour une dose de plus. Elle se faisait honte, encore aujourd’hui.

« Enfin bref, on est ressortis ensemble et puis on a emménagé, mais tout ça tu le sais déjà. Le truc c’est que y a quelques semaines, il m’a demandé de l’accompagner sur le tournage d’une pub dans laquelle il jouait. Et au début j’ai rien vu venir. Ok, le décor était super romantique et tout, mais bon pas de quoi s’affoler non plus. Et là, il me dit de m’asseoir, qu’il va répéter une fois et qu’il veut mon avis...»

Elle essayait de se souvenir de chaque détail pour ne pas louper quelque chose d’important.

« Et donc, il se met face à moi, et commence à dire des choses terriblement romantiques et belles. J’ai commencé à comprendre quand il a prit ma main et surtout lorsqu’il a prononcé mon prénom. Puis bah il s’est agenouillé et a fait sa demande. »

Elle sentit une vague d’émotions la submerger. Certaines très positives, d’autres un peu moins, mais tout s’entremêlait tellement qu’elle n’arrivait pas à les dégager les unes des autres.

« Et puis bah...on était censés aller diner dans un super resto mais euh... enfin soit. Je suis sure que tu te passeras des détails de la fin de cette soirée... »

Conclut-elle en se raclant la gorge, voulant changer de sujet. Pas sure que ça intéresse Taylor de connaître les différentes positions que les fiancés avaient pratiquées ce soir là !

Lionel avait toujours adoré taquiner Gin. Peut-être que cette fois-ci, il en faisait un peu beaucoup. C’était sans doute parce qu’il n’avait pas envie qu’elle pense qu’il était toujours accro à elle ou qu’elle était toujours le centre de sa vie comme quelques années auparavant. D’ailleurs, ils ne s’étaient pas vus énormément depuis qu’elle avait quitté l’Australie. Et elle ne cesserait sans doute jamais d’être la fille la plus importante dans la vie du jeune homme. Seulement, elle n’avait pas à le savoir. Il n’allait pas lui répéter sans cesse. Elle finirait par se faire des idées.

*Vraiment ?*

« Oh mais tu restes la plus belle ! »

Ajouta-t-il avec un fin sourire énigmatique qui ne pouvait assurer à Ginny qu’il était sérieux ou non. Il n’avait pas envie de lui faire du mal, non. Il n’avait pas non plus envie d’être trop gentil avec elle, elle finirait par le trouver trop collant et par s’imaginer des choses. Il tenta de ne pas la vexer et enroula un bras autour de ses épaules.

« Il y a de ça… mais j’ai pu constater que j’avais raison… »

Ajouta-t-il toujours sur le ton de la taquinerie. Pour éviter qu’elle ne finisse par le frapper, il posa un baiser sur son front tout en riant doucement. Il savait qu’il allait la vexer en prétendant qu’elle n’avait pas tant d’admirateurs que ça. Et comme de bien entendu, la réaction de la jeune fille ne se fit pas attendre. Elle réagit au quart de tour ce qui fit beaucoup rire le jeune homme.

*Tellement prévisible*

« Ah mais je ne doute pas que tu aies des fans ! »

Précisa-t-il.

« Je parle d’admirateur ! Des personnes concrètes qui t’abordent dans la rue et attention… que ne sont pas des adolescents pré-pubères en chaleur qui se servent de tes photos dans MAXIM pour leurs plaisirs solitaires ! »

*Grillé…*

Il avait parlé des photos de MAXIM, mais après tout, il s’en fichait si elle savait qu’il les avait vues. Il pourrait lui remettre dans la figure que lui au moins s’intéressait à sa carrière et à ce qu’elle faisait, ce qui n’était pas son cas.

« Et mon nom est peut-être moins prisé par le public australien, mais je n’ai qu’à claquer des doigts pour avoir une fille… »

*T’as une copine… sois disant.*

« Enfin… si je le voulais ! »

Se rattrapa-t-il esquissant un large sourire de séducteur espérant qu’il brouillerait les pistes et que Gin ne remarquerait pas qu’il venait d’un peu s’emmêler les pinceaux.

Il leva les yeux au ciel lorsqu’elle mentionna qu’il était gentil, puis méchant, puis gentil… il n’était pas comme ça. il voulait être tout le temps adorable avec elle, il savait juste que ce n’était pas possible. Être gentil avec Gin était associé à de drôles de réactions chez lui et il n’aimait pas trop ça. il préférait donc envoyer quelques piques de temps à autre à son amie.

