RPG - Australian Life
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

God's away on business

2 participants

Aller en bas

God's away on business Empty God's away on business

Message par Mona L. Stocking Sam 17 Juil - 0:52

Le deuil est une chose extrêmement difficile à porter. Pour Mona, c’était une première. Ce n’était pas un mari, ni même un parent. On pourrait dire qu’elle avait une introduction facile à la confrontation à la mort d’un proche. Elle avait, certes, déjà perdu son grand-père. Mais il était parti quand elle avait cinq ans, et n’avait pas réellement compris, à l’époque. Aujourd’hui, elle perdait une amie très proche. L’une des meilleures, l’une de celles qu’elle aimait le mieux voir. Avec Anne, tout était si facile. On se confiait, on riait, on buvait, on dansait, et on ne se posait pas de questions. Anne était celle qui faisait sortir Mona-Lisa de son trou, qui la faisait faire la fête, et des rencontres. Sans doute, Mona n’aurait pas été la même personne aujourd’hui, sans l’amitié de la jeune styliste anglaise. Trois semaines étaient passées. Oui, c’est fou, vingt jours déjà. Il était passé terriblement lentement, mais tellement vite ! Mona l’avait passé dans une sorte de brouillard épais. Les journées se suivaient, toutes aussi assommantes, tristes et longues. Mais elles étaient si vides de sens qu’une fois passées, elles perdaient toute consistance et s’effaçaient dans une masse brumeuse d’heures en dehors de toute temporalité.

Nous sommes au vingt-et-unième jour après Anne. C’est un jour férié, et Mona-Lisa laisse sa boutique fermée. La jeune anglaise se réveille d’un choc, ouvrant les yeux d’un coup, comme au début d’un film. Elle vient de percer la surface de la réalité, vient de quitter le monde nébuleux de son esprit, et pourtant, elle est parfaitement réveillée. Les idées parfaitement claires. Cela suffisait. Elle ne pouvait pas continuer comme elle le faisait. Si Anne avait été là… Si elle l’avait été, ça ferait longtemps qu’elle lui aurait secoué le pois-chiche et qu’elle l’aurait emmené de force faire la fête. Oublieer. « S’oublier », comme elle le faisait si souvent. L’enterrement était passé, et même si bien sur, elle ne pourrait pas se débarrasser de sa peine (non pas qu’elle en ait envie), il ne fallait pas qu’elle se laisser aller comme ça. Mona-Lisa avait à peine ouvert son commerce ses derniers jours. Elle ne mangeait plus, était branchée à la cafetière et zonait dans son appartement. Elle perdait de l’argent et du temps de vie.

Une demi-heure plus tard, Mona-Lisa était levée, douchée et habillée. Elle s’était même forcée d’avaler un petit bout de toast. C’était décidé, elle allait faire quelque chose aujourd’hui. Il était hors de question de passer une autre journée à regarder d’un air bovin la télévision. Mais, quand elle venait à penser… Elle n’avait aucune idée de quoi faire. Elle n’avait pas envie d’aller au café. Elle n’avait pas envie d’aller au cinéma. Elle ne voulait pas non plus lire dans un parc. Sans parler d’appeler quelqu’un pour entendre parler d’Anne toute la journée. Sa décision fut prise quand, en sortant son portable – éteint depuis plusieurs jours – de sa table de nuit, elle tomba sur un prospectus de l’un des grands musées de Sydney. Elle avait toujours pensé y aller, mais n’avait jamais trouvé le courage, ou le temps. Alors, avant de se donner le temps de changer d’avis, elle enfile une veste, et descend dans la rue.

Un peu moins d’une demi-heure plus tard, elle attache son vélo au parking pour deux roues du musée, et se dirige vers l’entrée. Elle traverse tout le musée, sans vraiment faire attention aux toiles. Il y a énormément de monde, trop pour elle ; mais plus elle avance, moins il y en a. Arrivée dans une salle reculée. Elle s’assied sur un banquette vide, en face d’une gigantesque toile. Gargantuesque, brutale. Une scène de combat. Assez fascinante. En tout cas, Mona-Lisa semble le trouver, et reste figée devant, à regarder.

Mona L. Stocking
Mona L. Stocking

Date d'inscription : 21/04/2010
Nombre de messages : 366

Description du personnage
Employeur Employeur: Elle-même.
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Genesia Weastler Mer 21 Juil - 23:24

[ J'espère que ça ne te pose pas de problème que j'ai pris le sujet!]

Premier réveil à Sydney. A part Gabriel, Genesia n’avait rencontré personne de son ancienne vie et parlé à très peu de personnes à savoir : le chauffeur de taxi, le maitre d’hôtel et l’employé qui était venu apporter un plateau-repas auquel elle avait à peine touché. Sa vie était devenue un véritable enfer depuis qu’elle l’avait elle-même détruite. Y a des personnes sur qui ça tombe sans qu’elles n’aient rien demandé, et bah Ginny, elle, elle savait tout saboter elle-même.

Elle s’était donc réveillée dans les draps satinés de la chambre 283, au deuxième étage de l’hôtel et avait enfilé une robe de chambre. Elle avait saisi le combiné pour commander un café qu’elle se fit porter à l’étage. Elle n’avait pas envie d’aller au restaurant et de s’asseoir toute seule comme l’idiote qu’elle était en réalité.

