It's not over, why is it over? - Soulmate of mine

Lionel avait demandé à Genesia de la retrouver à la plage. Ils ne s’étaient pas revus depuis leur fameuse soirée dans le parc, qui avait complètement changé la vie de Genesia.

Elle était sure qu’elle et Taylor auraient fait l’amour, s’ils n’avaient pas été interrompus par Thalia. Ils avaient décidé que ça serait leur « dernière fois », mais elle savait très bien qu’avec son meilleur ami, il pourrait y avoir la dernière des dernières fois etc. Elle ne pouvait physiquement pas lui résister, bien que mentalement elle y arrive.

Et c’était à cause de cette nuit là qu’elle avait perdu Gabriel. Elle en était très affectée. Elle pensait qu’il serait différent, qu’il pourrait la comprendre, qu’il pourrait l’aider. Mais il s’était avéré n’être qu’un garçon comme les autres et l’abandonner au premier obstacle qui se dresserait entre eux. Elle avait beau se dire qu’il n’en valait pas la peine, elle aimait Gabriel bien plus que comme un simple ami. A cause de sa faiblesse elle l’avait perdu.

Peut-être que Taylor l’avait contactée pour ça. Kelly avait peut-être mal accepté le fait qu’ils aient failli les tromper. Mais alors, une question la taraudait. Pourquoi à la plage ? La plage, c’était associé à plein de belles choses. Le soleil, les bikinis, le sable chaud, les baisers fougueux.

* Ote-moi tout de suite cette idée de ta tête.
- C’est bien ce que je disais, le choix de la plage n’est pas des plus judicieux.
- Avec vous deux, c’est un petit peu difficile de trouver un choix judicieux, tu ne penses pas ?*

Elle l’aperçu immédiatement. Elle aurait reconnu sa silhouette parmi des milliers ils se connaissaient tellement par cœur. Alors qu’elle s’approchait de lui, elle ne put s’empecher de sentir une pointe d’appréhension montrer le bout de son nez, sans trop qu’elle ne sache exactement pourquoi. L’instinct sans doute.

« Salut toi ! »

Lança-t-elle à son tour, en arrivant à sa hauteur.

« On fait aller… »

Annonça-t-elle, en restant tout de même dans le vague.

« Et toi ? »

Demanda-t-elle en posant son regard, pour la première fois vraiment vers les yeux de son meilleur ami. Ils s’étaient séparés assez gênés et ils devaient à présent faire face à leur erreur, pour continuer à avancer ensemble, pour toujours.

* Parce que nous deux c’est foreeeeeeeever *

Pensa-t-elle avec un petit sourire au coin des lèvres.

Tay’ ne savait pas très bien comment aborder le sujet avec elle. il savait qu’il commencerait sans doute par une petite discussion légère qui n’engageait à rien. Ils seraient automatiquement un peu gêné l’un avec l’autre, ce qui serait une première. Jamais leurs activités extra amicales n’avaient posé de problème. Pour la première fois, ils s’étaient adonnés à ce genre d’occupation alors qu’ils avaient quelqu’un à qui ils tenaient et avec qui ils étaient en couple. C’était pour leur bien à eux deux qu’il prenait cette décision.

Elle faisait aller, disait-elle. il supposa que sa discussion avec Gabriel au sujet de ce qu’il s’était passé ne s’était pas très bien déroulée. Un peu comme celle qu’il avait eue [enfin, qu’il aura ^^] avec Kelly. Il regarda une fois de plus la mer. Il n’osait poser son regard sur Ginny de peur qu’elle ne lise dans ses yeux sa résolution.

« J’ai connu des jours meilleurs… »

Avoua-t-il à demi-voix. Il avait connu des jours où rien ne l’empêchait d’être ami avec Ginny, où rien ne venait se mettre entre eux. Ça aurait pu être le cas à jamais, mais cela aurait voulu dire qu’il devait pour toujours renoncer à avoir une relation avec quelqu’un, parce qu’il le savait, il ne pouvait pas résister à Ginny. Il soupira doucement.

« C’est paisible ici… »

C’était pour ça qu’il avait choisi la plage. Il s’y sentait bien et détendu. Et il avait voulu insufflé à ce moment un peu de sérénité. Ils en auraient tous les deux besoin une fois qu’il aurait dit ce qu’il avait à dire.

*Une fois que tu lui auras brisé le cœur infâme créature de la nature…*

Lionel savait que ça ferait mal à Ginny. Ça lui faisait mal à lui aussi et à l’instant précis il ignorait encore s’il aurait le courage d’aller jusqu’au bout ou non, mais il le fallait. C’était pour leur bien. C’était l’unique solution.

*Et qu’est-ce que tu fais de Foreeever ?
-C’est foreeeever, seulement pas tout de suite*

« Tu veux qu’on se balade un peu ? »

Ils étaient encore sur la digue et la plage les incitait à venir poser leurs pieds sur le sable. Puis ce serait sans doute plus facile de tout lui dire en marchant. Un mouvement aidait à faire sortir les choses qui avaient du mal à sortir. Il n’attendit pas sa réponse pour s’avancer un peu vers l’eau, qui était encore à quelques mètres d’eux. La marée redescendait petit à petit. Il se tourna vers elle et lui sourit, l’incitant à l’accompagner.

« Tu viens ? »

Il aurait tellement voulu pouvoir plaisanter avec elle comme il le faisait tout le temps, mais il ne pouvait pas. Il n’allait pas commencé à prétendre que tout allait bien pour ensuite l’achever avec son discours sur l’avenir de leur amitié. Il se sentait comme un traitre face à elle. il lui avait juré qu’ils dureraient à jamais, qu’eux deux, c’était pour la vie. Et il allait décider tout seul de tout détruire en un clin d’œil.

