Boys, boys, boys... I'm not looking for a good time [Terminé]

Même si Jordan n’était pas une grande fan de shopping, elle passait souvent à une des boutiques de musique du centre commercial, car son amie Anne y travaillait. A chaque fois qu’elle venait s’acheter du matériel photos, elle passait ensuite par la boutique en question pour faire un petit coucou à sa copine. Les deux jeunes filles s’étaient toujours bien entendues, jamais une ombre au tableau ! Il faut dire qu’Anne ne fréquentait pas beaucoup les hommes non plus et que ça leur faisait un point commun x]

Enfin, ce que JJ ne savait pas, c’est que son amie avait fait la connaissance d’un garçon récemment. Elle l’apprendrait certainement rapidement puisque ce jour-là, après les cours, Jordan se rend au centre commercial pour acheter une pellicule pour son vieil appareil photo.

Dès qu’elle passe devant la boutique où travaille Anne, elle s’y arrête, avec le sourire. Même si elle faisait attention à ne jamais la déranger en plein travail ou avec un client, JJ passait à tous les coups lui rendre visite. Ce jour-là ne fait pas exception. Le sourire aux lèvres, Jordan fonce droit sur son amie, qui était derrière la caisse enregistreuse. Coup de chance, il n’y a pas beaucoup de clients dans le magasin de disques.

Hey !

Salut Miss !

S’exclame JJ, l’air exalté. Elle était souvent de bonne humeur. Comme quoi, même sans amour et sans petit-ami, on peut très bien s’en sortir !

L’enthousiasme d’Anne fait chaud au cœur. Aussitôt, le sourire de JJ, pourtant déjà grand, s’agrandit franchement, alors qu’elle enlace sa camarade. Cela faisait effectivement un moment qu’elles ne s’étaient pas vues, et autant dire qu’Anne lui avait manqué, toute entière. Jordan s’amusait toujours à lui raconter tous les potins et toutes les histoires de Longwood, bien souvent autour d’un café x) Parfois, ça pouvait durer des heures, même… ! Il faut dire qu’une fois lancée, JJ pouvait être une sacrée pipelette.

C’étaient pas vraiment des vacances…

J’étais à Newcastle, chez mes parents. C’était sympa, mais tu sais comment c’est, l’ambiance, avec eux…

Explique JJ, sans rentrer dans les détails. Anne était au courant. Ses parents la poussaient toujours à faire des rencontres, à sortir de sa bulle, alors que Jordan refusait catégoriquement de rencontrer des garçons, ou même de leur parler. Aux yeux de ses parents, c’était une catastrophe. Ils avaient toujours rêvé de voir Jordan se remettre de sa rupture avec Charlie.

Et toi ?

Quoi de neuf sous le soleil ?

Demande immédiatement Jordan, curieuse de savoir si les vacances de son amie avaient été un peu meilleures que les siennes.

Jordan esquisse un léger sourire en sentant la main compatissante d’Anne sur son épaule. Heureusement que des gens arrivaient à la comprendre, et lui donnaient le temps dont elle avait besoin. Ses parents étaient nettement moins cléments. Cela faisait près de deux ans qu’elle n’était plus avec Charlie, qu’elle était célibataire, et en prime, toujours vierge… ! Alors, forcément, ses parents trouvaient ça étrange. Le fait qu’elle soit seule, ils ne pouvaient pas comprendre. Le temps passant, elle devenait de plus en plus le vilain petit canard de la famille.

Quand son amie commence à lui raconter ses vacances, JJ a le sourire aux lèvres… mais qui s’efface aussitôt que la mine d’Anne devient moins enjouée. Elle est tombée amoureuse. Ce serait plutôt une bonne nouvelle en temps normal, mais apparemment, elle aime la « mauvaise » personne. Jordan comprend ce que ça veut dire. Ce Luke Kane ne doit pas être le petit-ami idéal… !

Il est en première année, c’est bien ça ?

Tu sais, comme j’étais pas là cet été, j’ai un peu perdu le fil des histoires du campus.

Avoue JJ, avant d’ajouter, avec sérieux :

Mais je vais mener l’enquête, d’accord ? Qu’est-ce que tu veux savoir, précisément ?

Tu sais que tu peux tout me demander.

Jordan était sérieuse. Anne pouvait lui demander de lui ramener une liste des filles avec qui il avait couché qu’elle le ferait ! Surtout pour une amie. Si les hommes étaient un peu moins menteurs, JJ n’aurait pas beaucoup de « clientes ». Malheureusement… C’était tout le contraire. Elle en avait de plus en plus...