En attendant, elle alluma la télévision et tomba sur quelques programmes Australien. Elle reconnut une ancienne animatrice de JT qui apparemment faisait partie d’une téléréalité. Comme quoi, elle n’était pas la seule à être tombée bien bas ^^. Une fois le café apporté et consommé, elle se fit couler un bain. Elle zappa sur une chaine musicale et se plongea dans l’eau tiède pour essayer de se donner du courage pour cette journée. Rien n’y fit. Elle qui d’habitude adorait prendre soin d’elle et de son corps n’éprouvait presque aucun plaisir à se prélasser parmi les bulles parfumées à la fleur d’oranger.

Elle enfila un pantalon de jogging qui lui donnait l’anti-look s*xy, ainsi qu’un t-shirt, et ne prit même pas la peine de se maquiller. A quoi bon, de toute façon, elle n’avait envie de voir personne. Elle se recoucha sur le lit, et fut interrompue par des coups frappés à la porte. La femme de ménage venait faire sa chambre. Elle était donc bien obligée de sortir. Elle saisit son sac, enfila des lunettes de soleil et descendit les marches quatre à quatre. Qu’allait-elle bien pouvoir faire ?

Elle fit le pari de s’arrêter au premier endroit qui tomberait sous ses yeux et qui serait une cachette intéressante. Pas de bol pour elle, le musée était proche et à contre-cœur elle paya son entrée pour ensuite déambuler entre les toiles. Heureusement, dans une des salles du fond, elle remarqua un banc sur lequel elle vint s’échouer, avec fort peu de discrétion, à côté d’une jeune femme.


« Hum pardon. »

Fit-elle, remarquant qu’elle s’était assise sur la lanière du sac de la demoiselle. Elle se recula légèrement et plissa quelque peu son nez, devant la toile qui s’offrait à elle.

« Ca doit être la toile la plus grande que j’ai jamais vue. »

Fit-elle remarquer à haute-voix, bien consciente du fait que sa voisine n’avait certainement pas envie d’entendre les commentaires d’une novice en peinture !
Genesia Weastler
Genesia Weastler
Comédienne / Actrice

Date d'inscription : 19/04/2009
Nombre de messages : 2323
Age : 36

Description du personnage
Employeur Employeur: WHS
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Mona L. Stocking Lun 2 Aoû - 3:17

Mona-Lisa était restée assise devant le tableau. Si elle adorait la littérature, et faisait preuve d’une culture extraordinairement vaste dans ce domaine, elle était complètement larguée en art. Elle ne s’y était jamais vraiment intéressée, et avait accepté depuis longtemps qu’elle n’était pas faite pour comprendre le sens véritable d’un tableau. Elle était capable d’en apprécier l’esthétique, quand celle-ci était évidente, mais c’est tout – c’est d’ailleurs pourquoi elle a une sainte horreur de l’art contemporain, trop subjectif.

Ce tableau était si gigantesque qu’il était complexe. Il montrait trop de choses, trouvait la jeune femme. Là, un cheval majestueux, de la famille des bodybuildés, se cabrait. Un homme, lui aussi admirablement musclé, bombait son torse nu, sur son dos. Il levait un arc. Dans un autre coin, une femme pleurait – ou priait – agrippée à un rocher. Un enfant semblait perdu. Un chien se promenait, le ciel était noir, rose, violet, jaune, livide, effrayant. C’est un tableau en bordel, un chaos peint avec adresse. Mona-Lisa, qui le contemplait depuis plus de temps qu’elle ne pourrait l’admettre, n’avait pas encore déterminé si le tableau lui plaisait, l’effrayait ou lui donnait la migraine. En tout cas, il ne remédiait en rien à la lourdeur qui étouffait l’esprit en deuil de Molly. Le ciel si sombre, si sinistre, si peu prometteur donnait froid dans le dos. Porteur de mauvais présage. Ne donnant aucun espoir de jours meilleurs. C’était surement la couleur qu’avait le ciel pour tous les futurs meurtris à la veille de la seconde guerre mondial. Mona-Lisa, imprégnée d’une profonde tristesse qui émanait de l’œuvre silencieuse, ne fut distraite que par l’entrée, inattendue et presque inopportune, au premier ressenti, d’une jeune inconnue. La salle recluse du musée était si silencieuse, initialement, que ses pas, pourtant léger, ne pouvaient pas passer inaperçus.