*Monstre !*

Taylor annonça à son tour à Genesia qu’il avait connu des jours meilleurs. En guise de réponse, elle se contenta de lui sourire. Elle était un petit peu décontenancée par le fait qu’il ne la regardait que très peu, comme s’il essayait de l’éviter.

* Qu’est ce qui se passe Tay’ ? C’est moi, tu peux me faire confiance. *

Elle avait tout de suite compris que quelque chose ne tournait pas rond et elle ne comprenait pas pourquoi il ne lui disait pas quoi exactement ? Que se passait-il ?
Gin’ détestait ne pas avoir la situation en main et là elle sentait que certaines choses lui échappaient. C’était quelque chose qu’elle n’aimait pas, mais alors là pas du tout. Il fallait toujours qu’elle sache tout la première et qu’on assouvisse sa curiosité. Elle ne voulait cependant pas brusquer Lionel. Il l’avait contactée, ils avaient décidé de se voir, il avait quelque chose à lui dire. C’était le but de leur rencontre. Alors il finirait par lui annoncer ce qui avait l’air de le miner.

Comme s’il avait pu lire dans les pensées de sa meilleure amie, Lionel expliqua son choix de lieu. Il trouvait que la plage était un endroit paisible. Il oubliait peut-être que n’importe quel endroit paisible pouvait se transformer en champs de guerre avec sa volcanique meilleure amie. Mais elle était loin d’être d’humeur à se bagarre. Enfin, ça dépendrait de ce que Tay’ avait à lui dire.

« C’est beau. »

Souffla-t-elle plus pour elle-même que pour son meilleur ami. Elle laissa ses yeux glisser sur les vagues qui allaient et venaient sur la plage, un peu plus loin devant eux. La marrée semblait descendre.

* Oh genre, tu t’y connais.
- J’ai dis SEMBLAIS *

Elle n’avait pas immédiatement répondu à la question de son ami, et du coup il avait du prendre son silence pour un oui. Elle remarqua à peine qu’il avançait ses pensées suspendues dans le vide. Elle fut tirée de sa rêverie par la voix de Lionel lui demandait si elle venait.

* Non je reste sur place *

« J’arrive. »

Fit-elle avec un petit sourire, le rattrapant en quelques enjambées. Elle espérait qu’il n’allait pas lui proposer de se baiger, parce qu’elle n’était pas sure que ça serait la meilleur des idées qu’ils aient eut.

* Et pourtant on en a eu des idées plus mauvaises les unes que les autres *

Se souvint-elle. Ils faisaient partie des gens qui pouvaient prétendre avoir fait les 400 coups et qui le jour de leur mort n’auraient pas grand-chose à regretter, tellement ils avaient vécu de choses intenses.

« Alors, que me vaut le plaisir de ce rendez-vous ? »

Demanda-t-elle à Tay’, alors qu’ils marchaient lentement droit devant eux, vers la mer, sans réelle destination.

Tay savait que plus il tergiversait plus ce serait difficile de lui dire. Il voulait juste reculer le moment le plus longtemps possible comme si l’inévitable finirait par ne pas se passer. Pourtant, il savait qu’il ne pourrait éluder bien longtemps la discussion, c’était inéluctable. Il soupira. Ginny devait sentir que quelque chose ne tournait pas rond. Elle avait le don de sentir ces choses là surtout lorsqu’elle concernait Lionel. Ils se connaissaient tellement par cœur. Elle concédait à Lionel que le lieu était très beau.

*Ne tourne pas autour du pot !
-Je vais lui dire !
Ouais, aujourd’hui !*

Son cœur se serrait à chaque fois qu’il pensait qu’il allait lui demander de sortir de sa vie. Comment diable pouvait-il l’envisager ? Elle allait pleurer, elle allait lui crier dessus probablement. Et il n’aurait aucune bonne excuse pour expliquer son geste. Il n’en avait pas. Il voulait préserver sa relation avec Kelly, mais en quoi était-ce une excuse suffisante pour sortir celle qui comptait le plus pour elle de sa vie.

*Tu fais ce qui est le mieux… vous redeviendrez amis une fois que vous pourrez vous résister*

Leurs relations étaient encore fragiles. Une fois qu’elles seraient stables, rien n’empêcheraient Tay et Gin de se retrouver et d’être à nouveau comme avant, enfin à quelques détails près.

*Ouais, et tu crois que Gin va accepter que tu joues au yoyo avec elle…*

C’était une question plus délicate. Il ne pensait pas qu’il allait pouvoir lui dire, on ne se voit plus pour l’instant, pour ensuite revenir vers elle dans quelques mois en lui disant qu’à présent qu’il était sûr de lui, ils pouvaient à nouveau se revoir. Elle le suivit naïvement. Elle n’avait sans doute aucune idée de ce qui l’attendait. Elle lui demanda d’ailleurs pourquoi il avait fixé ce rendez-vous. Il aurait aimé que ce soit pour une raison plus joyeuse.

« Le plaisir… je n’utiliserais pas ce terme. »

*Quelle délicatesse…
-Au moins j’annonce la couleur*

La subtilité n’avait jamais été le fort de Tay’. La plupart du temps, il balançait les nouvelles sans vraiment penser à l’impact que cela aurait sur la personne en face de lui.

« j’ai réfléchi… »

*Bien, c’est une première.
-Fous-moi la paix bon sang !*

Lionel avait du mal à rester concentrer sur ce qu’il s’apprêtait à dire tant c’était désagréable.

« À nous… »

Ajouta-t-il en baissant la tête tout en marchant dans le sable. Il soupira. Il commençait plutôt en douceur, hormis son absence d’enthousiasme. Il savait que la situation deviendrait très vite ingérable s’il ne stoppait pas ça tout de suite.