« Pfff… arrête, tu veux ? »

Elle lui avait tapé dans le dos comme un ami aurait fait… comme Tristan l’aurait fait d’ailleurs.

« Je ne suis qu’un incompris de toute façon ! »

Il baissa la tête et fit mine d’essuyer une larme sur sa joue. Il précisa ensuite à son ami qu’il suffisait d’une bonne motivation pour qu’une homme change. Lorsque Gin lui demanda comme s’appelait sa motivation à lui, Tay eut la soudaine envie de répondre « Genesia »… elle était la seule fille qui avait un jour éveillé en lui l’envie de changer complètement, du tout au tout. Il voulait faire des efforts pour Rachel, mais ce n’était pas la même chose.

« Elle s’appelle Sarah… »

Répondit-il fièrement. Il était ravi d’avoir eu sa réponse avant que Gin n’arrive sinon il n’aurait su que répondre à cette question.

« Tu vas d’ailleurs la voir très rapidement… je t’emmène chez nous… »

Sur le moment, il ne réalisa pas ce que cette nouvelle pouvait avoir de choquant, mais à la réflexion… pour lui, Sarah n’était que sa colocataire et il disait souvent « chez nous », mais les gens savaient qu’ils n’étaient que colocs… là, Gin pensait qu’ils sortaient ensemble.

*Boh, au moins elle croira que c’est du sérieux !*

« Ça va ! J’arrête avec ça… »

Il savait qu’elle était tout sauf une femme soumise, mais il adorait la taquiner de la sorte. Il avait toujours son bras autour de son épaule et la guida vers la sortie. Il comptait l’emmener directement chez lui pour qu’elle rencontre Sarah et éventuellement qu’elle s’installe là. Il ne savait pas encore ce qu’elle comptait faire.

« Ah, ah… drôle ! Attends quoi ? Il va chercher son dentifrice en pharmacie ? Ah… »

Tay se moqua doucement de William ne s’étant jamais figuré qu’un garçon puisse aller chercher son dentifrice en pharmacie. Tay continuait d’acheter le sien dans supermarché. Puis il fallait avoir de drôles de gours pour aimer l’anis…

Tay ne releva pas sur le livre préféré du jeune homme. Lui-même n’était pas un grand fan de lecture. Il passait plus de temps à lire des scénarios… puis quand il avait le temps une petite pièce de théâtre ou l’autre. Mais rarement des romans. Il se contenta d’un haussement d’épaule.

« Ah,ah ! Mais t’as mangé un clown avant de décoller toi ! »

Se moqua-t-il lorsqu’elle proposa d’appeler William pour voir avec lui à quel âge il avait dit son premier mot. Il s’en fichait. Il se fichait aussi de savoir qu’elles étaient ses habitudes. D’ailleurs, il se fichait de tout concernant son ancien ami. Il en savait bien assez comme ça.

Genesia lui avoua alors qu’elle non plus ne s’imaginait pas se marier un jour…

*sans blague…*

Tay se souvenait des nombreuses fois où elle lui avait répété qu’elle ne se marierait pas, qu’elle n’avait pas envie d’investir dans un divorce par la suite. Puis, il n’avait pas oublié qu’ils s’étaient promis de vieillir ensemble si aucun d’eux ne trouvait chaussure à son pied… et à l’époque, il ne s’était pas figuré que quelqu’un –autre que Gin- le supporterait un jour.

« Moi je l’avais envisagé… bon, c’était différent et c’était un dernier recours ! Mais y a moyen de vouloir te supporter pour toute une vie, crois-moi… »

Il se contenta d’écouter bien attentivement lorsqu’elle lui raconta comment les choses s’étaient passées entre elle et William et ce reprenant depuis le début. Il fit son possible pour qu’elle ne visse pas ses sourcils se froncer. Il n’aimait pas tellement entendre à quel point la vie était merveilleuse depuis que Willy chou était apparu.

Il écoutait l’histoire d’une oreille alors que son cerveau traduisait par :

*blablablablablablablabla*

Enfin, c’était ce qu’il aurait aimé croire… en réalité, il ne perdait pas un mot. Il avait hâte de voir comment le jeune garçon s’y était pris pour faire tomber la jeune demoiselle dans ses filets. Enfin, il avait eu l’opportunité de la séduire, il fallait dire. Il était aux Etats-Unis, lui. Et Lionel de là où il était n’avait rien pu faire. Il parlait comme un garçon jaloux, mais ce n’était que le meilleur ami en lui qui parlait.