Pourtant, Mona-Lisa ne tourne son attention vers elle qu’au dernier moment. Quand elle s’assied à coté d’elle. A grands bruits. Son visage est neutre, et Mona-Lisa est encore trop dans le tableau pour se rendre compte que regarder quelqu’un sans le moindre signe de reconnaissance peut-être perçu comme excentrique, effrayant ou grossier. Elle baisse les yeux vers l’endroit où la jeune femme s’est assise, se souvenant que son sac devait y être. Elle se rend compte en même temps que Genesia que la lanière de son sac est prise au piège. Elle la retire sans un mot, sans pour autant faire preuve de froideur. Après un petit silence, elle finit par souffler, pour ne pas faire trop étrange :


« Ce n’est rien. »

La jeune femme ne semble pas gênée par l’affaire, et tourne son attention vers le tableau. Un commentaire ne tarde pas, et arrache presque un sourire à Mona-Lisa. Un sourire un peu pâle, sans doute, mais tout de même. Après encore un silence, elle répond, encore une fois, plus par politesse qu’autre chose :

« C’est certain, il est très grand. Elle se tait un instant, puis reprend la parole. Trop, vous ne trouvez pas ? Enfin, je n’y connais rien. »
Mona L. Stocking
Mona L. Stocking

Date d'inscription : 21/04/2010
Nombre de messages : 366

Description du personnage
Employeur Employeur: Elle-même.
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Genesia Weastler Lun 2 Aoû - 16:36

A l’instar de Mona-Lisa, Genesia était plutôt nulle question art. Elle ne savait ni distinguer les grands peintres, ni les grands courants. Elle savait juste trouver une toile magnifique... pas mal...ou carrément moche. Disons qu’elle était novice, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir des coups de foudre, comme pour une paire de chaussure... Sans pour autant connaître ni le pays de fabrication, ni le nom de l’animal qui lui donnait un si joli cuir ^^. Elle était, par exemple, tombée raide dingue d’une toile dans la galerie d’art de Sydney, lors de sa dernière visite. Ca avait fait remonter plein de sensations en elle. L’image était plutôt simple, il s’agissait d’un paysage. Le jeu des couleurs par contre était plus que complexe et rappelait à l’américaine la ferme familiale des Cohen, pas loin de Tallahassee, en Floride. Elle avait acheté le tableau en guise de cadeau de mariage à son fiancé.

* T’étais pas sensée venir ici pour te changer les idées ? *

Visiblement, où qu’elle soit, un objet, une chanson ou une personne arrivait à la faire penser à son amour perdu. Elle savait qu’elle n’avait qu’une chose à faire : attendre. Elle devait attendre que le temps joue son rôle d’effaceur de peine et de trou noir aux souvenirs. Elle devait patienter pour que les cauchemars disparaissent... ou au moins changent de thème. En serait-elle capable ? Elle en avait fortement douté ces derniers temps, même si elle devait bien reconnaître éviter tout contact avec sa vie passée depuis quelques jours déjà.

Bref, Genesia décida de faire ce qu’elle avait de mieux à faire : attendre donc, puisque c’était l’unique esquive possible. Elle avisa donc un banc déjà occupé dans une salle retirée. L’américaine essayait de se faire la plus discrète possible, si cela était possible, dans son vocabulaire, parce que son besoin de reconnaissance faisait qu’elle ne passait pas inaperçue, même si dans cette situation, recevoir des regards assassins parce qu’elle se laisse échouer sur le banc sans grande attention, c’était pas des plus agréable. Du coup elle s’assied sur une lanière de sac dont la propriétaire récupéra son bien. Gin s’excusa brièvement, avant de faire un effort. Elle posa son regard sur la toile devant elle et observa. En silence. Déjà à l’école elle se faisait gronder parce qu’elle bavardait sans cesse, mais rester comme ça, assis sans parler, c’est gaspiller du temps pour elle.


* Allez, imagine que c’est un rôle.. *

Là, ça allait tout de suite mieux... pour les trois minutes qui suivirent. Elle finit par succomber à la tentation et laissa échapper une réflexion totalement débile. La personne à côté d’elle sembla dans un premier temps faire comme si de rien n’était, avant de finalement répondre.

« Bah ici dans ce musée... »

Commença-t-elle en chuchotant

« Ca va encore, mais il est clair et net que je vois mal... ce mastodonte sur un mur de mon salon. »

La toile en elle-même ne la dérangeait pas plus que ça étant donné qu’elle était incapable de l’analyser. Elle sourit chaleureusement à la demoiselle à côté d’elle lorsqu’elle lui annonça ne pas bien s’y connaître. Au moins, elle ne prendrait pas l’actrice pour une demeurée inculte.

« C’est donc par simple curiosité que vous êtes venue ? »
Genesia Weastler
Genesia Weastler
Comédienne / Actrice

Date d'inscription : 19/04/2009
Nombre de messages : 2323
Age : 36

Description du personnage
Employeur Employeur: WHS
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Mona L. Stocking Mar 3 Aoû - 0:00

Il semblait que Mona-Lisa s’était fait aborder par une grande bavarde. Tout semblait l’indiquer. D’abord, on n’adresse pas la parole à une inconnue dans un musée à moins d’être assez à l’aise avec l’idée de discuter. Ensuite, Genesia semblait être quelqu’un de très énergique, qui ne tenait pas en place. Mona-Lisa, en l’observant, en l’étudiant du regard, remarquait que ces gestes étaient rapides et nombreux : elle n’était probablement pas très patiente, ni réservée. Tout, chez cette jeune femme, semblait indiquer un tempérament extraverti et agité. Ca aurait pu agacer Mona-Lisa, qui n’était pas sortie pour chercher de la compagnie, mais simplement pour quitter l’ambiance étouffante de son appartement. Pourtant, les mots rapides et détachés de Genesia ne la dérangeaient pas. C’était les premiers qu’elle entendait où il ne s’accrochait pas un relent de compassion, de condoléances. Genesia ne savait rien, et c’était très agréable. Elle parlait de futilités, et éloignait Mona-Lisa de sa réalité sombre, pour lui montrer une autre réalité, plus simple et superficielle. Innocente.