*Bon t’en viens au fait, tu vas la faire mourir*

« Tu sais… ce qu’il s’est passé l’autre jour. Ça ne doit pas se reproduire. »

« Ok… »

Dit Genesia sur un ton relativement calme lorsque son ami lui suggéra d’éviter le terme plaisir. Elle ne savait pas si c’était parce qu’il avait une connotation sexuelle ou simplement parce qu’il allait devoir lui annoncer quelque chose de pénible. Elle ne lui demanda donc rien et continua à marcher à ses côtés.

Tout à coup, l’imagination débordante de la jeune femme s’était mise à fonctionner un peu trop vite et elle s’arrêta un instant, pour lui demander.

« Attends, tu vas pas m’annoncer que mon père à demandé la Richardson en mariage, quand même ? »

La dernière fois que Tay’ l’avait appelée et lui avait fixé rendez-vous, c’était pour lui annoncer une mauvaise nouvelle.

* Deux en fait.*

Elle se demanda ce qu’il allait bien pouvoir lui dire aujourd’hui.
Ca n’avait rien à voir, il lui dit qu’il avait réfléchi.

* Naaan ça lui arrive.
- C’est pas trop le moment à mon avis *

« A nous. »

Répéta Genesia, d’un air surpris. Bien sur, ils avaient souvent parlé de leur relation, mais il avait dit « à nous » pas « à nous deux ».

* Tu chicanes.
- Peut-être, mais reconnais que ça ne lui ressemble pas. *

Ils s’étaient remis en marche et Gin regretta d’avoir mis des ballerines. Le sable s’engouffrait dans ses chaussures et ça n’était pas vraiment le moment de s’arrêter pour les changer alors que Tay’ semblait si perturbé.

Le sang de Gin se glaça et elle ne pensa plus du tout à ses chaussures quand Tay’ lui affirma que ce qui s’était passé la dernière fois ne devait plus se reproduire.

« Oui bien sur je sais. »

Elle non plus ne comprenait pas ce qui s’était passé. Mais ça s’était passé et ils ne pouvaient pas revenir en arrière, ce qui était désolant parce que Gin avait perdu beaucoup en si peu de temps.

« Je suis désolée, c’est de ma faute j’ai carrément pêté un plomb à cause de l’histoire avec mon père tout ça. »

Elle savait très bien que c’était elle qui avait commencé et que la plus grande part de culpabilité lui incombait.

* D’un autre côté, il ne t’a pas repoussée non plus. *

Ca n’avait pas d’importance. Elle s’était excusée – preuve d’ailleurs que c’était un sujet important et pas une broutille, puisqu’elle n’est pas vraiment du genre à reconnaître ses erreurs d’habitude. Pourtant, ici elle l’avait fait, pensant que ça pourrait aider son meilleur ami à passer au dessus de ça.

« Je te promets que je ne le ferai plus, j’ai perdu Gabriel, ça m’a servi de leçon crois moi. »

Lui affirma-t-elle en le regard, histoire qu’il puisse lire à quel point elle était sincère.

Lionel ne put réprimer un rire lorsque Ginny pensa tout de suite qu’il s’agissait d’une nouvelle concernant son père et la mère Richardson. De ce côté-là, il avait bien compris la leçon, et n’avait plus l’intention de servir d’intermédiaire. La prochaine fois, malgré les réprimandes de Lindsay, il tiendrait sa langue, point barre et resterait muet comme une carpe. Ça n’était pas ses affaires après tout.

« Non, ça n’a rien à voir avec ton père… »

C’était bien plus délicat et bien plus personnel. C’était sans doute pour cette raison que les mots n’étaient pas encore sortis clairement de sa bouche et qu’il tentait le plus possible de gagner du temps, même s’il savait que cela ne servait à rien.

*Le résultat sera le même.*

Genesia avait l’air plutôt surpris qu’il ait réfléchi à « eux ». à vrai dire, ce n’était pas un terme qu’il utilisait souvent. Il parlait plutôt de « toi et moi » ou « nous deux ». Mais il n’y avait pas d’autres mots. C’était à « eux » qu’il avait pensé, eux ensemble et aux dégâts qu’ils arrivaient à provoquer juste à cause de leur proximité.

*Trop grande proximité*

Il voulait éviter de faire plus de casse, c’était tout. Ginny comprenait parfaitement que ce qu’il s’était passé entre eux était une erreur et ne devait plus se reproduire. Elle la lui affirma d’ailleurs. Mais cela ne changerait rien au passé qu’ils tiraient derrière eux. S’il pouvait avoir confiance en Ginny si elle lui affirmait que cela ne se reproduirait plus, il ne pouvait se faire confiance à lui-même conscient qu’il y aurait des moments où sa faiblesse reprendrait le dessus. Et il ne pouvait pas laisser se petit détail gâcher sa relation avec Kelly.

*Gin, un petit détail ?
-Oh tu vois ce que je veux dire !*

Il tenait à tout prix à sauver ce qu’il pouvait avec sa petite amie, et à sauver les meubles. Il ferait tout son possible. Quitte à prendre la décision la plus difficile pour lui. Ginny semblait vouloir prendre tout le blâme sur elle.