*Naturellement*

Tristement, il devait bien avouer que la demande en mariage était terriblement romantique et qu’il était rare de faire mieux. Heureusement, Lionel n’aurait jamais à faire une chose pareille. Tay sourit sincèrement. Gin avait l’air heureuse et épanouie. Il n’avait pas le droit de le lui reprocher après tout ce qu’il s’était passé dans sa vie.

« Non, pas de détail, merci… en plus, je connais ! »

Ajouta—t-il en riant doucement alors qu’ils arrivaient dehors. Lionel héla un taxi qui s’arrêta. Il mit les bagages dans le coffre en laissant Gin monter dans la voiture. Il vint ensuite la rejoindre…

« Ça me fait plaisir de te voir comme ça. Il te rend heureuse, ça se voit. Et c’est ce que tu mérites… »

Il plongea ses yeux dans les siens et esquissa un large sourire en venant d’une main caresser sa joue.

« Un garçon bien, qui t’aime pour ce que tu es… »

Etrangement, il eut presque envie de se pencher vers elle pour l’embrasser. Ce qu’il fit, mais il prit soin de viser sa joue. Il n’arrêtait pas de sourire. Il reprit d’un ton plus enjoué.

« Ah et tu vas enfin connaître la vie palpitante de Lionel Taylor ! »

Elle ne s’attendait pas à un revirement de la part de Lionel, mais finalement ça lui plu assez. Elle se fichait de savoir s’il pensait réellement ce qu’il disait ou s’il réparait simplement les pots cassés, l’important était qu’il ait dit à haute voix qu’elle était la plus jolie fille.

« Merci de le reconnaître. »

Conclut-elle avec un sourire, satisfaite d’avoir entendu exactement ce qu’elle voulait. Elle leva les yeux au ciel lorsqu’il commença à divaguer sur le fait qu’il avait cependant fait quelques constatations auprès des Australiennes. Il voulait aussi sa minute de gloire.

« C’est bon, j’ai compris monsieur le tombeur de ses dames ! »

Elle n’en rajouta pas plus, parce qu’elle n’aurait pas voulu qu’il retire son bras d’autour de ses épaules. Lionel se permit ensuite de critiquer le fans de Genesia. A présent il ne remettait pas en doute leur grand nombre, mais il émettait des doutes sur la qualité de ceux-ci. Selon lui, il s’agissait principalement d’adolescents qui se servaient de ses clichés pour...

« Hey, mais ça va aller ! Tout le monde n’est pas comme toi monsieur le pervers ! »

Elle secoua la tête en essayant de chasser les images qui lui venaient en tête. Elle n’avait pas fait ces photos pour ça. C’était de l’art, simplement.

* Ca va les chevilles ? *

Ok, elle n’avait pas trop le choix. Il y avait certains contrats qu’elle était obligée de prendre pour la série. Elle ne pouvait pas risquer d’être sur la sellette à nouveau. Et le photoshoot avec MAXIM était une des exigences des producteurs. Elle avait déjà réussi à conserver un haut et un bas, sa seule exigence à elle. Elle s’en foutait des sous-vêtements, après tout, n’importe qui pourrait la voir en maillot, mais elle se refusait à ôter plus que ça... à part s’il s’agissait de ses petits amis derrière l’objectif.

* Euh et après c’est Tay’ le pervers ?*

Soit ! Elle releva la tête dignement, avant d’ajouter :

« Mes fans sont exceptionnels... »

Elle hésita un instant à lancer le mensonge suivant, celui que seul Eliott connaissait, puisque c’était de lui que venait l’idée pour satisfaire et la chaine et la demoiselle

« ils ont sauvé mon personnage dans la série. J’aimerai bien voir s’ils feraient pareil pour toi. »

Il était vrai que des pétitions avaient été lancées et que les fans s’étaient mobilisés pour faire quelques petites actions. Mais elle n’était vraiment pas sure que ça aurait suffit sans les quelques dollars (et pas mal de zéros derrière) qu’elle avait allongés. Payer pour être payée... plutôt tordu.

« Tu n’as toujours eu qu’à claquer des doigts pour avoir une fille. »

Soupira-t-elle.