En réalité, aussi bien Mona-Lisa que Genesia souffraient d’une réalité trop dure à supporter. Aussi bien l’une que l’autre étaient venues au musée pour se changer les idées. Prendre une bouffée d’air, s’éloigner des pensées intoxicantes qui les hantaient partout ailleurs. Et c’était par cet échange futile qu’elles s’en éloignaient réellement. En s’investissant dans un échange de mots – qui leur paraissaient peut-être décalés – elles oubliaient quelques instants leurs problèmes. Leurs vies. Le temps d’une conversation de deux incultes en art sur un tableau gargantuesque. Mona-Lisa laisse même paraitre un sourire, rapide mais franc, sur son visage, quand Genesia désigne le tableau comme un « mastodonte ». Ca le définit bien ! Le sourire s’efface rapidement, mais un certain intérêt pour la jeune femme nouvellement arrivée reste.

Cependant, l’illusion ne tient pas longtemps. Presque aussitôt, la jeune femme lui demande la raison pour laquelle elle est venue au musée. De façon innocente, pour continuer d’alimenter la conversation. Mais cette simple question ramène Mona-Lisa à sa fuite de chez elle, et à ses raisons. Elle était partie parce qu’elle ne supportait plus l’enfermement, elle ne supportait plus l’enfermement parce que Anne était morte. Oh, Anne était morte, elle était partie, Mona-Lisa la revoyait, cassée dans ses bras. Une nouvelle vague de tristesse vive lui serra la gorge, avant qu’elle ne se ressaisisse. Elle prend une grande bouffée d’air, et recompose rapidement le visage serein et un peu fermé qu’elle avait avant. Un peu fermé, car il contenait toutes les émotions que la jeune femme taisaient. Elle parvient enfin à répondre :

« Je suis venue… Oui, par curiosité, voilà. Je ne vais pas assez au musée. »

Il était impératif de détourner l’attention d’elle. Aussi, elle retourne aussitôt la question :

« Et vous ? Vous venez souvent ? »
Mona L. Stocking
Mona L. Stocking

Date d'inscription : 21/04/2010
Nombre de messages : 366

Description du personnage
Employeur Employeur: Elle-même.
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Genesia Weastler Mer 4 Aoû - 21:30

Les deux jeunes femmes l’ignoraient tant l’une que l’autre, mais elles avaient un chagrin commun qui les unissait. Toutes les deux avaient perdu une amie. Anne Douglas. Pour sa part, Gin s’était remise assez rapidement de la nouvelle. Pas qu’elle n’ait pas aimé l’anglaise, ni qu’elle était insensible. Encore moins qu’elle était trop égoiste (dans ce cas ci) et ne pensait qu’à son mariage. Genesia était simplement plus qu’habituée à la mort des gens. C’était quelque chose qu’elle connaissait et qui ne lui faisait pas peur.

Sa mère s’était suicidée lorsqu’elle avait à peine treize ans. Ensuite, quelques années plus tard, sa grand-mère paternelle avait succombé à un cancer des poumons. Quand elle était en Australie, Nathan, un de ses amis proche était décédé. Il avait a peu près l’age d’Anne. Ce décès était d’autant plus injuste qu’il était marié et papa d’un petit garçon extraordinaire. Et à présent, c’était au tour d’Anne.

En revanche, il était évident que les deux demoiselles avaient une manière bien différente de réagir face à leurs problèmes. Mona semblait calme et posée alors que Gin était totalement l’inverse. Pour elle, il était impossible de ne rien faire ou de ne rien dire. Elle aimait qu’on la remarque. Certes, plus dans le bon que dans le mauvais sens, mais c’était plus fort qu’elle.

Du coup, elle n’avait pas pu empêcher quelques mots de sortir de sa bouche, qui furent finalement transformés en début de conversation lorsque son interlocutrice se décida à lui répondre. Pour entamer la conversation, l’américaine demanda à sa voisine si elle était juste venue par curiosité. Elle baissa le regard quelques instants, lorsqu’elle vit quelques émotions passer dans les yeux de la jeune femme. Elle n’avait nullement voulu être indiscrète, et attendit donc une réponse pour pouvoir rebondir et changer de sujet.


« Vous êtes sur la voie de la rédemption alors. »

Tenta-t-elle de plaisanter, pour détendre l’atmosphère, si c’était possible. Elle était déjà dans un musée, c’était donc peut-être le début de longue lignée de visites culturelles ^^.

« Oh moi non ! »

Lâcha-t-elle tellement innocemment qu’elle le dit sur un ton normal, avant de mettre la main sur sa bouche et de baisser le ton pour ajouter :

« Je ne suis pas très musées. C’est trop.... calme, et puis plein de gens qui me regardent pas gentiment. »

Elle fit une petite moue, avant de sourire.
Genesia Weastler
Genesia Weastler
Comédienne / Actrice

Date d'inscription : 19/04/2009
Nombre de messages : 2323
Age : 36

Description du personnage
Employeur Employeur: WHS
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Mona L. Stocking Lun 23 Aoû - 1:20

[Mille fois désolée pour le temps de réponse :/ Je suis partie en vacances et j'ai oublié de le poster dans les absences.]