« Ça n’est pas de ta faute, uniquement ! Je te signale que j’étais là aussi ! »

Elle ne pouvait pas tout simplement se blâmer pour ce qui s’était passé. Il avait répondu à son baiser. Il ne s’était pas contenté de la laisser faire, il lui avait carrément sauté dessus par la suite. Il ne l’avait pas arrêté quand elle avait commencé à la déshabiller et il n’aurait pas rechigné à lui faire l’amour si la grande blonde n’était pas intervenue. Il aimait à croire qu’après cette fois-là, la tension sexuelle entre eux aurait disparue, mais une petite voix en lui, lui répétaient sans cesse qu’ils auraient craqué encore et encore car une dernière fois pour eux, pouvait très bien être la première des dernières fois…

« Toi et Gabriel vous… »

Lionel s’était arrêté pour fixer Ginny. Elle avait vraiment tout perdu sur ce coup-là. Tay se jura d’aller toucher un mot à Gabriel. Elle n’était pas la seule responsable de ce qu’il s’était passé. Et s’ils ne se revoyaient plus, Gabriel pourrait à nouveau faire confiance à Ginny. Il se sentit coupable. Il venait de gâcher la première relation dans laquelle Ginny semblait vouloir s’investir depuis son vietnamien newyorkais.


« Ça me conforte dans mon idée… »

Soupira-t-il en reprenant sa marche songeant déjà à ce qu’il allait bien pouvoir dire à Gabriel lorsqu’il le verrait.

« J’ai bien failli perdre Kelly aussi, et je ne peux pas prendre le risque que ça arrive à nouveau un jour… »

Il baissa la tête. Le moment était venu. Et bizarrement, il avait du mal à la regarder dans les yeux. Pourtant, il la respectait trop que pour ne pas l’affronter du regard. Il redressait la tête et s’arrête une fois de plus de marcher.

« Il faut qu’on arrête de se voir… »

Genesia ne put s’empecher de porter sa main à sa poitrine et à soupire en signe de soulagement lorsque Taylor lui annonça que la nouvelle dont il tenait à lui parler ne concernait en rien Arthur.

« Je vais commencer à avoir peur à chaque fois que t’auras besoin de me parler maintenant ! »

Rit-elle légèrement à son tour, pour essayer de détendre l’atmosphère qu’elle trouvait anormalement tendue.

Non, ce dont Lionel voulait lui parler, c’était « d’eux ».
Il avait l’air de vraiment l’avoir mauvaise leur petite soirée dans le parc. Ca l’avait drôlement perturbé le petit, pourtant, ça n’était pas la première fois qu’ils finissaient dans les bras l’un de l’autre.

Bien sur, c’était la première fois qu’ils étaient sur le point de coucher ensemble alors qu’ils avaient tous les deux quelqu’un, même si du côté de Ginny, sa « relation » avec Gabriel ne se résumait qu’à trois baisers échangés. Gin était plutôt contente que son meilleur ami accorde de l’importance à ce qui s’était passé. Lui aussi avait l’air de vouloir trouver une solution afin qu’ils puissent avancer dans leur relation d’amitié, sans écarts. Il était temps qu’ils grandissent tous les deux. Qu’ils deviennent des adultes responsables et fiables. Sans ça, ils ne pourraient pas avancer dans la vie.

Tay’, comme à son habitude, se montrait grand seigneur avec elle. Il reconnaissait que lui aussi était là et n’avait pas fait grand-chose pour l’arrêter. La preuve que leur sujet de conversation était important était simplement le fait qu’ils se battaient presque pour être celui qui avait tort, alors qu’en temps normal, entre eux, c’est plutôt le contraire.

Genesia baissa légèrement la tête lorsque Taylor lui demanda si elle et Gabriel, c’était … Il ne termina pas sa phrase.

« C’est toi qui avais raison finalement, il est juste comme tous les autres. Il s’en fout de moi. »

Elle passa ses mains sur ses bras, comme pour se réchauffer, alors qu’elle n’avait même pas froid. C’était juste le vide dans son cœur qui lui donnait cette impression. Elle ne s’était pas attendue à tomber sous le charme de Gabriel. Elle était sure que dans un autre contexte que celui de leur rencontre, elle n’aurait même pas posé les yeux sur lui. Il était discret et timide, et elle était plutôt l’inverse. Mais ils étaient devenus amis. Et ça aussi, Genesia l’avait perdu.

« Ca n’arrivera plus. »

Lui affirma Genesia. Et elle le pensait. Sur le moment. Elle savait pourtant qu’ils pourraient avoir des soirs de faiblesses, mais s’ils faisaient tous les deux des efforts, elle était sure qu’ils pouvaient tenir.

Genesia fut stoppée direct dans sa marche par la phrase de Taylor. Les mots qu’elle avait le plus peur d’entendre venaient de sortir de la bouche de son meilleur ami. Elle en resta sans voix. Elle ne s’était jamais vraiment imaginé ce qui se serait passé si un jour Tay’ lui disait qu’il fallait qu’ils arrêtent d’être amis. Elle avait d’ailleurs tellement eu peur de ça qu’elle lui avait toujours menti en prétendant ne plus être amoureuse de lui. Et là, ça arrivait. Elle aurait pensé se mettre à hurler contre lui, ou alors se mettre instantanément à pleurer, mais là c’était comme si elle ne réalisait pas.

« Ne… ne plus se voir ? »

Elle prenait un peu conscience de ce que ça impliquait. Ne plus voir Taylor. Ne plus lui parler. Mettre un terme à leurs six années d’amitié. Faire comme s’il n’existait plus. Essayer de l’oublier, chose qu’elle ne pourrait jamais et lui de son côté il essayerait de l’oublier.
A cette pensée, elle sentit les larmes lui monter aux yeux, en même temps qu’un peu de colère l’envahir.

* Ah, il me semblait bien que ce n’était pas normal *

Elle essaya tant bien que mal de ne pas laisser couler de larmes, bien que ça s’avéra difficile, tout en affirmant, dans le plus grand et sans doute le plus mauvais mensonge qu’elle ait jamais dit :

« J’y pensais aussi. Je trouve que c’est mieux. »

Elle était bien trop fière que pour accepter de se faire… larguer ?!?! par son meilleur ami. Elle ne pourrait pas le supporter. Elle passa le revers de sa main sur ses joues, pour essuyer les perles salées, puis lança à Taylor.