« Mais moi je te trouvais bien plus désirable en chanteur qu’en acteur. Je t’aurai sauté dessus, arraché ta chemise et je suis sure que les filles dans la foule c’était pareil. Tu dégages quelque chose de sexuel quand t’es sur scène. »

Ou alors, c’était peut-être seulement les regards de braise qu’il lui lançait, peut-être même à son insu, mais à chaque fois qu’elle l’avait vu monter sur scène, elle avait terriblement eu envie de lui. Dans sa série, il jouait la comédie, elle savait que ça n’était pas le VRAI Taylor, celui qu’elle avait la chance de côtoyer. Elle trouvait donc la copie sympa, mais nettement moins aguicheuse.

« Enfin j’aurai peut-être pas du dire ça, mais bon c’est du passé, on est grand on peut quand même parler de tout, non ? »

Elle rit lorsqu’il annonça qu’il était un incompris.

« Pauvre petite chose va »

mais se coupa net quand il précisa que sa motivation s’appellait Sarah. Alors c’était vraiment vrai. L’espace d’un instant, elle s’était dit qu’il aurait été capable d’inventer le fait d’avoir une petite amie, juste pour faire croire qu’il avait lui aussi avancé dans la vie. Mais ça n’était pas une mauvaise blague, c’était la vérité absolue.

« Sarah... »

Répéta-t-elle. Elle décida sur le coup qu’elle n’aimait vraiment pas ce prénom.

« Chez vous... »

Répondit-elle sur le même ton terriblement neutre cachant pas mal de choses. Des choses comme les pensées qui lui traversaient l’esprit et le coup de couteau qu’elle venait de recevoir dans le cœur. Ils habitaient ensemble ?! Et Taylor ne lui avait rien dit ? Elle n’en revenait pas. Si elle n’était pas si choquée par la révélation elle aurait piqué une grosse colère, mais là, rien ne pouvait sortir à part des répétitions de parties de phrases prononcées par son ami. Enfin « ami », s’il la considairait lui toujours comme telle, parce que ne pas dire à sa MEILLEURE amie qu’on habite avec quelqu’un...

* Inenvisageable *

« Super. »

Raté. Toujours le même ton neutre débile. Encore heureux qu’elle avait le bras de Tay pour la soutenir, parce qu’elle avait l’impression qu’au moindre coup de vent, elle allait s’envoler. Heureusement, le sujet bascula sur son fiancé.

« Et alors ? Je préfère un gars qui prend soin de son corps dans son entièreté qu’un pas frais ! »

Elle espérait que Taylor éviterait de parler de Tony, un motard qu’elle avait un soir rencontré dans un bar et qui, trois bouteilles de vodka enfin diluées dans le sang, avait paru beaucoup moins propre sur lui à Ginny.

« En dernier recours... charmant ! »

Fit-elle en haussant les épaules.

« Pas de chance, ton dernier recours s’est envolé. Mais bon t’en as plus besoin maintenant. »

Continua-t-elle en le regardant droit dans les yeux, puis en détournant le regard, pour ne pas qu’il puisse lire en elle. Elle commença à lui raconter la demande de William et savait qu’un sourire niais avait fait son apparition sur ses lèvres, à l’évocation des souvenirs de ce jour particulier.

« Ok, comme tu veux ! »

Fit-elle alors qu’il annonça ne pas vouloir plus de détails sur la fin de soirée des deux tourtereaux. Elle grimpa dans un taxi aux côtés de Taylor, avant qu’ils ne continuent leur discussion. Elle fut assez surprise par ce qu’il lui dit et le rapide baiser sur sa joue, et posa sa main sur celle du garçon.

« Merci. C’est cliché, débile, ce que tu veux, mais ça me fait chaud au cœur ce que tu me dis. »

Elle plissa le front avant de bouger sa main.

« Euh on fait quand même un peu trop série B là. »

Annonça-t-elle avant de rire aux éclats. Elle imaginait très bien une scène de se genre arriver dans « All Good Things ».

« Ok, je suis prête, c’est parti!”

Lança-t-elle gaiement, ayant presque oublié qu’il y avait d’autres personnes dans le monde qu’eux deux, à ce moment là, alors qu’ils partageaient le même taxi.