Vous êtes sur la voie de la rédemption alors. Vous êtes sur la voie de la rédemption, alors ? Quelle curieuse question. L’esprit de Mona-Lisa, ralenti par son pic d’anti-socialité, prit le temps de tourner la phrase dans tous les sens, et finalement comprendre ce que l’inconnue voulait dire. Après un silence un peu gênant de non-compréhension, d’échec de la communication, Mona-Lisa laisse un sourire absent glisser sur ses lèvres, signifiant qu’elle a comprit. Elle hausse des épaules, et dit, d’un voix un peu plus basse qu’elle ne l’avait estimée :

« Si on veut, oui. »

Elle était, étrangement, complètement aveugle au malheur de Genesia. Il était pourtant aussi visible que le sien, quand on y prêtait attention. Mona avait ce trait, particulier au malheur, de voir le bonheur partout, sauf dans sa propre vie. Genesia, aux yeux de la jeune anglaise, semblait resplendissante de bonheur et d’envie de vivre. Tout simplement parce qu’elle faisait des efforts, au contraire de Mona. Elle s’efforçait d’être souriante, bavarde, et tout simplement communicative. Elle n’avait pas l’attitude autodestructive de Mona, de s’enfermer et d’interdire l’entrée à tout le monde. Pour ses raisons, Mona-Lisa ne voyait pas que Genesia était potentiellement tout aussi malheureuse qu’elle.

Comme pour mettre des actes sur ces mots, Genesia eut un rire, peut-être trop soudain pour être vraiment spontané. Elle n’était pas du tout une personne à musée, affirma-t-elle. Grincheusement, intérieurement, Mona-Lisa n’en fut pas étonnée. Etant elle-même habituée au calme doux et monastique des bibliothèques, elle trouvait la jeune femme incroyablement bruyante. Mais ce n’était pas forcément plus mal : Mona-Lisa avait besoin, même si elle y était réticente, de distraction. C’était pour ça qu’elle était venue. Elle sourit doucement quand Genesia ajoute, d’un air mi-amusé mi-désolée qu’elle se faisait toujours mal voir dans les musées. S’efforçant à un peu de normalité sociale, et ne voulant pas voir disparaitre une compagnie opportune trop vite, Mona prend la parole à son tour.


« Et sans doute dans les bibliothèques aussi ? » Après un petit silence, estimant qu’à se degré de la conversation, elles pouvaient quand même être présentées, elle continue. « D’ailleurs, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Mona-Lisa. Mona-Lisa Stocking. »
Mona L. Stocking
Mona L. Stocking

Date d'inscription : 21/04/2010
Nombre de messages : 366

Description du personnage
Employeur Employeur: Elle-même.
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Genesia Weastler Lun 23 Aoû - 14:42

Genesia avait beau être une grande papote et avoir le débit facile, elle devait bien reconnaître que Mona n’était pas la partenaire de conversation idéale. Elle répondait de manière très courte, parfois juste par un mouvement de tête et ça déstabilisait carrément l’américaine. Si elle n’avait pas envie de parler avec elle d’un autre côté, elle aurait pu l’envoyer balader... Bizarre...

Il est vrai que les deux jeunes femmes avaient un mode de fonctionnement quasi parfaitement opposé. Alors que pour aller mieux, Ginny avait besoin de parler, et de mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, Mona elle restait dans sa bulle, mais bon ça, elle n’aurait pas pu le deviner rien qu’en croisant le regard de la jeune femme. Du coup, elle n’avait pu s’empêcher d’être elle-même et de se mettre à faire la conversation.

L’actrice et son interlocutrice parlèrent donc d’abord de la toile gigantesque devant laquelle elles se trouvaient. Ensuite, les deux jeunes femmes se mirent à discuter de la fréquence à laquelle elles allaient au musée. Gin ne put s’empêcher de déclarer vivement qu’elle n’était pas une habituée et qu’elle n’y venait que très rarement. Elle en explicita d’ailleurs les raisons.

Gin fut un peu déstabilisée lorsque Mona ajouta que ça devait être pareil dans les bibliothèque. Pour une fois, elle en eut le souffle coupé et ne sut que rajouter. Se moquait-elle ouvertement d’elle ou était ce un problème de communication? Etant plutôt de nature positive, et à voir le meilleur chez les gens, l’américaine se dit que le fait que la jeune femme se présente jouait en sa faveur.

Elle lui sourit, avant de faire pareil.


« Genesia Weastler, enchantée. »

Souffla-t-elle avec un sourire.

