Move along, get ahead, get her hand and bring her with you.

« Tant d’affection, ça me touche. »

Ironise-t-elle en lui tirant la langue. Shay n’a jamais eut beaucoup de tact, jamais. Il est ce genre de footballer macho et viril sur le terrain. Pourtant ça ne gêne pas Taylor, qui est une fille extrêmement douce.

« Mais il n'y a pas de souci, on pourra boire un verre si tu veux. »

Propose-t-elle en haussant les épaules, encore un peu sous le choc. En tout cas sa venue l’étonne beaucoup, beaucoup trop à dire vrai. Et dire que son frère ne lui avait même pas prévenu qu’il allait venir à Sidney ! Surtout qu’elle lui avait parlé au téléphone il y a de ça quelques minutes. Et encore, elle n’est pas au bout de ses surprises. En effet, le maître d’hôtel vient apporter des bagages justes à côté de sa chambre. Elle est loin de s’imaginer qu’elles appartiennent à Shay.

Vu son sourire d’idiot, il ne peut s’agir que de sa chambre. Taylor croise les bras et se met sur la pointe des pieds pour analyser la pièce apparemment identique à la sienne.

« Quoi ? Tu… ? »

Eh oui, Taylor avait un nouveau voisin qui s’avère être Shay. Le monde est trop petit.

Peut-être que toute cette agitation pouvait paraître gros. Comme hasard, à peine quelques jours du départ de Taylor, Shay débarque à Sidney. Depuis toutes ses années il vit en Angleterre et vient trouver subitement un job. Puis encore, Shay arrive à trouver la chambre de Tay, et s’installe à celle qui est juste à côté de la sienne. Oui tout ça, c’était très, très, très gros.

Et Taylor… elle, n’y voit que du feu. Trop naïve pour ça, la petite.

« Tu veux que je t’aide, pour les valises, je veux dire ? »

« Oh oui un steak haché kangourou, très appétissant. Je vois que tu te conduis toujours comme un ogre. »

Lance Taylor en faisant une petite moue moqueuse. C’est fou comment peut-on être à la fois très mignon et très c*n. A ce niveau il n’y a rien à dire, Shay est sans aucun doute le plus bel homme de l’Angleterre. Mais pour ce qu’il y est de la gentillesse, il est rare d’en voir une once. Parfois Tay a du mal à accepter ses méchancetés, enfin surtout vis-à-vis des autres personnes. Shay manque encore de tact, cette fois en parlant du garçon d’étage. Soit disant il est de son métier de ranger ses affaires, pas très classe de sa part, n’est-ce-pas ?

« Oui et toujours aussi délicat. »

Commente-t-elle sur un ton de reproche, après l’intervention peu délicate auprès du garçon d’étage. D’ailleurs il semble énervé, quoi de plus normal après cette remarque vexante. Ce n’est pas des manières de parler, voyons. Taylor soupire, gentiment sans perdre de patience. Elle vient lui tapoter l’épaule à ce pauvre homme, qui n’a pas été pris avec des pincettes.

« Vous l’excuserez, il est un peu ronchon quand il n’a pas eut sa dose de protéines. »
« Ce n’est rien mademoiselle. »
« Merci vous êtes gentil. Bonne journée. »
« Bonne journée à vous aussi ! »

Répond le garçon, dans un sourire très poli. Il fixe la jeune femme, un peu trop à son goût. Tay commence à être un peu mal à l'aise.

« Bon tu viens le cannibale ? »

Dit-elle en lui prenant le bras pour s’en aller rapidement. Elle n’a pas envie que Shay lui lance d’autres méchancetés. Ce monsieur ne fait que son travail, pas besoin de le rabaisser d’autant plus qu’il est à leurs services. Brave Taylor, c’est une adepte de la paix.

« Tu sais Shay, tu peux sourire. Je te promets que je le dirais pas. »

Murmure-t-elle dans un sourire adorable. Elle le regarde, de ses yeux bleus d’un air malicieux. Peut-être qu’un jour, elle arrivera à voir un vrai sourire sur son visage. Et non le faux sourire mesquin, qu’elle connaît.

Taylor a un don inné pour la patience. Elle est extrêmement assidue et ne perd pratiquement jamais son calme. C’est l’une des raisons principale pour laquelle elle s’entend bien avec Shay. Lui, il est prêt à cogner n’importe où. En plus d’être impulsif, il est borné. Quand il a une idée en tête, il ne la lâche pas. Des fois Tay a l’impression de parler à un mur. Mais cela s’explique surtout par sa froideur. C’est pourquoi elle n’essaie pas de se défendre, elle sait que c’est cause perdu avec Shay.