Qu’est-ce qu’il ne fallait pas dire pour que Gin soit contente. Tay avait toujours su ce qu’il fallait dire ou faire pour que sa meilleure amie cesse de faire la tête ou de râler. Il la connaissait vraiment par cœur. Puis, ce n’était pas comme s’il mentait. Elle avait toujours été à ses yeux une des plus jolies filles qu’il connaisse, si pas la plus jolie. Il préférait juste ne pas trop se le répéter. Cette jolie fille habitait loin à présent. Leur relation n’était plus celle qu’elle était quelques années auparavant. Peut-être pour un mieux. Il tentait toujours de le déterminer.

Cette façon qu’il avait de lire en elle, Gin l’avait aussi. Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Ce n’était pas pour rien qu’elle lui soufflait qu’il était un tombeur de ses dames. Il ne voulait pas en rajouter pour ne pas faire trop suspect, mais il avait toujours aimé que Genesia constate qu’il plaisait, effectivement, à la gent féminine.

« Merci de le reconnaitre… »

Fit-il tel un clin d’œil à ce qu’elle venait de dire. Elle lui avait manqué. Il n’avait pas réalisé à quel point son absence lui avait fait mal au cœur avant qu’elle ne soit là, devant lui. Il rit doucement lorsqu’elle osa l’appeler pervers.

*C’est faux peut-être ?*

Ça n’était pas tout à fait la réalité. Pourtant, il devait bien admettre que cette remarque à son sujet revenait assez souvent. Même Sarah lui avait dit qu’il avait l’esprit plus mal tourné qu’un autre garçon. Il se plaisait à rétorquer que la seule différence était que lui ne le cachait pas et ne tenait pas à se faire passer pour celui qu’il n’était pas.

« Tu crois vraiment que les ados regardent tes photos parce qu’elles sont artistiques ? »

Reprit-il, sourire aux lèvres. Il ne fallait pas être Einstein pour deviner que bon nombre d’adolescents et même d’hommes d’âge mûr observaient ces photos d’un air lubrique tout en se délectant de la plastique parfaite de la jeune actrice.

Il rit de bon cœur lorsqu’elle prétexta que ses fans étaient exceptionnels. Il n’allait pas les dénigrer. Il savait que les fans étaient ce qui faisait le succès d’un comédien. Si la série n’avait pas été regardée, Wakefield High School n’aurait pas eu une longue vie. Il avait fallu de bons fans pour soutenir le programme.

« Tu crois que les fans laisseraient mourir James Dane ? Non, non, il est l’essence même de ma série… Tu le saurais si tu regardais… »

Tay ne pensait pas que Gin regardait la série. Quelque part, ça ne le dérangeait pas. Son personnage n’était pas au centre de l’histoire, mais il avait sa petite place bien particulière. Il espérait que si un jour son personnage était menacé les fans auraient le cran de faire ce qu’ils avaient fait pour le personnage de Ginny.

« Mais j’avoue, tu as de la chance d’avoir autant de soutien ! »

Admit-il. Il lui lança un regard attendri comme pour lui rappeler que son plus grand fan, c’était lui. Après tout, il était à l’origine de la pétition qui avait permis de sauver son personnage. Il avait donc dû constater qu’elle était réellement appréciée du public et les actions pour la sauvegarde de son personnage s’étaient multipliées. Il ne savait pas que Gin avait dû payer pour rester dans sa série.

« Oh… ça n’est pas vrai… il m’est arrivé de trimer pour avoir une fille… enfin, pour avoir celle que je voulais… Oh puis zut !»

Il fit mine de bouder avant de retrouver son sourire charmeur. Il n’allait pas nier sa capacité incroyable à dégoter une fille en tout lieu et à toute heure. Il fronça les sourcils lorsque sa meilleure amie ajouta qu’elle le préférait en chanteur qu’en acteur. Elle précisa qu’il la faisait craquer parce qu’il dégageait quelque chose de sexuel lorsqu’il était sur scène. L’espace d’un instant son cœur s’emballa.

*J’aurais dû continuer la chanson !*

« Et tu crois que j’ai abandonné ? J’essaie de trouver une maison de disque, mais visiblement, les chansons que je te compose ne font pas recette… Mais je vais le sortir cet album. Dès que j’ai les fonds, je me lance ! Puis, je joue encore sur scène, je te signale… »

Il haussa les épaules. Il s’était produit il n’y avait pas si longtemps que ça au bar des artistes. D’ailleurs l’une des chansons était dédiée à Gin. Elle l’ignorait peut-être, mais il avait continué à composer pour elle pendant son absence. Il n’allait pas laisser tomber sa muse comme ça.