« Vous non plus vous n’êtes pas d’ici, hein ? »

Se permit-elle de demandé, s’étant rendue compte que l’accent de la jeune femme est différent du sien qui lui-même est différent de l’australien.
Genesia Weastler
Genesia Weastler
Comédienne / Actrice

Date d'inscription : 19/04/2009
Nombre de messages : 2323
Age : 36

Description du personnage
Employeur Employeur: WHS
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Mona L. Stocking Lun 23 Aoû - 19:46

Le fait que Mona-Lisa était un peu handicapée dans les relations sociales n’était pas nouveau. C’était même notoriété publique, dans son village et parmi sa bande d’amis étudiants à Londres. Mona-Lisa avait été élevée par sa grand-mère, qui vivait un patelin au fin fond de la campagne britannique. Grandissant au rythme des réceptions de « tea-time » et des conversations autour des mystères du tricot et de la cuisson du chou, Mona-Lisa savait tout à fait ce qu’il fallait dire à une personne de la soixantaine passée. Mais quand on en vient à sa propre génération, elle est complètement perdue. Souvent perdue entre humour, sarcasmes, méchancetés gentilles ou compliments traitres, il n’était pas rare qu’elle manque de tact.

Dans le cas présent, par exemple, la jeune femme n’avait en aucun cas voulu insulter Genesia, ou lui faire comprendre qu’elle l’embêtait. Et réalité, la jeune américaine ne dérangeait pas Mona. Elle la distrayait, même si elle était tout ce qui aurait pu agacer l’anglaise à un autre moment. Elle était bruyante, bavarde, expansive, alors que Mona-Lisa, petit rat de bibliothèque, affectionnait le silence, la tranquillité et n’était pas dérangée par la solitude. Mais la solitude, brisée par l’arrivée de Genesia, était assez pesante dans cette période de deuil, et le tintamarre de la jeune femme était presque le bienvenu. Elles se présentent, et Mona-Lisa répond à la courtoisie de Genesia avec la formule qui convient :


« Moi de même. » Avant qu’elle ait fini, Genesia enchaîne et demande, avec une pointe de curiosité inquisitrice, si elle ne vient pas d’ici. Mona-Lisa sourit encore, et hausse des épaules. « Trahie par l’accent, n’est ce pas ? Je suis anglaise. Et vous ? Américaine, non ? J’ai toujours rêvé d’aller au States. »
Mona L. Stocking
Mona L. Stocking

Date d'inscription : 21/04/2010
Nombre de messages : 366

Description du personnage
Employeur Employeur: Elle-même.
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Genesia Weastler Mar 24 Aoû - 8:35

Si Gin était aussi extravertie ça venait, à l’instar de Mona, de son enfance. L’américaine avait été élevée par sa nounou, son père était directeur d’une grande banque internationale et sa maman décoratrice d’intérieur pour les plus fortunés. Aucun des deux ne s’occupait d’elle, du coup, pour attirer leur attention, elle se mettait à parler, à faire de grands gestes, à bouger un peu de trop. Elle aimait la comédie pour ça aussi, parce qu’elle avait l’impression qu’on la regardait. Qu’elle était vivante.

Sans grand souci des manières ou de laisser le temps à son interlocutrice de reprendre son souffle après avoir répondu à sa politesse, Ginny demanda si elle était - elle aussi - étrangère. Elle avait tapé juste, puisque la jolie brune annonça venir d’Angleterre, non sans se rendre compte qu'elle avait été trahie par son accent.


« Oui, mais moi aussi on dirait ! »

Annonça-t-elle, guillerette. Elle était allée à Londres il y a un mois de cela, pour la présentation d’une campagne de pub de son cher et tendre. Enfin, de son ex-cher-et-tendre. Mona annonça qu’elle avait toujours voulu aller aux Etats-Unis, ce qui prouvait qu’elle ne s’y était jamais rendue.

« C’est un très chouette – et beau pays. Maintenant il n’a pas toujours bonne réputation. »

Elle haussa les épaules. Elle était du genre à carrément se moquer de ce que les autres pensaient. Mais il est vrai que la réputation de certaines villes est carrément fausse. Exemple : les touristes aiment New-York parce que tout y est grand. Ca c’est un euphémisme. Big Apple c’est la ville de la démesure. Elle ne pouvait même pas comprendre comment on avait pu appeler un jour cette ville « New-Amsterdam » tant il n’y avait aucun point commun avec la capitale néerlandaise. Enfin, à cette époque en tout cas.

« Vous aimeriez voir un lieu en particulier ? »

Demanda-t-elle, curieuse. La ville que choisissaient les gens en révélait souvent beaucoup sur leur personnalité. Attention, Genesia en mode psychologue...action !
Genesia Weastler
Genesia Weastler
Comédienne / Actrice

Date d'inscription : 19/04/2009
Nombre de messages : 2323
Age : 36

Description du personnage
Employeur Employeur: WHS
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Mona L. Stocking Ven 27 Aoû - 13:23

Mona sourit et acquiesce d’un hochement de tête, quand Genesia devine avoir elle aussi été démasquée par son accent. L’accent australien est très marqué, autant que celui des britanniques, si bien qu’on remarque en généralement immédiatement quand on a affaire à un autochtone. Mais ça faisait plusieurs années que Mona-Lisa habitait à Sydney, et entendait à longueur de journée des australiens parler. Si leurs rythmes et leurs façon de prononcer les mots n’avaient pas encore déteint sur elle, elle s’était habituée à l’écouter, et n’y pensais plus. Elle remarquait moins l’accent qu’avant, par usure. C’est pourquoi ce n’est que en faisant attention aux mots de Genesia qu’elle détecte l’accent américain, différent de l’australien. On ne s’y trompe pas, à celui-là non plus.