« Contrairement à toi, il a voulu se montrer gentil. Il travaille, c’est tout. »

Dit-elle d’une voix sereine, même si elle ne comprend pas l’attitude excessive de Shay. Après tout le garçon d’étage n’avait rien fais de mal ! Et à dire vrai Taylor n’a pas grand-chose à ‘‘mater’’. Elle est bien trop mince pour son âge, elle n’a pratiquement pas de forme. Bon il s’agit du son meilleur ami, de son frère. Pour elle, il n’y a pas de jalousie là-dedans. Alexander lui aurait sans doute cassé les dents, ou un de ses cinq frères. Ils sont tous protecteurs envers elle, elle a été habitude à ce genre de réaction... mais pas de la part de Shay.

Elle espère avoir apaisé l’esprit de Shay, mais vu son répondant elle s’aperçoit qu’il est encore énervé. Soixante douzième tentatives échouées pour le faire sourire.

« Je gagnerais jamais avec toi. »

Et en plus il relâche son étreinte, et pas de manière douce. De toute façon elle s’y attendait, il n’aime pas montrer la moindre affection à qui que ce soit. Indifférente elle hausse les épaules et s’éloigne de quelques centimètres de Shay. Ne sait-on jamais, il pourrait la mordre !

Jusqu’à ce qu’ils descendent les escaliers et qu’ils arrivent enfin au bar de l’hôtel, Tay reste silencieuse. Faut dire que cette scène l’a un peu choqué, elle ne s’attendait pas du tout à ça. Elle s’assoit sur le comptoir et commande un Tequila Sunrise. Un alcool doux avec beaucoup de jus de fruit, ça ne peut pas lui faire du mal.

« Sinon… tu penses rester définitivement à Sidney ? Ou tu pars à la conquête des steaks du bois joli ? »

Demande Tay, histoire de détendre l’atmosphère.

« Je pense bien oui, je n’ai pas encore fais tout le tour de la ville. Il y a des restaurants un peu partout ici. »

Malheureusement pour Taylor, elle suit un régime assez strict donc elle ne mange pratiquement jamais de viande. Elle s’y doit parce qu’il faut qu’elle garde sa taille de mannequin. Déjà qu’elle n’est pas assez grande pour participer aux défilés, faut bien qu’elle fasse attention à sa ligne.

« Tu as si faim que ça ? Je peux arranger ça. »

Demande-t-elle dans un sourire. Bien sûr qu’il a faim, Shay a toujours faim (bin oui, c’est bien un mec). Taylor a la prétention d’arranger ça, et oui. Pourquoi pas la renommer Mademoiselle tout-va-bien ? À vrai dire elle ferait n’importe quoi pour essayer d’assagir le tempérament (bien trempé) de Shay. Il y a une certaine innocence dans ce projet, elle est pourtant certaine qu’elle y parviendra. Elle est patiente, elle attendrait bien un siècle ou deux pour ça.

Elle se penche donc vers le comptoir, et appelle le serveur dans un sifflement presque inaudible. Portant un verre qu’il essuyait, il s’approche vers elle un peu curieux de savoir qu’est-ce qu’elle voulait. Rares (très rares mêmes) sont les fois où Taylor joue de sa manipulation. Mais en tant qu'actrice elle sait sortir les bonnes cartes, quand il lui est nécessaire.

« Excusez-moi, monsieur, je ne veux pas vous déranger... »
« Oui ?»
« Vous pourriez m’apporter un plat en cuisine s’il-vous-plaît ? Je suis désolée de vous embêter comme ça, mais vu qu’il y a personne au bar à part nous… »
« Hum... Bon je peux bien faire ça pour vous. Mais ne vous y habituez pas hein!»

Dit-il dans un brin d’humour. Taylor affiche son plus beau sourire, se montre reconnaissante.

« Oui je vous le promet. Merciiiii. »

Rajoute-t-elle, sous un air angélique. Pas plus deux minutes passent, le serveur termine d’essuyer son dernier verre et quitte le bar en direction de la cuisine. Triomphante, Tay ne peut s’empêcher de regarder Shay.

« Être gentille, ça sert des fois. »

Se moque-t-elle en lui tirant la langue, en fouillant dans son sac. Une envie de cigarette qui n’est pas passagère. Elle cherche plus au fond du sac à main, et bingo ! Ô nicotina, que ferais-je sans toi?

