The truth will come out [Terminé]

Taylor connaissait Genesia comme s’il l’avait faite.

*ça, ça va pas plaire à Arthur…*

Il pouvait deviner ses réactions avant même qu’elle ne songe à réagir. Au fil des années, il l’avait observée et même si elle avait parfois changé, Lionel avait toujours réussi à s’adapter au comportement de son amie. il la connaissait tellement bien qu’il savait souvent en un seul regard comment elle se sentait, si elle était de bonne humeur, triste, joyeuse, perdue, ou si elle lui en voulait à mort sans vouloir l’avouer… ce point là s’était souvent révélé très utile, car même si Gin avait le don de toujours lui faire face quand elle avait quelque chose à lui reprocher, il lui arrivait de passer quelques minutes à ruminer dans son coin juste pour voir si Tay s’en apercevrait.

Lionel connaissait même les différents sourires de son amie. [Attention, copyright « Win a date with Tad Hamilton xD] Elle avait son sourire simple, le sourire poli qu’elle utilisait le plus souvent pour remercier des personnes importantes qu’elle n’appréciait pas forcément beaucoup. Il avait son sourire franc et direct, celui qiu voulait dire qu’elle était heureuse et que tout allait bien. Elle avait son sourire séducteur bien entendu, celui qui en général ne s’étendait que du côté droit de sa bouche et qu’elle complétait souvent par un mordillage de lèvre savant. Elle avait, comme beaucoup de personnes, le sourire forcé. Elle avait aussi son sourire moqueur et enfin, elle avait le plus spécial de tous : le sourire Tay. Il n’aurait pas su expliquer pourquoi, mais elle avait une manière spéciale de lui sourire. Il ne l’avait jamais vu adressé ce sourire à quelqu’un d’autre, c’était pourquoi il l’avait baptisé de la sorte.

Il se demanda soudain s’il ne s’agissait pas bêtement de son sourire amoureux, auquel cas, c’était William qui en bénéficiait aujourd’hui… il se ravisa très vite. Elle lui avait encore souri de la sorte depuis qu’elle était arrivée en Australie. Il se flattait de savoir qu’elle avait un sourire rien que pour lui. Quoique, Willychou avait sans doute son sourire à lui. Savait-il seulement qu’elle avait plusieurs sourire… et plusieurs regards aussi, mais ceux-ci seraient bien trop longs à énumérer. Tay n’en retenait souvent qu’un seul : les yeux de cocker. Gin n’avait pas son pareil pour faire craquer n’importe que avec des yeux de chien battu. On ne pouvait rien lui refuser lorsqu’elle faisait des yeux à la « chat potté » dans Shrek.

Arthur et sa femme Courtney ne devaient sans doute pas connaitre la moitié des expressions du visage de a jeune fille. Quand il y repensait aujourd’hui, il se maudissait d’avoir écouté des personnes qui ne connaissaient pas Genesia à moitié aussi bien que lui. C’était ridicule. Mais il avait pensé que sa famille saurait mieux que quiconque ce qui était le meilleur pour elle. Elle n’en était pas morte de son absence et elle avait rencontré l’homme de sa vie. Certes, ce ne serait jamais lui alors que c’était –ils le savaient maintenant- ce qu’ils avaient tous les deux souhaité pendant un moment. La vie avait ses détours.

Si Lionel Taylor connaissait Genesia Weastler par cœur, l’inverse était tout aussi vrai. Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il pouvait se planter devant elle, impassible, le visage neutre qu’elle aurait tout de suite pu deviner ce qui n’allait pas. C’était ce qui faisait toute la beauté de leur connexion. Ils étaient en accord l’un avec l’autre, ils se comprenaient, ils ne faisaient qu’un…

*Héhé…
-Pas au sens sexuel du terme, pervers !*

Il la charria un brin en lui demandant si elle allait encore oser prétendre être sa meilleure amie avec une remarque aussi hors de propos, et elle lui répondit qu’elle le connaissait par cœur. Il ne put qu’acquiescer. Lui aussi était capable d’avoir leurs futures conversations en tête avait même qu’elles ne se produisent. C’était souvent pour cela qu’il n’osait pas aborder certains sujets. Il ne savait que trop bien comment son amie allait réagir, et la plupart du temps, cela ne l’enchantait guère.

« Si tu veux que je te laisse avec toi-même et la version de moi que tu as dans la tête… »

Plaisanta-t-il en faisant mine de partir. Mais il n’irait nulle part. il ne voulait pas gâcher une seule seconde du temps qui lui était imparti. Elle n’allait plus resté longtemps et il voulait profiter de chacune des secondes qu’il passerait en sa compagnie.

Cela ôterait un poids des épaules de Sarah de savoir qu’elle n’avait plus à jouer les petites amies. Cela n’avait cependant pas l’air de lui peser, mais elle serait sans doute soulagée de ne plus avoir à jouer un rôle et à craindre à tout moment que Gin ne découvre le pot au rose.