JJ fronce les sourcils quand Anne lui explique qu’elle ne veut pas d’enquête. L’étudiante est surprise. A quoi va-t-elle lui servir, alors ? Elle le comprend vite quand sa camarade se jette dans ses bras. Aussitôt, Jordan laisse son corps se refermer autour de celui de son amie. Elle a un véritable petit pincement au cœur en entendant Anne parler, et en ressentant sa souffrance… Cela lui rappelle, évidemment, son propre chagrin, à cause de son ex petit-ami, Charlie. Elle ne s’en est toujours pas remise.

Je sais comment tu es, et tu n’as pas à te reprocher quoi que ce soit, Anne ! Tu es quelqu’un de bien, tu es une fille comme on en trouve rarement.

Jordan voulait rassurer Anne, absolument. Elle ne voulait pas la voir changer sous prétexte qu’un garçon avait fait l’idiot avec elle et lui avait brisé le cœur. La jeune fille était si fragile, si douce… ! Il ne fallait pas qu’elle change radicalement à cause de ce Luke Kane. Ça aurait été terriblement dommage. Un garçon ne mérite pas qu’on se mette dans des états pareils ><

Je sais que ce que je vais te dire est complètement futile, mais il faut que tu tournes la page.

Il n’y a pas d’autres solutions… Tu ne dois pas te torturer pour un garçon… Il y en a d’autres qui en valent la peine, tu sais… !

Cette dernière phrase, en vérité, JJ avait eu beaucoup de mal à la sortir. Elle n’y croyait pas vraiment, à dire vrai. Pour elle, tous les hommes sont à mettre dans le même panier… ! Mais elle ne pouvait pas dire une chose pareille à Anne, pas maintenant. Elle avait besoin d’être rassurée.

Hey, t’en fais pas pour moi. Faut se serrer les coudes, entre copines !

S’exclame Jordan, en affichant un large sourire derrière lequel se cachait, en fait, beaucoup de rancœur. L’étudiante n’arriverait certainement à oublier ce que Charlie lui avait fait subir. La trahison. L’humiliation. Il n’y a qu’un être qu’on aime vraiment qui peut vous faire aussi mal, qui peut vous affaiblir autant. Depuis cette histoire, JJ a fait une croix définitive sur les hommes.

Hummm, des brownies *__*

Répète JJ, en suivant Anne dans l’arrière boutique. JJ adorait les pâtisseries faites maison et savait que sa camarade cuisinait bien. C’est pour ça qu’elle était aussi enthousiaste à l’idée de manger. Il faut dire qu’elle était un peu gourmande, bien que ça ne se voyait pas vraiment, puisqu’elle avait la chance de tenir la ligne. Et puis, rien de tel que du chocolat pour se remettre d’une peine de cœur.

On va se régaler !

Rajoute-t-elle, en s’asseyant sur une chaise, et en posant son sac sur le sol.

Ouais, ça va, t’en fais pas pour moi. Comme d’hab, je m’en tiens au célibat et c’est beaucoup mieux comme ça. En rentrant au campus, j’ai trouvé plein de mails sur ma boîte, de l’université. Des filles qui veulent que j’enquête sur leurs copains… !

Je crois que je commence à me faire une réputation… x)

Raaah ! J’en bave d’avance !!

S’exclame JJ, avant que son amie ne lui donne une part. Aussitôt, Jordan saute dessus et en avale une bouchée… Mmm…. Un délice. Les yeux de l’étudiante se plissent de plaisir, alors que le morceau de brownie font entre sa langue et son palais… Hum. Comment résister ? JJ vendrait père et mère pour pouvoir se nourrir uniquement de pâtisseries faites par Anne XD

Délicieux *__*

Si jamais tu ne décroches pas ton diplôme à Long’, tu pourras toujours ouvrir une pâtisserie !

Dit-elle, dans un rire franc, avant de lui parler des « enquêtes » qu’on lui a d’ores et déjà commandées. Il est vrai que JJ était plutôt occupée ces derniers temps car beaucoup de filles venaient lui demander son aide. Parfois, elle ne trouvait rien sur leurs petits-amis… D’autres fois, par contre, elle ramenait des photos compromettantes. Cela variait. Malheureusement, 75% du temps, les doutes des filles en question s’avéraient justifiés.

Tu sais bien que j’aurais toujours du temps pour toi !

S’exclame JJ, dans un adorable sourire, avant d’acquiescer :

Je n’ai pas encore eu de demandes de la part de garçons, et, à dire vrai, je suis pas sûre que j’y répondrai si c’était le cas. Je me sens pas à l’aise, avec eux. Tu sais que je les évite, et j’ai pas envie que ça change.