Alerte, alerte : on a lâché la bombe. Sous les yeux écarquillés de Taylor, Shay explose de colère. Il se lève de son tabouret brusquement et insinue carrément qu’elle a dragué le serveur, alors qu’elle n’a voulue que se montrer gentille auprès de lui. Si elle avait su qu’il allait réagir comme un fou furieux, elle n’en aurait rien fait. Quoiqu’il en soit, elle trouve la situation ridicule. Elle rit même, ne comprenant vraiment pas pourquoi Shay a pété un câble pour si peu de chose.

« Qu’est-ce qui me prend à moi ? C’est plutôt à moi de te poser cette question. »

Dit-elle, toujours stupéfaite. Etait-ce une blague que lui faisait son frère Alexander ? Il lui avait peut-être donné une mission stupide. Elle est presque sûre qu’il lui a demandé de veiller sur sa petite sœur. Pour avoir pris la mouche comme ça, elle n’envisage que cette solution en tête. Parce qu’il ne se serait jamais autant énervé avec une autre fille. Pour sûr, elle aurait mis sa main au feu.

A l'évidence lui aussi, a besoin sérieusement de nicotine. Notre Taylor marque une pause silencieuse puis elle cherche une clope. Se redressant sur son tabouret, elle vient s’approcher du visage de Shay et dépose la cigarette entres ses lèvres. N’est-ce-pas mignon ?

« Voilà la clope de sa majesté. J’espère qu’elle sera à votre goût. Mais de rien, c’est un plaisir de vous rendre service. »

Se moque Taylor, de sa petite voix. Malgré tout elle sait pertinemment qu’il n’allait en aucun cas la remercier. Ni pour la cigarette, ni pour le plat qu’on allait gentiment lui apporté. Heureusement que Tay a beaucoup (beaucoup, beaucoup) de patience. A sa place, plus d'une personne l'aurait envoyé sur les roses. Mais non, elle le prend avec douceur et essaie de calmer le jeu comme elle sait si bien le faire. Avant de s’asseoir, elle a un dernier sourire.

« Ça va je plaisante. Et puis si j’l’aurais dragué, qu’est-ce ça pouvait bien te faire hein. »

Termine-t-elle par dire, en haussant les épaules.

« J'voulais juste te rendre service, tiens voilà ton steak. »

« Oui, oui, bien sûr. Un avertissement. »

Répète-t-elle faussement, pas du tout convaincue. Son histoire ne tient pas debout. On ne pique pas une crise, juste comme ça. S’il a essayé de la défendre, c’est bien pour quelque chose. Soit il tient à elle, soit il veut juste la protégé comme l’aurait fais Alexander, son grand frère. Ils sont tous les deux meilleurs amis, il n’y aurait rien d’anormal à vouloir veiller sur elle.

Et puis Taylor n’envisage pas une seule seconde qu’il puisse avoir des sentiments pour elle. Et même si il s’agissait d’une crise de jalousie, SHAY NE TOMBE JAMAIS AMOUREUX. Et c’est bien le truc qui est écrit sur son front. Style : je suis beau mais je vends pas du rêve. Elle aura beau chercher loin dans ses souvenirs, Tay ne l’a jamais vu avec une girlfriend officielle. Shay aime les femmes, les très belles femmes.

« Merci, monsieur. »

Remercie-t-elle, quand même au serveur. Serveur qui semble avoir tout de même la quarantaine, doit-on le préciser. Non, vraiment, Taylor ne comprend pas pourquoi Shay s’est énervé de la sorte. Son visage est encore crispé, mais il semble s’apaiser en voyant son plat arrivé. Enfin un peu de calme ! Et en plus il lui propose de manger avec elle, quel honneur ! Il partage très rarement la nourriture, même avec Alexander.

« Non merci je n’ai pas faim. »

Malgré le suivi de son régime, Tay n’a jamais eut un fort appétit. Depuis qu’elle est devenue mannequin, elle a été habituée à manger très peu et à une heure bien précise. On ne le sait pas mais manger à une heure fixe est meilleur pour l’organisme.

Et puis entre la cigarette et le Tequila Sunrise, elle n’a vraiment pas faim. Elle en revient toujours pas qu’il soit là, en Australie.

« C’est fou que tu sois là, quand même ! »

Dit-elle en buvant une gorgée de son cocktail.

« En plus Alexander m’a rien dis ! Lui qui me dit tout, il m’a caché ça ! Je suis contente que tu sois là. »

Rajoute Tay, dans un sourire timide.

La crise de colère est gravée dans ses souvenirs. Taylor n’a jamais vu Shay aussi furieux, d’autant plus pour si peu de chose. Elle se demande bien quelle pile l’anime. Après l’orage, le beau temps ? Non non, disons une pluie. Shay mange son steak, plus calmement. Toutefois il reste indifférent voire glacial. Comment tenir une conversation avec lui ?

Le ton sec et froid de Shay, désespère Taylor. Elle se demande à quel point peut-on être aussi rude ? Lui demander un peu l’attention serait comme lui demander un bras. Et puis Shay finirait pas s’énerver une fois de plus, et ce serait une nouvelle bataille pour apaiser sa majesté. Parfois elle se demande s’il ne lui parlait pas juste par obligation. Sa place est minime, elle est la petite sœur de son meilleur ami voilà tout. Quant à son égo, il bat tous les records. Et oui, Shay est extrêmement difficile à vivre.

« Ah. »

Commente-t-elle tristement, quand il lui avoue qu’il n’a dit au revoir à personne pas même à son meilleur ami. Encore une preuve de sa légendaire amabilité. Au fond Tay trouvait ça vachement triste ! Shay ne parle pratiquement jamais de sa vie intime, il n’aime pas dévoiler ses sentiments. En psychologie, ça veut dire quelque chose. Elle le sait parce qu’un de ses frères le lui a dit, Curtis qui en était à sa dernière année en fac de psy. Il serait là, il aurait sans doute débiné sa science.

Elle soupire. Londres lui manque. Ses cinq frangins lui manquent. Et revoir Shay la rend quelque peu nostalgique. Elle est prise à la fois de mélancolie mais elle est à la fois très heureuse de revoir Shay. Et ça même si il agit froidement avec elle.

En y réfléchissant bien, ils n’ont absolument rien en commun. Les contraires s’attirent ? Peut-être, qui sait ? Pourvue d’une douceur immense, Taylor sourit très souvent. C’est naturel, de sourire, c’est en quelque sorte une force moral. D’autre part, il y a Shay : le garçon arrogant qui n’aime pas montrer la moindre affection envers qui que ce soit.

L’anglaise reste assise, silencieuse. Elle lui lance quelques regards, mais n’insiste pas plus que ça. En même temps c’est lui qui a construit ce mur entre eux. Mais Tay sait que cela ne durera pas bien longtemps, elle est une inconditionnelle bavarde.

« Viens on va sur les grands fauteuils, j’y serais plus à mon aise. »

Explique Tay, en lui prenant même la main pour qu’il la suive. Puis elle se rappelle qu’il n’aime pas ça, être touché. Automatiquement, elle retire sa main et le regarde d’un air gêné. Elle regrette ce geste, et comme tout humain elle n’aime pas être rejetée.

Elle hésite un moment et se dirige ensuite vers les grands fauteuils en question. Elle emporte avec elle son cocktail et sa cigarette darling.

Après deux regards échangés, notre Tay-Taylor se demande se qu’il se passe chez Shay. What the f*cking hell is going on? Il ne fallait pas avoir inventé l’eau chaude pour le remarquer. En 7 minutes trente Shay paraît nettement différent. Il y a un complot ou il fait exprès de sourire bêtement ? Soit Shay s’entraîne à jouer Jack Sparrow, soit il est complètement saoul. Non mais sérieusement, c’est quoi cette dégaine ? Taylor entend à peine ce qu’il dit, elle est bien trop occupé à l’analysé du pied à la tête et vice & versa.

« Hein ? »

S’étonne Tay, d’entendre Shay critiquer son nez (parfait au passage). Elle croise les jambes, l’observe du coin de l’œil. Très, très louche, très son attitude. Il passe du noir au blanc, sans alibi. Ses yeux bleus n’arrêtent pas de le fixer, depuis quand Shay Summers éclate de rire ? Impossible. Elle n’a jamais réussie à le faire sourire de toute son existence et là il se met carrément à rire, comme ça sans raison particulière ?

« Qu’est-ce qui t’arrive ? »

Demande-t-elle en fronçant les sourcils. Il suffit qu’il soit seul quelques minutes pour qu’il fasse n’importe quoi. Par hasard, il n’aurait pas bu plusieurs bouteilles pendant son escapade ? Ou peut-être qu’il avait fumé la moquette. En tout cas il n'est pas dans son état normal. Il n'a même pas été contrarié de savoir que Taylor ne buvait pas de vin. D'habitude il lui aurait lancé une méchanceté, ou aurait grogner dans son coin.

« Tu sais on peut fêter nos retrouvailles autrement. Tu crois vraiment que je m'en aperçevrais pas? Et si tu voulais boire, tu pouvais le faire devant moi au lieu de partir en cachette je ne sais où ! »

Dit-elle, sur un ton de reproche. Une seule chose est sûre, ils ne sont plus sur la même longueur d’onde. Rapidement, elle rajoute d’une voix plus douce:

« Bon allez, viens t’assoir... »

Oh, my gosh. Elle devait s’occuper d’un petit garçon, lui parler comme à un petit garçon et lui donner un sermon comme pour un petit garçon. De toute façon Shay a toujours été ainsi, un grand enfant. Il est un homme de douze ans, fuyant le contrôle de quiconque et surtout de ses parents. Allez savoir pourquoi il se comporte de la sorte. Taylor a toujours trouvé la patience de le supporter, pourtant avec tout ce qui lui

Taylor n’avait pas assez de jugeote pour se rendre compte que Shay était sous l’effet de la drogue. Mais petit à petit, elle se dit qu’il n’a pas put se saouler en si peu de temps. Quoi qu’il ait pris, il est dans un second état pas croyable.

Lorsque la jeune femme essaie de le relever, le britannique se laisse tomber à ses pieds. Il lui prend la main pour y déposer un baiser. Gênée, ses joues prennent une couleur écarlate. Et aussi vite qu’il est apparu, aussi vite il s’en va vers le canapé à côté. Il s’écroule carrément dessus, en étirant tout ses membres. Taylor se précipite pour régler l’addition, et s’accourt vers lui.

« Shay… »

Soupire Taylor, un peu accablée. Il est encore étalé sur le canapé, presque immobile. Doucement elle s’agenouille sur la moquette. Puis elle prend son visage entre ses mains, pour qu’il la regarde dans les yeux.

« Hé, t’es grave hein. »

Souffle-t-elle dans un sourire. Même comme ça, elle n’arrive pas à le gronder. Elle tente de le remettre sur pied, mais Shay doit faire deux fois son poids. Bah oui le steak, ça pèse lourd. Alors elle entoure son bras autour de son cou, dans l’espoir que cette force lui suffira pour le tenir debout. S’il met un peu du sien, ça tiendra le choc.

« On va dans ta chambre ok ? J’ai… Je… J’vais… J’vais t’aider à ranger tes affaires, okay ? »

Dit-elle, comme pour se justifier. Elle sait bien que Shay n’aurait pas accepter de la suivre, sinon.

L’amener jusqu’à sa chambre ne sera pas une tâche aussi facile qu’elle ne l’aurait imaginé. Taylor finit par ne pas baisser les bras, malgré les gestes d’affection de Shay qui la troublaient un peu. Il l’embrasse la paume de sa main, elle le regarde tendrement suite à ce geste mais reste terriblement gênée. Pourquoi réagit-il ainsi, tout d’un coup ? Après toutes ces années qu’ils se connaissent, elle ne l’a jamais vue ainsi.

Et puis qu’est-ce que son frère dirait s’il les voyait ainsi ? Alexander n’aurait peut-être pas cogné sur Shay mais il est certain qu’il aurait été en froid avec lui. En effet son grand frère est surprotecteur quand il s’agit de sa petite sœur.

Au grand désespoir de Taylor, finalement Shay se rassoit sur le sofa. Belle misère. Elle qui avait essayé de le remettre sur pied. Comment va-t-elle le faire amener jusqu’à sa chambre, si il n’a même pas conscience de se qu’il fait ? Tout devient très difficile à contrôler, dans sa tête beaucoup de questions se bousculent, sans aucune réponse.

Elle s’assoit alors à ses côtés, et met son bras autour de son cou. Alors Shay lui pose une question les plus étranges. Il lui demande si elle connaît la chanson ‘‘Breathe Me’’ interprété par Sia. Une jolie chanson quelque peu mélodieuse, une semblable de berceuse. C’est le genre de chanson qu’on écoute en étant triste. Taylor sourit, le relevant en même temps du sofa.

« Help, I have done it… again. I have been here many times, before… »

Commence-t-elle à chanter rapidement dans un sourire. Elle n’a jamais été une fameuse chanteuse, elle trouvait d’ailleurs qu’elle chantait comme lorsqu’elle parle. Sa voix est légèrement plus aigue que la normale.

« Oui je la connais pourquoi ? »

Demande-t-elle dans un sourire. Le faire parler. Une solution lui semble idéale pour qu’il puisse rester conscient (ou pas). Elle le guide jusqu’à sa chambre. Elle monte les marches avec lui, le tenant toujours debout par la force de ses épaules.

« Allez, on y est presque… »