La conversation dérive sur les Etats-Unis même, alors que Mona, spontanément, annonce son désir de s’y rendre, un jour. Elle n’a pas menti. Elle éprouve une fascination assez commune et internationale pour les Etats-Unis. Pas vraiment pour ça culture – elle n’est pas fana-fana de l’attitude internationale, politique et économiquement, de la plus grande puissance mondiale. Mais elle rêve de voir les grands paysages qu’offre cet immense pays. Le grand canyon. Les champs à perte de vue du Kansas. Le Sud. Les villes ne l’intéressent pas, à l’exception de New York et Chicago. New-York pour sa renommée et Chicago pour son nom. Ce n’était pas un pays où elle aimerait vivre (mais elle se gardera bien de le dire à Genesia), car elle n’approuve pas de beaucoup de choix des Etats-Unis, mais elle aimerait le voir de ses propres yeux. Ses moyens ne le lui ont pas encore permis, et elle ne peut pas beaucoup s’absenter de sa librairie – quand elle le fait, c’est pour aller rendre visite à ses amis à Londres, et à sa grand-mère dans son village. Après avoir haussé des épaules à la remarque de Genesia sur l’image des Etats-Unis, elle répond à sa question.


« Oh, presque tout ! Des grandes forêts du Nord aux plaines et aux champs du milieu et les paysages du Sud. Le Mississippi, et le grand canyon ! Enfin, tout ce qu’on voit sur les cartes postales, quoi. Et puis peut-être New-York, Chicago, les grands lacs… Mais toi, tu viens d’où ? »
Mona L. Stocking
Mona L. Stocking

Date d'inscription : 21/04/2010
Nombre de messages : 366

Description du personnage
Employeur Employeur: Elle-même.
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Genesia Weastler Mar 31 Aoû - 9:30

Ginny non plus n’avait jamais pris l’accent australien et avait lutté contre la distortion de la prononciation de certains mots, étant donné qu’elle n’avait jamais compté faire sa vie en Australie. D’autant plus que dans son métier d’actrice, elle devait avoir une bonne diction et imiter un accent uniquement lorsqu’elle était payée pour ça.

Curieuse de nature, l’américaine souhaita connaître les endroits que la jeune femme assise à côté d’elle souhaiterait visiter dans son pays d’origine. Elle l’écouta avec grande attention lorsqu’elle reprit la parole et sourit doucement en entendant la description qu’elle faisait des Etats-Unis.


« Plein de choses vous intéressent à ce que je vois ! »

Constata-t-elle en riant à voix basse, avant de répondre à la question posée par Mona.

« J’ai vécu mon enfance à New-York, et je suis partie à mes treize ans pour Davis, en Virgine Occidentale, c’est un petit patelin avec très peu d’habitants, mais beaucoup de grandes langues. »

Elle avait été plus d’une fois à la une des rumeurs lancées par les femmes qui s’ennuient toute la journée. Par la mère Richardson par exemple qui la détestait. A son arrivée au lycée de Davis, Gin avait obtenu chaque année le premier rôle dans la pièce de théâtre annuelle, alors qu’avant, c’était la fille de Lauren Richardson qui l’avait. Dire qu’à présent cette sorcière était sa belle mère.

« Et vous, vous venez de Londres même ? Et vous avez toujours habité là ? »

Demanda-t-elle à son tour, impatiente d’en connaître davantage sur son interlocutrice.
Genesia Weastler
Genesia Weastler
Comédienne / Actrice

Date d'inscription : 19/04/2009
Nombre de messages : 2323
Age : 36

Description du personnage
Employeur Employeur: WHS
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Mona L. Stocking Ven 3 Sep - 23:55

Mona-Lisa esquisse un rapide sourire en coin, et hausse rapidement des épaules avec un air entendu sur le visage, quand Genesia s’amuse du fait qu’elle veuille voir beaucoup de choses aux Etats-Unis. Mais c’est un pays si vaste et si divers qu’il parait important et évident de voir tous les endroits fantastiques qu’on y trouve. Surtout pour une personne qui, comme Mona-Lisa, aimait les voyages et l’inconnu. Oui, c’est l’un des plus grand paradoxes de la jeune femme : elle a peur des gens de sa ville, et n’aime pas sortir de chez elle ou de sa librairie pour aller dans un nouvel endroit de la ville – comme un pub, une boîte, un parc d’attraction. Elle est bien chez elle, dans son élément, dans son refuge dans la ville qui l’héberge. Elle a peur des gens qui lui ressemblent, et leur bloque l’entrée dans sa vie. Mais quand il s’agit de partir loin, de voir de nouvelles choses, d’entendre des langues et des dialectes inconnus, elle est la première. Faire le tour du monde lui ferait moins peur que d’aller dans une grande soirée organisée. Elle veut voir des gens radicalement opposés à elle dans leur manière de vivre, de penser, de se positionner par rapport à la nature, à Dieu, à la mort, à l’art, au monde, à la vie. Elle ne l’admet pas, mais en réalité, le voyage est son ultime échappatoire. Quand vraiment rien ne vas dans le monde dans lequel elle vit, elle peut toujours s’imaginer acheter un ticket pour un autre « monde », pour une destination inconnue, incroyable et fantastique. Comme les Etats-Unis, en l’occurrence.