Explique Jordan, avant d’avaler un autre morceau de brownie. Rien de tel que le chocolat pour se passer des garçons !

« Pourquoi pas? Le dessin c’est plus une passion, je me crois pas assez douée pour y faire carrière. »

Bien qu’elle appréciait ses cours à Longwood, elle ne croit pas que son diplôme l’aboutisse quelque part. La cuisine c’était autre chose. Effectivement, elle avait cette petite facilité de cuisiner avec beaucoup de patience et d’originalité. En faite, elle s’adaptait aux recettes essayant toujours d’être plus créative. C’était comme le dessin mais Anne a bien dut mal à exposer ses croquis. C’était une peur d’être critiqué ou simplement de moquerie.

« Oui je sais... Mais tu ne comptes pas un jour faire la paix avec ça? »

Demande t’elle timidement avant d’enfouir son visage dans son verre de soda. C’est vrai que Jordan n’étais pas tellement à son aise en présence des garçons. Ou plutôt elle les méprisait, étant convaincue qu’ils étaient la plupart, des coureurs de jupons pour ne pas dire vicieux. En faite c’était de la faute de Charlie si JJ se comportait ainsi. Du moins, c’était ce que pensait Anne, qui essaie maladroitement de la faire changer d’avis. Elle explique son point de vue.

« Il y a des mauvais garçons partout, ça je l’avoue. Toutefois… ce n’est pas pour autant que tu peux ne pas créer de lien avec, non? »

C’était comme pour elle et Peter. Anne savait qu’avec les femmes, c’était un salaud. Du genre à coucher et le lendemain à disparaître sans même laissé la moindre trace. Mais Anne a confiance en lui, il est son ami il n’oserait pas lui faire du mal. Difficile à expliquer mais cela toujours été comme ça. Lui et ses folies, elle avec sa douceur. C’est ainsi qu’on trouve l’équilibre. Peut-être qu’elle est bien trop naïve, mais cette relation elle y croit dur comme fer.

Arrête, Anne ! Tu es douée ! Je suis persuadée que tu vas décrocher ton diplôme haut la main !

S’exclame JJ, l’air déterminé. Elle ne doutait absolument pas des capacités de son amie. Elle était plutôt sérieuse en classe, et faisait de son mieux pour y arriver. Il n’y avait donc aucune raison qu’elle ne décroche pas son diplôme. Tout ce dont elle manquait, c’était de confiance en elle, pour exposer ses œuvres. Anne était en deuxième année, elle avait le temps, encore, de trouver cette assurance en elle. Ça viendrait.

Faire la paix… ?

Répète Jordan, assez surprise que son amie lui pose cette question. Elle en a presque le ventre noué et laisse finalement le reste de son brownie sur le coin de la table, près d’elle. Il est vrai qu’elle avait toujours cette colère au fond d’elle. En deux années, elle n’avait pas disparu. Mais JJ ne savait pas comment s’en débarrasser. Et puis, mine de rien, cette haine l’aide à ne pas céder aux garçons. A les garder éloigner. Et c’est exactement ce qui lui faut.

Ecoute, je ne veux pas tomber amoureuse. Plus jamais. J’ai pas envie de me faire avoir, tu comprends ? J’ai suffisamment été humiliée comme ça. Alors le seul moyen de ne pas tomber amoureuse, c’est de ne plus fréquenter un seul garçon.

Et je m’y tiendrai.

Dit-elle, l’air déterminé.

De toute façon, j’ai pas besoin d’eux ! Je m’amuse très bien avec mes copines ! Et au moins, elles, elles me sont fidèles…

« C‘est juste... Ce n’est pas plus mal »

Le pire, c’est que JJ avait raison. Et Anne la comprenait en partie parce qu’en faite elle ressentait exactement la même chose qu’elle. L’humiliation, la peur de retomber amoureuse. Du fond du cœur, Anne aimerait que son amie s’en remette. Aucun individu ne mérite de connaître cette peine, aussi malsain qu’il soit.

« Je suis là… Comme toi tu l’es pour moi. »

Rajoute t’elle en relâchant son étreinte. Elle lui sourit, se veut rassurante. Pourquoi faut-il toujours que les bonnes personnes paient? C’était injuste. De toute façon ce Charlie ne la méritait même pas. Tout ça, c’était de sa faute. Instinctivement elle lui sourit, elle l’enlace. Ca lui fend le cœur qu’elle évoque ses souvenirs, et ça même si Jordan était forte elle ne reste pas de moins une personne. Anne sait que ça lui fais du mal d’y penser encore.

« Et pas de gâchis hein! Il est pas bon mon brownie? » xD

Dit-elle finalement sur un ton enjoué en pointant du doigt le restant du brownie de Jordan. Peu crédible dans le rôle autoritaire, n’est-ce pas?

En plus d’avoir perdu le petit-ami avec lequel elle était depuis plus d’un an, avec lequel elle avait des projets, celui auquel elle était prête à se donner, Jordan s’était sentie terriblement humiliée. A l’époque, la plupart de ses amis étaient au courant des petits secrets de son copain mais n’osaient pas lui en toucher un mot. Ça avait duré plusieurs mois. Des mois pendant lesquels JJ ne savait rien. Elle lui faisait tellement confiance. Quand elle a tout découvert, le soir où elle s’apprêtait à sauter le pas avec Charlie, et qu’elle l’a surpris avec une autre, Jordan s’est promis à elle-même de ne plus jamais se faire humilier de la sorte.

Merci, Anne.

Murmure JJ quand son amie vient la prendre dans ses bras. Aussitôt, Jordan profite de cette étreinte pour glisser son visage au creux de son cou, tout en fermant les yeux. L’affection des amies, ça fait beaucoup de bien. A chaque fois, JJ en profite car plus personne ne la touche, maintenant. Aucun garçon n’a posé ses mains sur elle depuis… deux années.

Excuse-moi x) C’est juste que quand j’évoque le sujet… quand je repense à Charlie… ça me coupe l’appétit ><

Mais on n’y pense plus, et puis, le chocolat, ça a été inventé pour réconforter les filles, right ?!

Dit-elle, en s’éloignant légèrement d'Anne pour reprendre le morceau de brownie qu’elle avait mis de côté et l’avaler d’une traite, en riant à moitié. Jordan était capable de passer d’une profonde tristesse à un rire aux éclats. Elle avait la capacité de ne jamais s’apitoyer sur son sort bien longtemps. C’est pour ça qu’on disait d’elle qu’elle était forte.

Aussi étonnant que ça puisse paraître, je ne lis pas ce blog !

Répond Jordan, dans un sourire, en se levant à son tour. La jeune fille ne consultait pas le blog de Taylor Miller, d’abord parce qu’elle n’adhérait pas au principe, trouvant qu’il n’était pas légitime d’étaler les secrets des uns et des autres au grand jour et aussi car la plupart des informations qui y étaient diffusées étaient complètement fausses. Parfois, sans doute pour booster le nombre de connexions ou pour combler les vides de ses articles, Taylor inventait des salades.

Tout simplement parce que Miller y raconte n’importe quoi !

La preuve, elle a dit que tu avais couché avec quelqu’un ?

En déduit JJ, sachant pertinemment que son amie était encore vierge. A elles deux, elles faisaient la paire, les petites vierges de Longwood XD Elles étaient certainement peu nombreuses dans leur cas à en voir les folles furieuses avides de sexe qu’on pouvait croiser sur le campus…

Avec plaisir, miss ! Quand tu veux !

Jordan avait l’air enthousiaste, ayant d’ores et déjà hâte de passer un plus long moment en compagnie d’Anne. Là, elle est tout de même au travail et JJ ne peut pas s’éterniser. Elle reprend d’ailleurs son sac, laissé aux pieds de sa chaise, puis relève les yeux vers sa camarade :

Merci encore pour les brownies ! Ils étaient délicieux *___*

Anne sourit, elle reconnaît bien là JJ. Au contraire, ce n’était pas surprenant de sa part qu‘elle ne lise pas ce blog qui est qu’une série de fourberies. Si Anne l’avait prévenue c’était juste par question de principe, et ça même si elle sait pertinemment que JJ ne croit pas aux rumeurs. Puisque évidemment elle sait déjà TOUT avant même que les élèves en parlent. Anne hausse les épaules, maintenant cette histoire était bien loin.

« Je ne vois pas non l’intérêt d’en faire tout un blog. »

Surtout quand on raconte de pareil mensonge. Enfin bref, il ne vaut mieux pas trop en parler. Ce n'est pas un sujet vraiment interessant. Et puis JJ est sur le point de partir. De son côté Anne fait une triste moue avec sa bouche, elle va devoir quitter son amie et travailler. Alors elle ouvre ses bras en s'approchant d'elle.

« Merci d'être passé. Tu reviens quand tu veux… Et n’oublie pas pour notre sortie. »

Elle l’enlace une dernière fois...

{fin}