A walk on the beach?

par Eliza Wells Dim 19 Oct - 21:12

Quelques heures après la fin des cours, Eliza alla manger dans un vieux fast-food, juste le fait de manger meilleur qu'en England lui redonna la pêche, la nourriture là-bas était tellement infecte se rappela-t'elle en faisant une grimace. Plus elle marchait en direction du campus plus Eliza fut prise d'une envie soudaine d'aller à la plage, bien que le soleil s'était presque couché et qu'il n'y aurait pratiquement personne là-bas. Tant mieux dans un sens, la foule ne l'attirait plus tant que ça et un semblant de solitude ne faisait pas de mal. Elle arriva enfin à destination, elle était seulement habillée d'un simple pantacourt large avec un t shirt et des tongues, parfaite tenue pour marcher dans le sable quoi. Elle alluma son Ipod, mis le son à fond et pris ses tongues dans sa main afin de sentir le sable sous ses pieds. Le soleil ne s'était pas complètement couché et la marée commençait à être haute. A force de faire des allés-retour sur la plage, elle s'accorda une pause et s'assit par terre, le regard vide fixant les vagues...

par Nils Dim 19 Oct - 22:15

Nils, lui, était roulé en position foetale, se foutant éperdument du sable, du noir, du monde autour de lui. Il vivait son truc à lui, peu lui importait ceque les autres pouvaient bien faire. A vrai dire, il lisait. Un truc français. Un truc incorrigible qu'il connaissait déjà par coeur. Le Petit Prince. Il en apprenait toujours plus en relisant ce livre, et, avec la soif d'apprendre qu'il avait, c'était parfait. Il avait décidé que sans musique, ce serai mille fois mieux, parce que, de toute manière, il faisait abstraction de toute chose en dehors de son histoire. Même les vagues, il ne les entendais presque plus. Juste une voix qui lisait, peinard, dans sa tête.

Dans sa poche cependant, le I-Pod allumé diffusait une source de chaleur qui n'était pas malvenu. Il faisait plutôt bon, mais Nils ne bougeait pas depuis un petit moment, et il y avait du vent. En plus, même irlandais, le jeune homme était un sacré frilleux. Il tourna doucement la page de son bouquin déjà très abimé par le temps et essayant de bouger le moins possible pour garder la chaleur de son corps qu'il avait emmagasiné en se compressant ainsi. Il recolla ses doigts sous son aisselle, ses yeux attentifs se remirent à parcourir doucement les mots qui avaient construits sa vie.

par Eliza Wells Dim 19 Oct - 23:58

Eliza décida de se lever car elle commençait à avoir un peu froid et surtout qu'elle avait des fourmis dans les jambes. Elle continua de marcher pour aller où? Elle ne savait pas. Le vent lui donnait des frisons. Elle pensait au fait qu'elle ait tout ce que depuis longtemps elle attendait: être libre, elle était toute seule, sans sa famille ici, elle avait tout ce qu'elle voulait, et pourtant quelque chose clochait. Elle ne regrettait pas son choix et essayait de changer de vie en laissant son passé derrière elle. Des tas de questions lui vinrent à l'esprit et pendant un bon moment le soliloque se poursuivit dans sa tête.

Elle crut ou en était sûre d'avoir vue une ombre au fond, elle se demandait ce que quelqu'un, apparemment comme elle pouvait faire seul dans cette magnifique plage déserte pour l'instant des touristes. Plus elle avançait plus elle distinguait la silhouette puis le visage de la personne, c'était un jeune homme, d'un peu près la même tranche d'âge qu'elle, probablement lui aussi est dans son campus. Il avait une position assez étrange, elle le dévisagea de loin et après une longue hésitation, alla en sa direction. Il avait l'air d'avoir froid. Elle se posa a quelques mettres de lui et lui dit d'une voix calme et douce :

- Salut..Excuses moi, je te dérange?

par Nils Lun 20 Oct - 0:23

Nils venait encore une fois de tourner la plage, et avait complètement cessé de frissonner, rendu insensible au froid par son emportement dans le livre. Roulé en boule comme un chat, complètement félin, parce que c'est ce qu'il était, il attendait que daigne le sommeil le toucher du bout des doigts, ou qu'absolument n'importe quoi, mais quelque chose d'important, le fasse bouger. Il avait un grand besoin qu'on le force. Il ne lacherai pas le petit blond tout seul.

Et c'est au moment où il se faisait cette réflexion, entamant une nouvelle page, qu'une jolie voix réussi à passer, au bout de quelques secondes, son armure d'imagination enfantine. Pour une fois depuis longtemps, son regard se détacha des petits caractères de la page pour se poser sur la jolie poupée de porcelaine brune qui l'avait sorti de sa torpeur. Nils avait la facheuse habitude d'appeler les personnes autour de lui par d'autre choses. Objets, animaux, il assimilait. C'était plus fort que lui. Et ferma les yeux quelques secondes pour les humidifier, et reporta son regard sur Eliza.

"Non, bien sur que non, au contraire je n'attendais que toi. Enfin, quelqu'un qui vienne me sonner les clochettes, quoi."