« Oh mais bien sûr qu’on peut parler de tout… »

*De tout ?
-… Mouais !*

Il se voyait mal se mettre à parler sexe avec elle, à lui demander ce qu’elle faisait avec William. D’ailleurs, c’était une conversation de fille… Bien sûr, il avait son côté féminin. Sarah lui avait souvent dit qu’il était une commère de première classe. Mais ce genre de conversation avec Gin risquait d’être bizarre.

« Oui, je suis une petite chose fragile ! »

Fit-il d’une petite voix, avant de rire doucement. Il mentionna ensuite Sarah et se félicita d’avoir réussi à la placer dans la conversation sans que cela ne soit trop évident. Il ne voulait pas que Ginny s’imagine une seule seconde que sa relation n’était pas réelle. C’était d’ailleurs son amie qui lui avait demandé d’en parler. Tout se déroulait à merveille. Il sourit lorsqu’elle répéta le prénom de la jeune fille et lorsque son ton devint neutre. Elle avait l’air d’être surprise. Elle ne s’était sans doute pas attendue à ce qu’il soit en couple et vive avec une fille.

*peut-être parce qu’elle te connait et que ne n’est PAS en couple et que tu ne vis PAS avec une fille…
-Techniquement je vis avec une fille…
Ouais, mais c’est pas ta copine !*

« Ouip, chez nous… C’est surprenant je sais. »

Souffla-t-il dans un sourire presque amoureux. Quel p*tain d’acteur il faisait sur le coup.

« Je voulais te le dire, mais j’ai pensé que te le dire de vive voix, c’était encore mieux ! »

Annonça-t-il tout joyeux. Il ne pouvait décemment pas lui dire qu’il ne lui en avait pas parlé avant pour la simple et bonne raison que quelques heures auparavant il n’était pas encore sûr que Sarah accepterait de jouer le rôle de sa fausse petite amie.

« Super ? Cache ta joie ! Je t’annonce que je suis casé, et qu’en plus j’habite avec la fille en question, moi Lionel Taylor et toi tout ce que tu dis c’est : super… »

*N’en fais pas trop…*

Il ne fallait pas qu’il remue le couteau dans la plaie non plus. Mais d’un autre côté, il espérait secrètement que cette nouvelle provoquerait chez Gin la même réaction que la sienne lorsqu’il avait appris pour son mariage.

« Qu’il prenne soin, d’accord, mais y a des limites… Puis, fut une époque où tu ne pensais pas comme ça… »

Fut une époque où Gin n’envisageait pas une seconde de se marier. Cette époque était révolue. Certaines choses finissaient par changer. Le monde n’était pas immuable. Leur vie l’était encore moins. Elle se vexa lorsqu’il lui dit qu’il avait envisagé de l’épouser en dernier recours.

« Oh, mais c’est pas ce que je voulais dire ! Je t’aurais épousé si tu n’avais trouvé personne. C’est moi qui aurais été le dernier recours. Pas toi !... »

Il fronça les sourcils lorsqu’elle lui asséna un nouveau coup en précisant que son dernier recours s’était envolé.

« Ouais… Mais au moins le dernier recours est heureuse… »

Souffla-t-il tentant de ne lui montrer en aucun cas à quel point ce fait le touchait toujours. Il avait eu un moment pour s’habituer à la situation et pourtant, il avait encore du mal à se figurer que Ginny allait bel et bien se marier avec William.

« On a toujours été un peu cliché tous les deux. »

Fit-il simplement après qu’il a murmuré des paroles douces et chaleureuses. Elle posa la main sur la sienne. C’était ça : Gin et Tay forever ! Ils étaient comme s’ils ne s’étaient jamais quitté… à la différence près que l’un d’entre eux allait se marier et que l’autre avait une fausse petite amie !

« Pffff… Qu’est-ce que t’as contre les séries B ? »

Elle avait raison, mais qu’à cela ne tienne, tant que ça leur plaisait et que leurs mots venaient du cœur, le reste ils s’en fichaient bien. Lionel donna alors l’adresse de son immeuble au chauffeur de taxi qui les emmena à l’appartement de Lionel et de Sarah.

Nouveau sujet à l’appart ? (tu peux répondre à celui-ci, mais on le place là-bas ?)

Yep.

Fin de la scène.