« De toute façon ça fait longtemps que ça rime plus à rien nous deux et que je me force. »

* N’importe quoi. *

Il le savait. Elle le savait. Elle voulait juste lui faire mal. Lui faire mal comme il venait de la blesser. Elle avait l’impression de ne plus sentir son corps. Qu’il était anesthésié. La seule chose qu’elle pouvait sentir c’était son cœur se briser. Elle ne pensait pas que ça faisait mal de cette façon, d’avoir le cœur en pièces. Elle avait toujours cru que ça n’était qu’une expressions, mais cette douleur dans sa poitrine, elle ne l’inventait pas.

Ginny semblait soulagée de savoir qu’il ne s’agissait pas de son père et Lionel s’en voulait de savoir que ce serait peut-être pire encore. Non pas qu’il pensait qu’il était plus important à ses yeux de son père, mais il savait qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il lui demande à ne plus la revoir. Ginny se voulait rassurée, mais affirmait qu’elle aurait peur à chaque fois que Taylor voudrait lui toucher un mot.

*Ouais ben ça risque plus d’arriver…
-Quelle délicatesse…*

Taylor essayait à tout prix de se convaincre qu’il agissait pour le mieux, et que c’était l’unique solution. Même si ça lui brisait le cœur, il devait le faire, pour qu’elle puisse avoir une chance d’évoluer, sans lui, et de construire quelque chose avec un garçon soit qu’il soit toujours là pour venir tout foutre par terre.

Il baissa la tête une nouvelle fois. Il n’avait même plus le cœur de rire de son stress à la fois si mignon, et si attachant. Tout en elle était attachant. Il avait du mal à imaginer qu’il allait devoir se passer d’elle dans l’avenir.

Lionel avait du mal à croire que Gabriel se foutait réellement d’elle. il ne l’avait croisé qu’une fois mais il avait l’air de tenir à elle. C’était même le premier garçon avec qui Lionel faisait des efforts. Il comprenait que le jeune homme ait du mal à digérer la nouvelle. C’était normal. Ça n’avait pas été tout rose avec Kelly non plus. Il soupira. Il aimait à croire que Gabriel reviendrait sur sa décision et donnerait une seconde chance à Ginny, surtout une fois qu’il aurait entendu ce que Lionel avait à lui dire, même si ça n’était pas encore clair dans sa tête.

« Laisse lui le temps… s’il tient à toi, il reviendra. Tu n’es pas quelqu’un qu’on oublie si facilement. »

*Et j’en sais quelque chose…*

Lionel avait été amoureux de Ginny assez longtemps pour savoir qu’on ne l’oubliait pas en un claquement de doigt. Il fallait du temps, beaucoup de volonté et il fallait trouver quelqu’un qui procurerait autant de sensations que Gin. Et ça, c’était très difficile à trouver. Genesia était une fille exceptionnelle.

Il était conscient qu’elle était certaine que cela ne se produirait plus. Ils avaient trop risquer. Mais ça n’était pas une garantie. Lionel avait besoin de certitude. Et comme il l’avait déjà pensé, il savait que c’était à lui qu’on ne pouvait pas faire confiance.

« Je sais que tu le penses… »

Lionel ne voulait pas se passer de l’amitié de Ginny, mais il savait que lui proposer de seulement se contacter par des moyens de communication comme le téléphone ou internet ne serait pas convenable envers elle. Puis ils craqueraient un jour ou l’autre. Ils devraient déjà se voir en cours et ce serait déjà assez pénible comme ça. Lionel détourna le regard.

« Ne plus se voir oui… »

Il sentit son cœur se briser lorsqu’il prononça ses paroles. Il avait envie de se jeter sur elle pour la prendre dans ses bras et lui dire qu’il plaisantait, qu’il ne voulait pas ne plus la revoir, qu’elle signifiait tout pour lui. Elle devait le savoir. Il lui avait déjà dit.

*C’est la meilleure des solutions, Lio…*

Y croyait-il vraiment ? Il ne savait pas trop. C’était tellement douloureux. Son cœur battait la chamade. Il avait de plus en plus de mal à respirer. Il sentait ses yeux lui piquer. Il essuya rapidement une larme vagabonde évitant que Ginny ne voie trop son embarras.

*Je t’aime Gin…*

Il vit bien les larmes commencer à envahir ses joues rougies. Il eut envie de tendre le bras pour les lui essuyer comme il faisait toujours ; mais ce geste aurait été en totale opposition avec le discours qu’il tenait en ce moment même.

« Tu y pensais aussi… »

Il ne put s’empêcher de sourire. Elle ne le pensait pas. Il le savait. elle n’aurait pas versé de larmes si ça avait réellement été le cas. Elle était juste blessée.

*I didn’t mean to hurt you !*

Il y avait tant de choses qu’il aurait voulu lui dire. Mais il ne pouvait pas. Il n’en avait pas le droit, sinon il savait qu’il n’aurait pas le courage d’aller jusqu’au bout de son geste. Il l’aimait trop pour ça. il soupira évitant que de nouvelles larmes ne partant à l’assaut de son visage. Il eut un léger rire nerveux lorsque Gin prétendit que cela faisait longtemps que ça n’allait plus et qu’elle se forçait. Elle devait être dévastée pour en venir à pareil mensonge.

« C’est ce que je me disais aussi… »

*Mais… non !*

Il n’en pensait pas un mot. Mais il ne fallait pas qu’il la contredise, sinon, il finirait par tomber dans ses bras en pleurs en la suppliant d’être son amie pour toujours.

*Foreeeever !*

« C’est mieux comme ça, non ? Puisqu’on se forçait tous les deux ! »

*la blesser davantage c’est tout ce que tu as trouvé…*

Elle le connaissait. Elle saurait qu’il n’en pensait pas un mot. Il savait que ce qu’il disait ne pouvait pas être vrai sinon cela voulait dire que depuis six ans ils vivaient dans le mensonge. Et ça n’était pas le cas. Ils s’aimaient plus que tout. Trop parfois même. ils devaient juste prendre leur distance pour réfléchir, pour arriver à construire quelque chose avec quelqu’un d’autre sans que cette relation soit mise en danger par leur amitié.

« Je te l’ai dit, tu mérites bien mieux que moi… »

Repenser à Gabriel avait fait de la peine à Genesia. Elle avait pour une fois cru rencontrer quelqu’un qui l’aiderait à sortir de sa phase « adoration de Lionel ». Elle s’était trompée. Son erreur avait sans doute été de l’embrasser. S’ils n’étaient pas sortis ensemble, à l’heure qu’il était, ils seraient toujours amis et pourraient sortir ensemble maintenant. Mais bon elle avait eu un mauvais timing.

* Tout ça pour une question de jours *

Si seulement elle avait su. Si seulement… Son père lui avait annoncé lui-même ce qu’il avait à lui dire. Tiens, c’était vrai ça ! Sans lui rien de tout cela ne serait arrivé.

* Toi, Taylor, bouffe chinoise, trois tonne d’alcool…
- Ok, ça serait arrivé quand même, mais c’était la dernière fois…
- Facile.*

« Il ne reviendra pas. »

Elle s’était trompée une fois. Elle ne ferait pas deux fois la même erreur. Il l’avait dit lui-même, il ne croyait pas vraiment qu’elle pourrait changer. A la base il lui avait toujours prétendu qu’elle était assez forte pour y arriver et quand elle était venue lui annoncer sa faiblesse, il lui avait craché au visage que de toute manière, il était sur que ça arriverait. Personne n’avait confiance en elle.

« Facile à dire ça. »

Lui lança-t-elle, en même temps qu’un regard noir. Il ne voulait plus la voir et il prétendait en même temps que ça ne serait pas facile de l’oublier.

* Alors pourquoi tu te forces idiot ? *

Taylor non plus ne lui faisait pas confiance. Il disait qu’il savait qu’elle pensait qu’elle pourrait se tenir, mais il refusait de la laisser le lui prouver. Il préférait qu’ils se séparent. Pour toujours. Comment pouvait-il réellement lui demander ça ?

* Euh pas te demander, t’imposer, nuance *

« Bien sur ! »

Lança-t-elle d’un air sur d’elle, alors qu’elle n’était plus sure de rien du tout. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ressentait le besoin au fond d’elle de lui faire croire qu’elle pensait comme lui. Sans doute pour ne pas passer pour le dindon de la farce.

Elle posa une main sur ses lèvres lorsque Tay’ ajouta la suite. Elle ne pouvait pas le croire. Lorsqu’il lui annonça que lui aussi, il se forçait. Il n’avait donc pas compris ? Elle, elle n’en pensait pas un mot. Elle ne s’était jamais forcée de rien. Elle l’aimait du plus profond de son cœur, de tout son être. Et lui…

* Lui qui a passé son temps à te dire que tes mecs se fouttent de toi te fais le pire des coups *

A un autre moment de sa vie, elle n’aurait jamais cru Taylor s’il lui avait dit ça. Mais aujourd’hui c’était différent. Différent parce qu’elle n’aurait jamais pu imaginer non plus un seul instant qu’il voudrait se séparer de sa meilleure amie.

* Tout ça pour Kelly *

Le cœur de Genesia - du moins ce qu'il en restait - se serra et elle n’essaya même plus d’arrêter ou d’effacer les larmes de son visage. Alors en quelques semaines, la blondinette avait pris sa place dans le cœur de Lionel. Elle n’avait vraiment pas du compter beaucoup. Elle n’avait peut-être été qu’un bouche-trou pendant ces six années. Une amie avec qui on sait s’amuser, avec qui on peut finir la nuit si on ne trouve personne d’autre et qu’on peut jeter comme un vulgaire mouchoir une fois qu’on s’est un peu trop lassé.

* J’ai traversé le monde pour toi. Pourquoi tu me fais ça ? *

Elle s’en voulait tellement d’être partie des Etats-Unis. Elle se serait bien jetée à l’eau à tel point elle était sure que la mort devait être moins douloureuse que la peine que Tay’ lui infligeait. Mais ça n’était pas dans son caractère. Elle ferait la forte et ne s’écroulerait vraiment que quand il serait parti.

* Parce que tu peux encore t’écrouler pirement qu’avec tes larmes de crocodiles ?
- La ferme *

Genesia sentait son monde s’écrouler. Depuis quelques jours, tout s’enchainait. Son père lui mentait et fréquentait quelqu’un, Gabriel l’avait quittée en lui laissant comprendre que de toute façon il n’avait jamais cru en elle et son meilleur ami, son roc, sa force, venait lui dire au revoir, parce qu’il a rencontré quelqu’un d’autre.

*Quelqu’un de mieux*

« Oui. C’est sur que je mérite mieux. »

Gin s’enfonça ses ongles dans le creux de sa main, pour essayer de ressentir de la douleur ailleurs que dans son cœur. Pour essayer de stopper les larmes. Mais rien n’y faisait.

« En plus, je suis vraiment la reine des idiotes. Tout Davis m’a mis en garde contre toi. »

Elle croisa les bras devant sa poitrine, tout en continuant à se martyriser l’intérieur des mains, en serrant ses poings le plus fort possible.

« Laisse moi te dire qu’ils avaient totalement raison. »

Chaque minute qui passait prolongeait un peu plus le calvaire de Lionel. Il ne comprenait pas très bien pourquoi il agissait de la sorte, pourquoi il tenait tellement à préserver sa relation avec Kelly. Elle était importante pour lui sans doute parce que c’était la première fois qu’il se mettait avec quelqu’un depuis Alice. Il n’avait pas été tout blanc avec elle, mais ce qui l’avait rassuré c’était qu’elle n’était pas toute blanche non plus. Il avait eu un peu de mal à entendre qu’elle aussi avait embrassé un autre garçon. Il lui avait pardonné, elle lui avait pardonné. Il lui avait composé une chanson qu’il lui ferait bientôt écouter. Il se demandait sans cesse si ça en valait la peine. Il savait qu’il serait brisé d’y avoir cru pour rien et surtout d’avoir mis un terme à la plus chose qui lui soit jamais arrivée en vain. Son amitié avec Ginny était ce qu’il avait de plus cher au monde. Elle était son souffle de vie, la seule en qui il avait une entière confiance. N’importe qui d’autre pouvait le trahir à tout moment. Même Kelly ne s’était pas gêné pour embrasser ce garçon de la fête… le fameux dont la blondinette Thalia avait fait mention lorsqu’elle l’avait interrompu avec Ginny…

*Le monde est vraiment petit…
-Not appropriate ?*

C’était peut-être de l’inconscience pure, mais il voulait croire à sa relation. Il savait qu’il tenait beaucoup trop à Kelly que pour y renoncer. Il tenait aussi trop à Ginny, mais il y avait autre chose qui le motivait. Il savait que s’il renonçait à la voir, elle aurait peut-être à nouveau une chance avec Gabriel. Il voulait juste qu’elle soit heureuse. Elle ne pourrait pas l’être avec lui dans les parages. Le cœur lourd, il soupira.

« Je te souhaite qu’il revienne… et s’il ose passer à côté d’une fille comme toi… »

*Je lui mets un poing dans la gueule…*

« Je n’ose pas imaginer qu’il puisse le faire… »

Comment pourrait-on passer à côté de Genesia Weastler ? c’était impossible. Personne ne pouvait passer à côté de Ginny. Elle était tellement extraordinaire. Et elle finirait par trouver quelqu’un à sa hauteur, quelqu’un qui la rendrait heureuse.

*Là… je sais même plus pourquoi j’ai envie de rompre notre amitié…*

Il était facile de lui dire qu’elle n’était pas facile à oublier pour ensuite lui sortir qu’il fallait qu’ils ne se voient plus. Il savait qu’il tenait des discours paradoxaux. Il était juste tiraillé entre le cœur et la raison. Et pour la première fois chez lui, la raison avait eu raison de ses autres pulsions. Il faisait ce qu’il y avait de plus raisonnable.

*ben laisse moi te dire que c’est pas raisonnable pour ton cœur !
-Pourquoi ?
Il va lâcher…*

En effet, Tay pouvait sentir son cœur tambouriner contre sa poitrine. L’envie de prendre Ginny dans ses bras était grande, mais il résistait. Il savait que ce n’était pas raisonnable. Elle serait tellement mieux avec Gabriel.

« Alors si on y pensait tout les deux… »

Il n’arrivait pas à terminer sa phrase. Il préférait insinuer que la fin de celle-ci était tellement évidente qu’elle ne demandait aucun complément. Il était juste incapable de dire que s’ils le pensaient tous les deux, c’est que c’était ce qui était supposé arriver et qu’ils n’avaient plus rien à faire ensemble et que Tay était ravi qu’il soit sur la même longueur d’onde. Non, ça il ne pourrait jamais le dire. Même sous la contrainte, il ne prononcerait jamais ces mots. Il se contenterait de les sous-entendre s’il le fallait, mais ils ne sortiraient pas de sa bouche.

Lionel ne voulait pas imaginer tout ce qui passait par la tête de Gin en ce moment même. il se demandait si elle était comme lui en train de passer en revue tous leurs souvenirs comme pour les garder en mémoire, et se convaincre que ça ne pouvait pas être terminé, se demandant pourquoi c’était terminé.

*I’m falling apart… don’t say it won’t last forever…
-we could be over and over, we could be forever…
It’s not over… it’s never over… it can’t be over !*

Les mots tourbillonnaient dans sa tête. Elle lui asséna le coup final, sans doute pour se protéger. Il la connaissait par cœur. C’était toujours ce qu’elle faisait. Elle faisait preuve d’une méchanceté sans pareille comme pour résister pour facilement au choc. Et la voir se débattre de la sorte le tuait sur place. Il voulait tellement se ruer sur elle pour lui dire qu’il l’aimait et qu’il ne voulait jamais la quitter. Mais ils avaient eu une chance de faire quelque chose, d’être amis tout en ayant une relation à côté, et ils n’y étaient pas parvenus. Ils avaient échoué.

« Je te l’ai toujours dit… »

Souffla-t-il tentant d’y mettre un brin d’humour, mais le cœur n’y était pas. Il aurait cru qu’elle comprendrait son manège, mais elle n’y voyait que du feu. Ce n’était pas plus mal. Si elle l’avait démasquée, elle l’aurait forcé à craquer et ils ne pouvaient pas se le permettre.

*Argh l’argument Davis…*

Il savait que toute la ville avait toujours été contre lui. Il était le jeune qui faisait boire les jeunes filles, et les citoyens n’avaient jamais été tendres à son égard, en particulier quand il s’était mis à fréquenter Ginny. Il savait qu’on lui avait souvent conseillé de ne pas passer son temps avec lui. Elle ne les avait jamais écoutés cependant.

« Tout Davis avait raison… Je sais… »

Se contenta-t-il de dire. Il ne fallait pas qu’il en fasse trop non plus, mais il ne pouvait qu’abonder dans son sens. Il le devait. Il prit un petit air arrogant qu’il ne réussit pas à garder longtemps. Son cœur était en mille morceaux. Une larme qu’il ne parvint pas à retenir roula sur sa joue. Il renifla malgré lui et passa rapidement son bras sur son visage.

« Bon… j’ai pas ma journée moi… »

*salaud !*

Il fallait qu’il lui brise le cœur pour qu’elle n’éprouve plus jamais le besoin de le voir, ou de lui parler. Il fallait qu’il la dégoute de lui.

« Je pense qu’on s’est tout dit… »

Il laissa couler une nouvelle larme.

*Aie…
-Quoi ?
Mon cœur…*

Ginny haussa les épaules lorsque Taylor lui annonça qu’il espérait que Gabriel reviendrait sur sa décision. Miss Weastler ne se faisait plus d’illusions. Elle avait une fois eu l’innocence de croire que tout pouvait changer, mais rien n’avait fait. Elle avait fait deux erreurs de jugement en à peine deux mois. Elle avait d’abord cru que la bonne chose à faire était de quitter son pays, son père, sa petite vie tranquille pour partir retrouver celui qu’elle croyait être l’homme de sa vie. Ensuite, elle avait cru avoir enfin trouvé un ami qui serait assez fort pour l’aider à surmonter les épreuves de la vie.

* Bang bang you’re dead *

Si seulement elle avait su à quel point ses idées seraient mauvaises, jamais elle n’aurait agit de la sorte. Avec le temps, son amour pour Lionel serait sans doute passé à Davis. Elle lui en voulait tellement de l’avoir abandonnée. Mais elle s’était dit qu’elle ne pourrait lui faire le reproche que si elle faisait le déplacement. Ce qu’elle avait fait. Elle aurait du se rendre compte il y a bien longtemps qu’en fait, depuis le début, Taylor ne faisait que jouer avec elle.

Elle s’était sentie en sécurité avec lui. Elle avait cru qu’il était son meilleur ami, son grand frère, son protecteur et son amant, tout ça à la fois. Mais en réalité, une seule place semblait lui avoir réellement tenu à cœur. Et maintenant qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre avec qui coucher, il pouvait la laisser sur le bas côté de la route et continuer sa petite vie bien tranquille.

Genesia avait du mal à réaliser ce qu’il se passait. Elle devait être en train de rêver, il ne pouvait en être autrement. Ou alors il lui faisait une blague. De très mauvais gout, mais une blague quand même. Elle était même prête à lui pardonner sa débilité si c’était le cas. Il ne pouvait pas réellement vouloir l’abandonner. Il ne pouvait pas faire ça après qu’elle soit venue le rejoindre. C’était juste ignoble.

* Inhumain *

Ca ne ressemblait pas à l’idée qu’elle s’était faite de Taylor, mais peut-être ne l’avait-elle vu qu’avec des yeux d’amoureuse, et n’avait-elle pas pris conscience de la personne qu’il était réellement. Elle n’avait pas su se protéger. C’était de sa faute à elle. Elle n’avait pas écouté les professeurs. Les agents de police. Son père. Elle avait préféré écouter Lionel. Et à présent elle se retrouvait toute seule. Et lui pourrait être heureux et mener une petite vie parfaite avec sa reine de beauté.

Une nouvelle fois, Genesia se demanda ce que cette fille avait de plus qu’elle. Ok, physiquement, elle était nettement plus jolie, mais il n’y avait tout de même pas que ça qui entrait en ligne de compte, si ? Une fille vraiment jolie pouvait remplacer une fille qu’il prétendait aduler depuis six ans…

* Et ben dis donc. *

Gin sentit ses jambes trembler sous elle lorsque son meilleur ami lui annonça qu’il n’avait pas toute la journée. Etait-il sans cœur à ce point ? Au point de la quitter en trente secondes chrono et de retourner vaquer à ses occupations après ? Pourtant il semblait à Genesia qu’elle avait vu une larme ruisseler le long de la joue de son ex meilleur ami.

* Il joue peut-être la comédie *

Elle ne savait plus. Elle avait toujours cru en lui, toujours cru le connaître, mais c’était faux. C’était un inconnu qui lui faisait face. Des larmes continuaient à couler sur ses propres joues. Elle ne comprenait pas pourquoi Lionel était cruel à ce point. Pourquoi il cherchait tant à la blesser. Il aurait pu lui dire toutes ces choses en disant qu’il avait adoré leur amitié, mais que c’était fini. Au lieu de ça il la détruisait. Il la brisait. Pièce par pièce. Il prétendit ne plus avoir rien à lui dire.

« I wish you both all the best… I hope you get along. »

Il avait intérêt à être heureux avec sa chérie, parce qu’elle ne supporterait pas qu’il l’ait sacrifiée pour rien. Elle ne pouvait pas admettre qu’elle soit si vite remplaçable et espérait secrètement que cette Kelly serait la femme de la vie de Lionel. Ca serait à présent sa seule consolation. Se dire qu’il l’avait abandonnée pour sa future femme était moins dur que de se dire qu’il l’avait laissée pour une histoire de quelques mois.
Genesia baissa la tête et se retourna, pour s’en aller. Mais après quelques pas, elle se retourna et ne put s’empêcher d’ajouter.

« You said you’d love me until you die and as far as I know you’re still alive. »

Sa voix s’était brisée. Elle avait été la reine des imbeciles. Elle l’avait cru. Une fois qu’elle était à bonne distance de lui, elle sortit son nouveau portable, tout en essayant de faire secher ses larmes bien que celles-ci refusaient de se tarir.

« Daddy…It’s me. I… I wanna go home. »

Fin de la scène.