Comme d'habitude, il usait de son langage vieillot. Comme d'habitude, il avait sa voix rapeuse du garçon qui n'a pas parlé depuis un long bout de temps. Il supposait que ça venait de la lecture, des longues isolations dans la forêt, du théâtre, cette manie de perdre voix humaine s'il ne parlait pas pendant plus de quatre heures. Ce qui lui donnait un air encore plus surnaturel, avec ses yeux étrangement ambrés.

par Eliza Wells Mar 21 Oct - 9:37

Eliza se rapprocha de son interlocuteur, tremblant un peu et se demandant comment il pouvait tenir ainsi sans mourir de froid! Elle avait toujours pensé que les hommes étaient des radiateurs et que les femmes des glaçons, enfin surtout elle. Elle avait tout-le-temps les mains gelées. Sang froid, coeur chaud comme on dit. Elle se demandait aussi depuis combien de temps était-il là? Dans cette position qu'à limite un foetus dans le ventre de sa mère. Elle se frixctionna les mains. Elle s'assit à côté du jeune homme, contemplait quelques secondes ses traits puis son regard se posa sur le livre qu'il avait en main. Antoine de Saint-Exupery, magnifique livre. Elle en oublia presque qu'il lui avait répondue, son regard se reposa sur ses yeux et elle s'expressa de dire :

Monsieur aime s'isoler?

Avec bien sûr un ton amical puis elle enchaîna avec :

«J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence…»

Quand elle eut fini de réciter, elle sourit comme une enfant qui avait réussi quelque chose de bien, elle posa ses coudes sur ces genoux comme pour s'accouder et attendait la réaction de son camarade de plage.

par Nils Mar 21 Oct - 20:47

Nils sourit, ne sachant trop quoi répondre quand elle lui avait demandé s'il aimait s'isoler. En effet, ça faisait un peu autiste de dire 'oui, j'adore. j'ai passé toute ma vie dans les forêts irlandaises, d'ailleurs, ça me fait très bizarre de voir plein de gens, maintenant. avant, mes seuls amis étaient une bande de mecs avec qui je me torchais la gueule, et ma petite soeur. et sinon, toi, ça va??'. La vérité, ou quoi? Quoi. Il eut une mimique à la Nils, irresistible sans que l'interessé lui même ne s'en rende compte, et son sourire s'agrandit démésurément quand elle cita le petit prince. Il était en train de rêver, ou quoi? Une jolie fille, sur une jolie plage en plein milieu de l'Australie, lui récitait le bouquin qui l'avait forgé? Sourire démesuré, sourire du petit prince, Nils répondit du tac au tac.

"Mais, ce qu'il y a de beau dans le désert, c'est qu'il cache toujours quelque chose..."

Il se tut, cherchant comment continuer la conversation un peu plus normalement, ayant peur de passer pour un vrai psychotique devant Eliza. Dur dur, de réfléchir à ça, quand la stupide phrase qu'il venait de prononcer lui avait en tête l'idée stupide et obsédante de chercher ce que pouvait bien cacher exactement le désert de cette plage magnifique, encore plus belle qu'on était la nuit. Il se rendit compte que la jeune femme frissonnait, et que lui, il bouillonnait. Il retira sa veste et lui tendit.

"Tiens. Je me suis réchauffé en lisant. Je n'en ai pas besoin, et tu tremble comme une feuille. Je m'appelle Nils. Prends-le, vas-y."

A vrai dire, il n'avait aucune idée de combien de temps il resterait comme ça, sans bouger, en pull fin. Mais, quelle importance. Il se lèverait. Piquerait un sprint, tiens. Et puis, il avait envie d'un café. Et d'une clope. Ca réchauffe, les clopes.

par Eliza Wells Mer 22 Oct - 14:53

J'adore.

Eliza répondit presque en murmurant, comme si cette phrase était précieuse. Elle arbora un énorme sourire, elle adorait cette citation. Elle adorait surtout ce livre, en fait. Elle acquiesça comme si c'était une question. Dès qu'elle lut le livre pour la première fois elle sut que ce serait un de ses livres fétiches, elle adorait lire, ça lui permettait de s'évader, s'évaporer, ignorer les autres. Comme si elle était dans une grande bulle qui la protégeait et qui lui faisait oublier tout le reste.

Suprise, elle prit la veste de Nils et l'enfila directement.
Elle le gratifia d'un sourire et dit :

Tu es sûr? Si tu tombes malade je culpabiliserai !

Puis elle rit doucement, c'était nul. Elle s'était un peu incrustée sans avoir eu le temps de se présenter, alors elle rajouta :

Je ne me suis pas présentée, excuses moi, moi c'est Eliza.

Elle se tut un instant, histoire de réfléchir qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire, car elle n'aimait pas les grands blancs, enfin, parfois si, dans son ancienne école, "l'équipe pédagogique" n'était pas très bavarde, et les élèves encore moins. La veste de Nils l'avait beaucoup réchauffée, heureusement qu'il était là. Au bout d'un moment elle dit :

Alors tu es a Longwood je suppose. Tu étudies quoi?

En même tant qu'elle disait ces mots elle fouilla dans son sac, pour sortir une boîte métalique. Une fois ouverte on pouvait y voir une vingtaine de cylindres assez fins, des clopes quoi, elle en sortit une sur le mégo on pouvait y lire "Marlboro", accro. Elle tendit la boîte à Nils pour lui en proposer une.

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