Elle demande ensuite à Genesia d’où elle vient, avec une pointe d’envie – mais elle sait que si elle était née aux Etats-Unis, ce pays aurait bien moins d’exotisme pour elle. Elle apprend que la jeune femme est née à New-York, mais qu’elle a grandi dans un patelin. Mona-Lisa a l’illusion de pouvoir parfaitement s’imaginer la petite ville provinciale où aurait grandit Genesia. Une église si simple qu’elle paraitrait nue, du style protestant. Des rues propres, silencieuses et larges. Le vent la traverserait en portant dans ses bras de la terre desséchée. Les maisons aux couleurs pastel s’enchaînent paresseusement le long des rues nommées Martin Luther King Road, ou General Lee Grant Street. Des belles voitures s’alignent devant les maisons, elles sont touts lustrées. Un calme bienséant sur une ville du vieux sud. Un paysage à la Tom Sawyer. Rien que cette pensée met un vague sourire pensif aux lèvres de Mona, qui finit par dire, un peu rêveuse.


« Waw. Lucky you. »

Elle n’analyse que plus tard le dernier commentaire sarcastique de Genesia, qui la fait déchanter. Des mégères bavardes… Elle connait. Se sentant d’humeur à la confidence, elle hausse des épaules, et reprend.

« Oh, il y en a partout. J’ai grandit dans un ridicule village au fond de la campagne anglaise – le Wiltshire, si vous connaissez. Moyenne d’âge des autochtones : 60 +. Et soixante dix pourcent de radoteuses malveillantes. »

Elle hausse les sourcils d’un air appuyé avec un sourire entendu… Quand elle voit par-dessus l’épaule de Genesia un employé du musée avancer d’un air déterminé vers elles. Elle remarque soudain le silence particulièrement profond qui règne, brisé par le « clac-clac » des talons du gardien. Qui ne tarde pas à les interpeller :

« Eh, vous ! Que faites vous encore là ? On est fermés depuis 10 minutes ! »
Mona L. Stocking
Mona L. Stocking

Date d'inscription : 21/04/2010
Nombre de messages : 366

Description du personnage
Employeur Employeur: Elle-même.
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Genesia Weastler Sam 4 Sep - 19:56

Une fois que le moulin à paroles qui servait de bouche à l’américaine était mis en marche, la jeune femme ne voyait pas le temps passé. Quand elle habitait à Davis, elle arrivait systématiquement en retard. Pas parce qu’elle ne partait pas assez tôt, mais plutôt parce qu’elle tombait toujours sur quelqu’un en chemin qui lui tenait la jambe une minute et puis qui arrivait à la faire parler et là, c’est le drame...

Un quart d’heure, dans les pires des cas une demi-heure plus tard, Ginny saluait son interlocuteur et se rendait à son rendez-vous initial, cherchant un milliard d’excuses histoire de justifier son retard. Lionel avait trouvé le truc : il passait la chercher ou il l’envoyait le chercher, comme ça, aucun des deux n’attendait dehors comme un poreau devant le ciné, le bar ou même dans la cour du lycée.

Depuis qu’elle était partie en Australie, puis à Los Angeles, l’américaine avait changé du tout au tout. Elle ne connaissait plus assez de monde que pour avoir le luxe de se faire accoster pour discuter de tout et de rien. Et lorsqu’un fan venait lui parler, il n’en avait rien à faire du contenu de ce qu’elle racontait. Bien sur, elle n’aurait pour rien au monde voulu tomber dans l’anonymat, mais parfois elle aurait aimé qu’on la voit comme une femme intéressante, pas simplement comme une jolie poupée.

Assise aux côtés d’une inconnue, Gin s’était adonnée à son activité préférée : raconter sa vie. Les deux jeunes femmes se mirent à discuter des Etats-Unis et Genesia évoqua les différents endroits où elle avait vécu.

Elle sourit lorsque la jeune femme la traita de chanceuse. Il était certain qu’elle n’était pas à plaindre. Elle avait vécu dans des endroits magnifiques et avait rencontré des personnes très enrichissantes, la plupart du temps. Sa réflexion sur les villageois de Davis fit réagir Mona qui lui signala que c’était pareil à d’autres endroits qu’aux Etats-Unis.

L’américaine était tellement plongée dans ses pensées, que même le bruit des talons du garde ne la mirent pas en garde et elle sursauta lorsqu’il prit la parole. Elle se leva d’un bond, comme une petite fille prise la main dans le sac.

« Euh, désolée, c’est de ma faute. »

Elle se leva et prit son sac, attendant que la jeune femme fasse de même, pour se diriger vers la sortie.
Genesia Weastler
Genesia Weastler
Comédienne / Actrice

Date d'inscription : 19/04/2009
Nombre de messages : 2323
Age : 36

Description du personnage
Employeur Employeur: WHS
Côté coeur Côté coeur: Célibataire
Relations Relations:

Revenir en haut Aller en bas

God's away on business Empty Re: God's away on business

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser