Leandro C. Wilson [Fiche validée]

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les fois où l'on s'est excusé de ne pas vraiment avoir prêté attention à lui ont plus été de la règle que de l'exception. Il faut dire que Leandro est quelqu'un d'assez discret. Jamais, il n'aura un mot plus haut que l'autre et ne comptez pas sur lui pour émettre la moindre plainte quand à sa situation. Trop occupé à songer aux autres ? Peut être. Parfois même plus que de raison, souvent bien plus que ce que ces autres remarquent. Ce n'est pas le genre de réalités devant lesquelles Leandro songe à mettre les personnes qui lui sont « redevables ». Une dépense d'énergie inutile, selon lui. Si ces personnes ont des dettes à payer, elles devront le faire avec d'autres personnes et auront donc cent fois l'occasion de le faire. C'est comme ça qu'il pense. Naïf ? Peut être. Mais là encore peut être pas. Après tout, ne rien attendre des gens, s'éloigner d'eux en estimant qu'ils songeront à faire la bonne chose reste la meilleure manière d'éviter les déceptions. Et des déceptions, il en a connues. Pas assez pour s'en plaindre. C'est ce qu'il se dit pour continuer à avancer. C'est ça ou oser déranger un autre pour écouter ses confessions. Un autre qui pourrait bien souffir bien plus que lui. Non, non, mieux vaut souffrir mille morts que de s'épencher devant quelqu'un qui a plus de raisons de maudire la vie que lui. Evidemment, il lui arrive parfois de s'embraser. Par conviction, parfois. Par loyauté envers une personne à qui il tient, souvent. Les quelques personnes à qui il ne parvient pas à plaire gardent l'image d'un jeune homme méprisant dans ses silences, et agressif dans la parole. Peut être que cela a une part de vérité. Peut être pas. Les quelques personnes qui réussissent à s'attirer son inimitié -puisque ça relève de l'exploit- ne méritent pas qu'il fasse l'effort de se justifier devant eux et il n'est pas assez cruel pour faire autre chose que les éviter le plus possible. On peut aussi lui reprocher d'avoir souvent la tête dans les nuages. Nombreuses ont été les occasions où on l'a pris par surprise parce qu'il était plongé dans ses pensées.

Loisirs du personnage :
Dans sa jeunesse, on disait souvent de lui qu'il pouvait s'amuser de tout et de n'importe quoi. De son enfance, il garde cette étrange capacité de s'émerveiller de toute chose, de tout ce qui peut c*nstituer une anomalie. S'entendre dire que l'objet de son intérêt est pour le moins singulier pour ne pas dire indigne d'une telle attention est plus de la règle que de l'exception.

La chose qui l'attire le plus reste l'art, sous toutes ses formes. Que ce soit une scuplture, un tableau, les notes d'une musique ou alors un film au cinéma, toutes ce genre de créations, tout ce qui touche son imaginaire attire sa fascination. Il lui arrive aussi de reproduire les oeuvres qu'il admire sur son papier. Et parfois même de coucher ses idées sur une feuille sous forme de dessin quand il ne le fait pas avec des mots. Mais cela est plus rare. Il n'a qu'une confiance limitée en ses talents de dessinateur. Ainsi, il reste souvent inhibé par la crainte de déformer l'univers qu'il espère créer ou reproduire sur une feuille. Une c*nsidération qui peut être assez difficile à comprendre, il est prêt à l'admettre.

Autre chose qui l'attire : le sport. Ou du moins, les jeux d'équipe. La nuance est importante. Il lui est pratiquement impossible de se motiver à faire plus de quelques minutes de course à pied par jour lorsqu'il est seul. Par contre lorsqu'il doit partager un moment d'effort intense entre amis, il se retrouve empli d'une énergie qu'il ne soupçonne pas. C'est le seul moment où il « oublie » de privilégier la discrétion. Il l'admettra sans hésiter, les moments qu'il préfère de ces moments d'efforts étaient les rires qu'il partageait avec de bons amis. Mais l'important reste que cela lui donne l'envie. Celle d'accepter de finir complètement poisseux.

Sa famille :

Leandro ne peut pas prétendre avoir vécu dans la famille la plus équilibrée qui fut. Elle avait eu le mérite de lui permettre de ne manquer de rien. Grâce à sa mère, Heather Lewis Wilson, enseignante émérite et pourtant mère toujours présente. Un détail qui a son importance lorsque l'on compare cette présence à celle de ce qui lui sert de figure paternelle. Micheal Wilson. Un nom qui a bien souvent rimé avec déception. D'autant plus depuis qu'il est parti pour « retrouver » son art. Le tout, après d'avoir servi à son jeune fils toutes ses années d'amertume et de frustrations, évidemment. Des frustrations que sa mère tentait de minimiser, comme elle le pouvait. Mais la vérité était telle que ce père qui en avait trop rarement été un lui disait dans ces moments d'ivresse : il lui en voulait. Leandro n'était pas digne du nom qu'il portait, pas digne de « Lui » comme il désignait ce fantôme dont il n'osait plus prononcer le nom. Peut être parce qu'il le partageait avec un fils qu'il ne tenait pas en si haute estime. Lui...Un homme qui est au coeur de sa famille sans jamais avoir souhaité en faire partie. Leandro Oliveira. Tout ce que l'on a voulu dire au fils Wilson, c'est qu'il s'agit d'un très bon ami de son père. Assez pour que ce père nomme son unique fils avec son prénom et que d'une certaine manière, il ne se remette jamais décès.

Sa vie professionnelle :
Trop rêveur. Tel est le reproche qui l'aura suivi toute sa scolarité. On ne peut pas dire qu'il fut très bon à l'école. Il a ce que l'on appelle du «potentiel » mais son manque de concentration a souvent eu le don d'énerver ses enseignants et son professeur de mère également. Evidemment, pour ne pas contrarier cette dernière, il continuera les études tant qu'il le pourra. Il ira même jusqu'à mélanger cela avec sa passion. Malheureusement, c'est sa passion et un brin de naïveté qui aura eu raison des ambitions familiales. Un « ami » avec des relations et bien peu de bonnes intentions sera passé par là aussi. De par sa curiosité, il aura découvert les nouvelles du jeune homme et l'aura détourné de ses études pour mieux l'abandonner lorsque le rêveur «bizarre» ne l'intéressait plus. Depuis, trop honteux pour revenir à cette mère dont il s'était détourné alors qu'elle avait tout donné pour lui, il enchaîne les petits boulots ci et là, prenant soin de ne jamais rester trop longtemps au même endroit. Et ce même si cela doit nuire à son projet : trouver un éditeur qui voudra bien publier ses écrits.

Son passé :

Si on le lui demande, son passé n'est pas une histoire qui mérite vraiment d'être contée. A l'écouter, on pourrait presque croire que son enfance était celle de n'importe quelle autre personne de son âge. Et quelque part, ce n'était pas vraiment faux. Comme tous les enfants, il aimait les jeux divers et surtout ceux qui demandaient d'user de son imagination pour créer un univers régi par ses propres codes. La différence était qu'il était mis à l'écart. S'il avait toujours un ou deux camarades pour l'entourer, le reste le c*nsidérait comme la bizarrerie bien trop introvertie pour ne pas être bizarre. Toléré sans être toléré. Et étrangement, il avait cette même impression lorsqu'il était sous le regard de son père. Père dont il aurait tant souhaité le moindre geste d'amour, de fierté. C'était bien là la seule chose qu'il lui avait manqué. Mais au fil des années, il lui aura bien fallu accepter ce qu'il entendait sa mère dire lors de disp*tes. L'autre aura emporté le coeur de son père dans sa tombe.

L'autre. Ce fantôme qu'il ne saura jamais c*nsidéré. Devait-il être un oncle défunt ? Un modèle dont il devait suivre les pas ? Une part de lui-même ? Impossible de répondre. Tout ce qu'il peut en dire, c'est que les comparaisons ont été légions. Parfois pour lui faire comprendre qu'il ne serait jamais à sa hauteur. D'autres pour le rassurer, pour lui faire comprendre que cet homme serait fier qu'un jeune homme comme lui porte son nom. C'est là question qui l'aura rongé pendant toute son adolescence et qui continuera sûrement à le hanter pendant de longues années. Qui est Leandro Oliveira ? Le Brésil détenait peut être la solution à cette énigme, et pourtant, pour le moment, c'est Sidney que le jeune Wilson aura choisi.

Pourquoi Sidney ? Les récits qu'il avaient entendus ont souvent été bien assez élogieux pour créer une attirance. Mais cela n'est qu'une des nombreuses raisons qui lui viennent à l'esprit lorsqu'il repense à sa décision. La fuite en est une. Oui, il essayait de s'échapper au regard de cette mère qu'il avait abandonné à son sort sans se retourner sur un coup de tête, mais aussi ce passé qui l'a à jamais éloigné de son père. C'est aussi une tentative de séduction. Une ultime manoeuvre pour plaire à ce paternel bien trop dédaigneux. Et également une démarche d'imitation. Une manière de se rapprocher de ce modèle qui n'a de cesse de plâner au dessus de lui tel une ombre et dont l'une des rares choses qu'on a c*nsenti à lui dire est qu'il voyageait beaucoup. Cela peut sembler stupide de rassembler toutes ses économies dans une telle démarche. Et pourtant, il ne peut s'empêcher l'espoir de connaître un jour l'affection paternelle. Quitte à devoir aider un mort à renaître de ses cendres.

Ses traits physiques : Cela a le don de l'agacer, mais son physique est la première chose que l'on remarque. Peut être à cause de sa silhouette longiligne. Il l'avouera volontiers, il a souvent flirté avec la maigreur. Même si pour l'instant, il peut prétendre avoir une silhouette relativement bien sc*lptée. Il parait aussi que son visage de par ses traits quelque peu anguleux est agréable à regarder. Il aura bien essayé de le masquer. Ou du moins, il aura espéré que son style négligé, marqué par une chevelure rarement ordonnée, une obsession des manches longues et des tons plus ou moins morne, suffisent à masquer cet éclat que l'on lui prête bien trop souvent à son goût. Manque de chance, ce qu'il appelle se glisser dans les premiers vêtements qu'il trouve, d'autre appellent ça se créer un « style ». Mais qui sait peut être qu'en portant des pulls un peu moins moulants, il parviendra à ses fins. Ou alors c'est l'écharpe qu'il devrait abandonner même si le temps se rafraichit.


Ses liens :
Quelques visages lui sont familiers. Mais il n'a fait aucune rencontre marquante pour l'instant.