Ils allaient pouvoir vivre beaucoup plus sereinement et Sarah ne verrait sans doute pas d’inconvénient à ce que Lionel passa la plupart de son temps avec son amie. Après tout, d’ici trois jours, c’était déjà fini. Elle allait s’en aller et aucun d’eux ne saurait quand ils auraient l’occasion de se revoir. Genesia avait un emploi du temps plutôt chargé, lui aussi d’ailleurs, même si c’était un peu plus calme dernièrement. Il n’allait pas être simple de trouver le bon moment pour la revoir.

*Y aura son mariage…
-Ah … ouais…*

Taylor avait presque oublié que sa meilleure amie allait se marier et qu’elle lui avait demandé d’être son témoin, ce qu’il n’avait toujours pas accepté d’ailleurs. Il savait qu’il allait le faire, mais il se posait toujours tout un tas de questions… et si, à la phrase « Si quelqu’un a une bonne raison de s’opposer à cette union, qu’il se lève maintenant, ou se taise à jamais ? », il décidait de se lever et démettre une objection.

*Non, tu ne feras pas ça*

Il arriverait à se contenir probablement, mais il savait déjà que l’envie serait forte. Il espérait simplement que la phrase ne serait pas prononcée. Ça lui éviterait des tentations inutiles.

Les tentations étaient déjà bien assez nombreuses comme cela. Ne fut-ce que voir Gin débout, devant lui, sans qu’elle ne fasse rien de spécial était une douce et amère tentation. Et il suffit d’un moment d’égarement pour qu’il flanche et qu’il laisse à ses lèvres la possibilité de se rassasier de la peau de sa compagne. Juste une instant, juste histoire qu’il ne puisse jamais en oublier le gout. Ce n’était qu’un pâle rappel du passé, un écho d’une époque révolue et pourtant, cette sensation si agréable était bien présente.

Il s’éloigna d’elle pour éviter que ses ardeurs reprennent le dessus. Mais il ne voulait pas non plus que sa belle s’en aille. Elle vint le rejoindre devant le synthétiseur de Sarah où les doigts de Lionel se posèrent. La douce mélopée qui s’en dégagea et la voix mélodieuse du jeune Taylor embaumèrent l’air l’espace d’un instant. cet air si spécial, ces paroles si profondes, tout n’était qu’à la gloire de sa seule et unique muse : Genesia.

Les mots étaient sortis de sa bouche sans qu’il ne réalise très bien ce qu’il était en train de faire. les aveux de Gin l’avait touché au plus au point et à présent, il vidait son sac, il confiait à la femme de sa vie tout ce qu’il pensait tout ce qu’il avait ressenti. Il avait besoin d’elle. il avait toujours eu besoin d’elle. il avait voulu l’épouser et faire d’elle sa femme, au vu et su de toute le monde.

Il caressa doucement sa joue alors qu’elle souhaitait qu’il ne lui ait dit avant. Il hocha la tête.

« J’aurais dû… »

Elle compléta simplement sa pensée par un « C’est trop tard maintenant » qui confirma à Lionel ce qu’il avait toujours pensé. Ils ne seraient jamais ensemble, ils avaient manqué toutes les chances qui leur avaient été offertes, par fierté, par manque de compréhension. Ils avaient tout gâché.

Lionel ne s’était pas attendu à ce que Genesia lui avoue être amoureuse de lui. il ne savait même pas à quoi il pensait lorsqu’il avait tout avoué. Elle n’allait décemment pas envisagé d’annuler son mariage pour rester avec lui. C’était insensé.

*Et si beau…
-Toi, tais-toi !*

Il ne voulait pas lui faire de mal, et surtout, il n’avait pas envie qu’elle ruine sa vie parce qu’il avait décidé aujourd’hui d’enfin assumer des sentiments qu’il avait éprouvé pour elle depuis des années. Certes, ils étaient moins présents aujourd’hui, et il ne s’estimait plus être amoureux d’elle à part entière. Mais elle aurait toujours une part de son cœur. Et la passion entre eux était restée la même. il avait pu le sentir. C’était toujours aussi fort et aussi intense.

C’était un peu goujat de sa part que de l’embrasser dans le cou, s’éloigner, la ramener vers lui, lui déclarer son amour, l’embrasser sur les lèvres et puis faire marche arrière. Mais Taylor lui-même n’était qu’à moitié conscient de ce qu’il était en train de faire. Il avait l’impression d’avoir pris quelque chose tant son esprit luttait pour resté concentré sur ce qu’il se disait.

Gin lui lança qu’il n’avait pas le droit de jouer avec elle, mais il ne jouait pas. Il essayait tant bien que mal de se dépatouiller entre ce qu’il ressentait et ce qu’il croyait juste, et ce n’était décidément pas facile.

« Je ne joue pas… »

Souffla-t-il mais Gin avait déjà repris. Elle pensait comme lui. elle serait toujours amoureuse de lui et cela prédominera en elle ?

*J’suis supposé comprendre quoi ?*

Il était le numéro ? Mais où voulait-elle en venir avec ces déclarations. S’il était le numéro un… que faisait-elle avec l’autre ? Pourquoi avait-elle accepté de l’épouser ?

*Peut-être parce qu’elle pensait que tu l’avais lâché…
-Han, ouais… ça !*

Elle vint enfouir son visage dans son cou et Lionel ne refusa pas se contact. Il accueillit même l’étreinte avec beaucoup de douceur. Il était complètement largué. Il ne comprenait pas où son amie voulait en venir. Envisageait-elle d’oublier sa vie aux Etats-Unis pour être avec lui ? Son mariage ? Sa famille ? Non, c’était impossible. Il devait se faire des idées. Pourtant lorsque les lèvres de la jeune fille glissèrent dans son cou, il fut comme électrisé. Son « Je t’aime » le fit frissonner. Qu’étaient-ils là ? Des amis en train de s’embrasser ? Mais Gin était fiancée ! Il fallait qu’elle mette des limites. Lionel n’avait pas à la faire à sa place, si ?

« Je t’aime… »

Souffla-t-il. Il ne pouvait rien dire d’autre. Il resta un moment de marbre, de réagissant pas aux caresses de la jeune femme, mais il finit par céder, la pression était trop forte. L’une de ses mains glissa dans le dos de sa compagne et il la rapprocha de lui, si ce fut encore possible. Ses doigts glissèrent sur sa peau, sur la peau de son dos, car oui, sa main s’était frayé un court chemin par-dessous son t-shirt, sans que cela ne fût trop osé. Il ferma les yeux un instant, et laissa ensuite ses lèvres partir à la rencontre de celle de Gin. Il marqua une courte pause juste avant qu’elles ne se touchent…

Il voulut d’abord lui demander si elle ne voulait pas réfléchir avant d’agir. Il envisagea de lui demander ce qu’ils étaient l’un pour l’autre en ce moment même… Mais aucune de ces questions n’auraient réellement fait avancer les choses… ou plutôt, le résultat qui en aurait résulté n’aurait pas correspondu aux attentes de Taylor.

« Forever yours… »

Fit-il avant de venir capturer ses lèvres des siennes.

Peu de gens, d’amis même avaient traversé autant d’épreuves que Lionel et Genesia. Car leur amitié avait été tout sauf simple et rose tous les jours. Ils s’étaient rencontrés au lycée et Ginny était instantanément tombée amoureuse. Mais la réciproque n’avait pas été de mise. Elle avait laissé complètement indifférent le garçon, il ne la voyait même pas. Elle le trouvait parfait. Beau, fort, intelligent. La groupie totale. Du coup, elle s’était dit qu’elle ferait tout pour être son amie. Comme ça, au bout d’un moment il finirait par la connaître et il tomberait peut-être amoureux d’elle. Après tout, dans les films, c’est comme ça que ça se passe non ?

Une fois qu’elle eut, non sans mal, réussi à le faire devenir son ami, elle passa au plan numéro deux, toujours inspiré par l’industrie d’Hollywood. Pour avoir un garçon et savoir s’il tient à vous il faut le rendre jaloux. Pas de problème pour l’Américaine qui mit son plan en action en s’inventant un petit ami imaginaire qu’elle aurait laissé à New-York. Elle alla jusqu’à trouver une photo et s’envoyer elle-même des emails, pour corroborer ses dires, mais rien n’y fit. Lionel sen fichait comme de l’an quarante. Il fallait dire qu’il était bien occupé de son côté que pour faire attention au fait que Genesia n’avait toujours d’yeux que pour lui.

Officiellement, l’américaine était devenue une part entière de leur duo. On commençait à entendre de plus en plus Lionel et Genesia. Les deux noms associés, car l’un sans l’autre, ils ne faisaient pas autant de bêtises ^^. Les conneries, c’était toujours à deux qu’ils les faisaient au grand dam de leurs parents.

La mère de Taylor avait toujours apprécié Ginny, bien qu’elle n’eut pas donné que de bonnes idées à Lionel et qu’elle l’ait incité à faire deux-trois trucs pas très catholiques. Cette femme avait toujours été plus ouverte d’esprit qu’Arthur. Le père de Gin en effet ne pouvait pas consentir à ce que sa fille soit heureuse en faisant des conneries. Il ne demandait certes que son bonheur, mais si elle pouvait l’obtenir de manière un peu plus catholique, ça aurait été pas mal.

Ca n’était pas facile pour lui d’assumer son rôle de père alors qu’il avait été absent pendant les 13 premières années de la vie de sa fille. Celle-ci aurait pu lui en vouloir, mais au contraire, elle fut ravie qu’il s’intéresse enfin à elle... Enfin peut-être pas à ce point là non plus. Monsieur Weastler en faisait souvent beaucoup trop, juste en essayant de faire bien. Il ne lui laissait pas assez d’intimité, voulait savoir trop de choses, et s’immiscer un peu trop dans la vie de l’adolescente. Régir sa vie en quelques sortes. Seulement ça, il aurait certes pu le faire quand elle était encore un enfant, mais maintenant qu’elle était adolescente, bonne chance quoi...

Bref, Ginny s’était faite plus d’une fois priver de sortie par son paternel. Cependant, ça ne l’avait jamais empêché de sortir quand même. Elle pensait le faire en douce, mais ne se doutait pas un instant qu’Arthur l’entendait et la laissait faire, juste parce qu’il considérait qu’ayant perdu sa mère, si elle se mettait à détester son père, elle n’aurait vraiment plus personne. Et puis l’ex-banquier n’était pas fou. Il savait que sa fille réfléchissait avec ses hormones et qu’elle aurait été capable d’aller monter une tente dans le jardin de Lionel. Quoi que, tant qu’elle n’était pas dans le lit du garçon, ça n’était peut-être pas une si mauvaise idée que ça pour lui ^^.

Au lieu de détruire le lien qui unissait les deux adolescents, l’interdit les unirent encore plus et ils commencèrent à avoir des relations sexuelles, au bout de certaines soirées, lorsqu’ils avaient un peu trop bu. C’était d’ailleurs avec Lionel que Gin avait perdu sa virginité même si elle n’était pas prête à lui avouer. D’ailleurs, même au jour d’aujourd’hui, le garçon ignorait toujours ce fait. Elle avait prétendu avoir couché avec son vietnamien, juste pour que le garçon la trouve cool. Et puis si elle n’avait pas dit ça, peut-être qu’il ne l’aurait jamais touchée, ne voulant pas coucher avec une vierge qui ne saurait pas s’y prendre. Elle s’était toujours félicitée de ne jamais avoir rien dit.

La première grosse épreuve que les américains traversèrent, ce fut le départ de Lionel pour l’Australie. Genesia n’avait pas pu comprendre pourquoi il l’avait abandonnée. Elle se sentait vide et tellement triste. Elle avait perdu son sourire et sa joie de vivre. Ses proches s’en étaient rapidement rendu compte.

Au bout de quelques discussions avec la mère de son meilleur ami – encore elle – Genesia se décida à aller le rejoindre. Après tout, il était vrai que c’était à elle de prendre sa vie en main plutôt que d’imputer la faute de sa tristesse à quelqu’un qui avait pris une décision. Ni une, ni deux, elle réussit à convaincre Arthur, qui de toute façon détestait le petit ami du moment de sa fille. Alors choisir entre Taylor et Chace... Son cœur balançait. Il préféra tout de même Lionel, se disant que même s’il ne l’aimait pas trop, il pourrait prendre soin de Genesia. Lâcher Chase ne fut pas du tout un problème car l’actrice ne s’était jamais vraiment attachée. Sauf à Lionel... et William.

Les retrouvailles furent digne de leur réputation, mais pas de tout repos. En effet, Lionel annonça qu’il avait juste trouvé une petite amie qui selon lui était une fille extra. Comment gâcher le retour de Gin ? Elle qui avait cru qu’il comprendrait par son geste qu’elle voulait être avec lui, pour toujours, en couple. Il ne l’avait pas attendue. Non seulement il l’avait abandonnée, mais en plus il l’avait remplacée... Enfin remplacer, fallait le dire vite, parce que quand on avait vu la fille en question, on avait tout compris ^^. Le genre de blondasse avec qui on sort pour assouvir ses pulsions sexuelles et qu’on préfère voir la bouche fermée... enfin...sauf pour faire des trucs cochons x).

Les petites amies se succédèrent dans le lit de Lionel, et vint le tour de Kelly. Celle-là, ça avait été la pire de toutes. La seule qui avait réussi à faire faire un truc abominable à Lionel : dire à sa meilleure amie qui avait traversé la planète pour le voir que toute relation était à présent impossible entre eux deux. A tout jamais. Il ne voulait plus jamais la revoir parce que sa relation avec Ginny nuisait à celle avec Kelly. A chaque fois que Genesia foulait le sol de la plage, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui fut un des pires jours de sa vie.

A nouveau, ils se retrouvèrent et se redécouvrirent, dans tous les sens du terme, puis arriva Rachel, la vierge. Ah celle-là avait fait beaucoup rire Genesia. Lionel le tombeur de ses dames qui se contentait d’une fille qui refusait de se donner à lui. Comme quoi, tout était possible en ce bas monde. Seulement, alors qu’ils s’étaient enfin décidés à garder leurs distances l’un envers l’autre, le destin se joua d’eux et Ginny découvrit qu’elle était enceinte.

Complètement perdue, la jeune femme décida de partir et sans cette garce de Laurel, qui sur le coup avait eu sa revenche, Lionel n’aurait jamais été au courant de la grossesse de Ginny. Ils eurent pas mal de discussions au sujet du bébé, arrivant difficilement à se mettre d’accord. Finalement, le futur père accepta que son amie reparte vers Davis où des tas de gens seraient là pour l’aider à s’occuper au mieux de leur bébé.

Mais une nouvelle fois le destin s’en mêla. Lors de son dernier soir à Sydney, après avoir une dernière fois fait l’amour à Lionel, Gin alla boire un verre à un bar. Elle dû accompagner Thalia Morrison à l’hôpital, car cette dernière ne se sentait vraiment pas bien. Seulement, quand elle arriva à l’hôpital, c’était sur un brancard. Les deux jeunes femmes avaient été heurtées de plein fouet par un chauffard et elles avaient perdu leurs bébés respectifs. Ginny secoua la tête, comme refusant d’aller plus loin pour l’instant. Trop de souvenirs d’un coup. Elle reconcentra son attention sur Lionel.

Ils étaient en train de discuter du fait qu’ils se connaissaient par cœur l’un et l’autre, ce qui était réellement le cas. Ginny pouvait prédire un tas de choses, comme par exemple ce que son ami allait dire, parfois même au mot près !

« C’est ce que je fais quand tu n’es pas là, mais ici j’aimerais autant profiter de toi. »

Lorsqu’elle l’avait dite, ça ne lui avait pas semblé être une phrase à double sens, mais maintenant bien. De toute façon, c’était trop tard pour la retirer x). A croire que sa phrase avait été en quelques sortes prémonitoires, car les deux jeunes gens rencontrèrent pas mal de difficultés à s’éloigner physiquement l’un de l’autre. Ils s’étaient tellement manqués... Ils devaient rattraper tellement de temps perdu.

Ils s’étaient d’abord mis à danser, mais leur danse dura plus longtemps que la musique, aucun des deux ne voulant être celui qui mettrait un terme à ce moment magique et unique qu’ils partageaient. Comme à chaque fois qu’ils discutaient un peu trop longtemps, Lionel et Genesia en vinrent aux grandes déclarations, comme eux seuls en avaient le secret. Personne n’arrivait à se déclarer son amitié avec autant de fougue et de passion qu’eux. S’il s’agissait uniquement d’amitié, bien sur.

Et comme trop souvent entre eux, les choses dérapèrent. Rien de grave, juste des petits bisous un peu trop amicaux pour être honnêtes. Le cou ne faisant pas réellement partie des parties du corps désignées comme « acceptable à être touchées par d’autres lèvres que celles de son mec ou de sa nana.

Comme s’ils avaient reçu un choc électrique, Tay et Gin mirent de la distance entre eux, se rendant compte qu’ils n’étaient pas corrects. Enfin c’était surtout la future mariée qui craignait. Comme déjà dit, Genesia ne reprochait rien à son ami qui lui était libre comme l’air. Elle par contre, elle aurait du contenir ses ardeurs la petite !

Lionel lui demanda de prendre place à côté de lui, ce qu’elle fit, plutôt que de partir, comme elle l’avait tout d’abord imaginé. Il lui joua une chanson. Elle lui demanda de la rejouer avant d’oser un rapprochement plutôt pas trop dangereux cette fois. Elle posa sa tête sur l’épaule du garçon tout en fermant les yeux pour se laisser bercer par sa voix qu’elle trouvait plus belle à chaque fois.

La faiblesse de Genesia avait un nom, celui de son ami. Jamais elle ne pourrait lui résister et elle le lui avoua. A chaque fois qu’il serait dans les parages elle n’arriverait plus à être elle-même et à agir normalement, tant elle se sentait transportée par la présence de son ami.

Lionel lui annonça alors la chose qu’elle avait attendue plus que tout autre chose : une vraie déclaration d’amour de Lionel, déclaration qu’il avait voulu lui faire il y a de ça quatre ans. Alors pourquoi la lui dire maintenant que les mots n’étaient plus pareils et n’avaient plus le même sens ? Pourquoi avoir attendu si longtemps. Il lui annonça avec un air de regret qu’il aurait dû être plus courageux à l’époque et elle ne put acquiescer. Les choses seraient peut-être....

* Je t’interdis de t’imaginer avec lui au lieu de William ma grande *

William était un ange, le meilleur des fiancés, un amoureux en or et pourtant, c’était à Lionel qu’elle faisait toutes ces déclarations, c’était lui qu’elle attendait sans cesse même si elle se refusait à l’avouer à qui que ce soit, même à elle-même.

Ginny fut tout de même un peu perturbée par l’attitude du garçon. Elle avait l’impression qu’il insufflait le chaud et le froid et ne savait plus trop sur quel pied danser avec lui. Une fois il l’attirait à lui et la seconde d’après il la repoussait. Avec sa légendaire spontanéité, elle lui en fit la réflexion, car elle avait vraiment la sensation qu’il jouait avec elle et avec ses sentiments. Pourtant, il n’avait vraiment pas besoin de faire tout ça pour la faire tomber. Elle était déjà tout à lui.

« D’accord... »

Elle espérait qu’il soit honnête, bien qu’elle ne voyait pas pourquoi il ne l’aurait pas été. Elle n’arrivait juste pas à comprendre pourquoi il agissait de la sorte. Peut-être parce qu’il était aussi tiraillé qu’elle ? Pourtant, il n’avait aucune raison de l’être lui, il ne faisait rien de mal. C’était elle la vilaine femme adultère.

Elle lui avoua alors penser elle aussi être toujours amoureuse de lui, parce que ce qu’ils avaient partagé, ça avait été si fort et puis ça avait duré tellement longtemps qu’il ne pouvait en être autrement. Elle l’aimerait toujours d’une manière différente que tous les autres hommes. Il avait été son premier amour et en plus c’était avec lui qu’elle avait perdu sa virginité. Aucun autre ne pourrait prendre ces souvenirs-là en tout cas.

La jeune femme perdit à nouveau pied, de par le poids de sa confession. Elle enfoui son visage dans le cou de Lionel et ne put s’empêcher d’embrasser sa peau qui lui avait tellement manqué. Elle lui souffla qu’elle l’aimait, pas pour le torturer ni se torturer elle-même davantage, mais simplement parce que c’était la seule chose qui lui était passé par la tête à ce moment là. Elle n’avait pas pu penser à autre chose, c’était ces mots-là qui étaient venus, alors elle les avait libérés. Lionel lui répondit pareil.

Elle savait qu’elle allait franchir la limite lorsqu’elle sentit la main de son ami passer par-dessous son vêtement. Ca, ça n’était pas amical à coup sur. Elle lutta. Elle lutta d’une part pour tenter de lui hurler d’arrêter et d’autre part elle tenta de s’empêcher de lui dire d’arrêter parce qu’elle aimait trop ça. Elle aimait être en contact physique avec Lionel et elle en avait besoin, même si elle savait que c’était mal.

La tête de Gin remonta légèrement alors que celle de Tay descendit à sa rencontre. Elle crut qu’il n’allait pas l’embrasser parce qu’il hésita une seconde. Ses yeux se firent presque suppliants tellement c’était de la torture, puis finalement, il acheva de faire les deux centimètres qui séparaient leurs lèvres et ils échangèrent un baiser empli de toute la passion de l’interdit après que Lionel ait fait bondir un peu plus fort le cœur de Ginny en lui avouant être pour toujours à elle. La jeune femme posa une main dans la nuque du garçon et reposa l’autre sur son torse, maintenant que de toute façon ils avaient franchi la limite.

Elle savait que c’était mal, mais en même temps c’était tellement bon... Lorsque leurs lèvres se séparèrent, la jeune femme ne put s’empêcher de vouloir regoûter à la peau sucrée de son ‘ami’, descendant dans son cou, puis hésita un instant. Si elle lui retirait son t-shirt, était-elle la pire garce du siècle ?

Entre Tay et Gin, tout avait toujours été ambigu… et ce depuis le début. Même lorsque Lionel ne s’intéressait pas encore à Gin et lorsqu’il ne la regardait même pas, c’était déjà ambigu de son côté à elle. Il n’avait jamais voulu démarrer cette histoire. Lorsqu’ils avaient commencé à se fréquenter en tant qu’amis, il n’aurait jamais pensé que cette petite fille à papa de New York city deviendrait sa meilleure amie et plus encore, la femme de sa vie. Elle était à l’opposé de tout ce qu’il recherchait.

Bien sûr, à l’époque, Lionel ne savait pas exactement ce qu’il voulait, il savait ce qu’il ne voulait pas. Et il ne voulait pas de Genesia Weastler, coincée comme pas deux, trainant toujours dans les bottes de son père. Il était dans le coup. Il avait des amis géniaux et populaires. Tout le monde l’enviait, tout le monde voulait être lui, parce qu’en plus d’être beau et populaire, il avait de l’esprit, ce qui n’était pas donné à tout le monde, spécialement à Davis en Virginie de l’Ouest.

Mais où étaient ces amis géniaux et populaires lors des coups durs ? Ils étaient bel et bien aux abonnés absents et les seules personnes qui avaient répondu présents étaient ses vrais amis. C’était lors de sa rupture avec Alice que Lionel avait vu qu’il pouvait compter sur Gin. Puis, il avait compris qu’il n’y avait plus rien à craindre. Elle ne risquait plus d’être collante puisqu’elle avait son petit ami vietnamien à New York. Taylor ne l’avait jamais vu mais il aurait été ravi de le rencontrer. C’était bien le seul petit ami de Genesia que Lionel avait pu supporter. Sans doute parce qu’il n’était pas encore tombé amoureux d’elle à l’époque.

Il avait agi en goujat. Genesia lui avait confié avoir couché avec son petit ami, ce qu’il avait trouvé super à l’époque. Il trouvait que ça la décoinçait, et puis, cela faisait d’elle une femme. Mais ça lui avait également donné des idées. Et inconsciemment, il avait tout fait pour séduire Gin à nouveau. Cela avait semblé marcher, mais sans qu’il ne sache trop pourquoi, c’était le vietnamien qui avait rompu et Genesia qui avait été dévastée… Si Taylor savait que ce viet n’avait jamais existé…

Sans doute n’aurait-il pas invité Gin à sortir le soir où ils s’étaient embrassés pour la première fois. Lionel avait fait le coup de l’amnésie sélective… ce qu’il ne put pas faire lorsqu’à leur prochaine soirée, ils avaient couché ensemble. C’était un salaud, mais il n’était pas non plus volontairement cruel. Il avait couché avec elle et son monde n’avait pas changé pour autant… Le sexe sans sentiment, ça peut marcher.

On dit souvent que c’est une mauvaise idée parce que l’un des deux finit toujours pas s’attacher, mais ce ne fut pas le cas pour Gin et Tay, du moins pas dans un premier temps. Ils passaient leur temps à faire de nouvelles découvertes, de nouveaux lieux, de nouvelles positions.

Leur petit jeu préféré avait toujours été de faire craquer l’autre lorsque celui-ci avait une petite amie ou un petit ami. Ils aimaient se provoquer. Aucun d’eux ne l’avait jamais avoué bien entendu. C’était comme un accord tacite entre eux. Nombre de petits amis de Genesia avaient été cocus… et nombre de petites amis de Lionel aussi, en fait… pratiquement toutes, même ici en Australie…

Gin l’avait suivi à l’autre bout de la terre et leur petit jeu avait continué. Même s’ils n’avaient jamais vu les choses sous cet angle, Genesia et Lionel avaient toujours eu le don de jouer au chat et à la souris, inversant les rôles à leur convenance.

Mais depuis que Genesia avait fait ses valises et qu’elle s’était réinstallée aux Etats-Unis, la vie n’avait plus été pareille. C’était bien simple, Lionel n’avait tout simplement plus eu de petite amie depuis, comme s’il lui manquait Genesia pour pouvoir être en couple. C’était un peu salaud à dire, mais les faits étaient là. À présent qu’ils avaient mis les choses au point et que tout était clair entre eux, il allait pouvoir recommencer à vivre et tenter de construire une relation qui ne serait pas destructrice, avec une fille bien de préférence.

Il fallait avouer, qu’au cours des années, il s’était fait du mouron au sujet de sa relation avec Gin. Ils n’avaient jamais été un couple mais s’étaient posés plus de questions que s’ils en avaient été un. Aujourd’hui, c’était bien fini tout cela. Ils étaient sérieux. Gin était même fiancée.

Lorsqu’elle souffla qu’elle ne parlait qu’à la version de Lionel qu’elle avait dans la tête que lorsqu’il n’était pas là, il rit doucement, avant de plonger son regard dans la sien lorsqu’elle ajouta qu’elle préférait profiter de lui lorsqu’elle était ici. Il ne fit pas de remarquer sur cette phrase à double sens, parce qu’à présent, il se contenait. Il était sage…

*C’est cela…*

Il n’aurait pourtant pas imaginé que cette phrase puisse avoir une côté prophétique. Et pourtant, c’était un peu le cas. Après s’être disputée comme jamais, Gin et Tay avaient fait la paix, comme toujours. Ils s’étaient serrés dans les bras l’un de l’autre, peut-être un peu trop. Était-ce là qu’ils avaient franchi les limites ?

Peu importait le moment où la limite avait été franchie, puisqu’elle avait été franchie… même si Lionel devait avouer que ses lèvres dans le cou de son amie n’avait pas été la meilleure des solutions. Mais il avait eu la bonne réaction. Il s’était éloigné dans l’instant pour aller s’isoler devant le synthétiseur.

*Brave bête*

Mais il n’avait pas pu résister à l’envie d’avoir Genesia près de lui. Elle s’était assise à ses côtés et avait posé sa tête sur son épaule alors qu’il lui jouait une autre de ses chansons. Il ne comptait plus les chansons « Gin »… il en avait tout un dossier sur son ordinateur de fichier « chansons pour Genesia »

Peut-être n’aurait-il pas dû aborder ce sujet-là… il n’aurait peut-être pas dû lui avouer tout ce qu’il avait sur le cœur, ce qu’il avait voulu faire lorsqu’elle était partie, son amour pour elle, son envie de faire d’elle sa femme. Il savait que c’était ridicule à l’époque. Ils n’avaient que dix-neuf ans. À présent, cela avait beaucoup plus de sens pour eux de se fiancer.

*Pour rappel, elle, elle l’est déjà !*

Mais à l’instant présent, il se fichait bien de savoir si elle était avec William ou non. Il était de l’autre côté de la planète à attendre une femme qui était près de lui, et qui l’aimait lui. puis, si William avait tenu à garder sa Genesia, il aurait dû trouver un prétexte pour la garder aux Etats-Unis. Il était presque indécent qu’il ait osé la laisser passer quelques jours avec lui. Ignorait-il le lien qui les unissait ? Tout cela, c’était de la faute de William tout simplement.

*On va partir du principe que tout est de sa faute !*

Il ne voulait pas imputer une quelconque responsabilité à Gin, elle comptait trop pour lui et elle savait qu’elle ne se sentait déjà pas bien à propos de ce qu’il venait de se passer. Il ne fallait pas en rajouter davantage. Lionel tenta de demeurer calme et poli, et lui-même…

*oui, mais toi-même c’est pas une bonne idée…*

Il ne jouait pas. Lionel ne jouait pas avec Genesia, il n’aurait jamais pu ne fut-ce qu’envisager de se jouer d’elle. il était juste complètement perdu par les signes qu’elle lui envoyait et toutes ces choses qu’il ressentait. Il avait envie d’être avec elle, de l’embrasser, de la prendre dans ses bras, de lui faire l’amour même. Et pourtant, il ne voulait pas faire ça. Ce n’était plus un jeu tacite comme lorsqu’ils étaient plus jeunes. Les choses avaient changé. C’était la vraie vie à présent, et William n’était pas un petit ami de Genesia qui n’avait fait son apparition que la semaine précédente. C’était son fiancé, et elle était en couple avec lui, un vrai couple –notion assez difficile à comprendre pour Lionel. Mais là, il percutait plus que raison.

Ce n’était pas honnête pour William tout ce qu’il se passait. Il méritait tellement mieux. Il n’en voulait pas à Gin d’avoir glissé sa tête dans son cou et d’y avoir déposé quelques baisers. il avait commencé en l’embrassant après lui avoir avoué son amour, mais que pouvait-il faire d’autre que de répondre à cela. Il avait hésité, mais en voyant ses yeux, il avait craqué et sa bouche s’était emparée de la sienne avec une envie presque dévorante. Sa main avait glissé dans son dos, sur sa peau nue.

C’était envoutant que d’être avec Genesia. Lionel ne se reconnaissait plus lui-même. Les efforts qu’il avait fournis pour construire une vie stable s’envolaient lorsque la jeune fille était proche de lui. Et il savait que c’était pareil pour elle. Sinon, elle n’aurait pas volontairement mis en danger son couple avec William et son futur mariage.

La main de Gin s’était automatiquement placée dans son cou, alors que l’autre caressait son torse. C’était fini à présent. Il n’y avait plus de limite à franchir, il l’avait déjà dépassée depuis longtemps. Gin vint embrasser son cou à nouveau avant d’hésiter. Lionel recroisa son regard… celui-là, il le connaissait par cœur. Le désir brûlait en elle et il n’en fallut pas plus pour que Taylor saisisse sa partenaire par la taille pour la soulever et la forcer à enrouler ses jambes autour de sa taille. Il vint rechercher ses lèvres avec passion et désir. Il l’amena jusqu’au canapé conscient que ce qu’il faisait était mal, très mal. il l’allongea et pressa son corps contre le sien veillant à ne pas l’écraser. Son esprit bouillonnait.

« Arrête-moi… »

Souffla-t-il en reprenant ses lèvres une nouvelle fois. Une fois qu’il avait commencé, il ne pouvait plus s’arrêter. Ils étaient bien loin de leurs premiers baisers qui ne se justifiaient que par l’alcool. Aujourd’hui, ils ne buvaient plus mais ressentaient toujours ce désir l’un pour l’autre.

Alors qu’il glissait ses lèvres dans le cou de Gin une nouvelle fois, il eut l’image très désagréable de William qui lui traversa l’esprit.

*Ew, maintenant ? Glauque !*

Il se redressa presque immédiatement. Il savait bien que même s’il ne s’était pas redressé, Gin l’aurait arrêté. Il s’assit sur le canapé et essaya de penser. Ils s’étaient disputés et avaient réussi à s’embrasser encore et encore. Pourquoi faisait-il toujours le con de la sorte ? Ne pouvait-il pas juste se contenir ? Et elle, pourquoi ne le giflait-elle pas une bonne fois pour toute dès qu’il approchait ses lèvres d’elle ?

Lionel plaça ses mains au niveau de sa bouche, pensif. Il savait qu’il ne pouvait pas regarder Ginny sous peine de lui sauter dessus dans l’instant. Il n’avait jamais pu lui résister. Elle l’attirait et c’était bien là que se trouvait le vrai fond du problème. Il soupira.

« Pourquoi on ne peut jamais s’empêcher de faire ça… comme deux gamins commandés par leurs hormones… »

Dit-il sur un ton neutre. Il ne regrettait pas. Il s’en voulait juste d’en vouloir encore plus. Mais il savait que cela ne servait rien, parce que cette belle femme n’était pas la sienne. Elle ne serait jamais la sienne. Il préférait ne pas se faire du mal en pensant que peut-être maintenant qu’ils avaient grandi, ils avaient une chance. Finalement, peut-être bien qu’il ne s’agissait pas de résidus de sentiments amoureux… mais bien de sentiments amoureux tout court. Cette idée, Lionel la supportait aussi bien que dans sa jeunesse… à savoir pas du tout.

Ginny s’interrogea sur ce que Lindsay ferait si elle était là. Si elle les surprenait. Si l’un des deux avouait sa faute. Elle serait sans doute furibarde contre Gin d’avoir été infidèle à William qu’elle appréciait beaucoup et trouvait exceptionnel dans le rôle de monsieur Weastler. Si c’était Lio qui lui racontait, elle l’engueulerait sans doute, en se pavanant d’avoir eu raison d’essayer de les tenir éloignés quand il était encore temps. Et ça, l’américaine ne pouvait pas le cautionner. Hors de question qu’ils pensent un seul instant qu’ils avaient bien agis, alors que tout ça c’était de leur faute.

En effet, l’actrice était intimement persuadée que si elle était tellement attirée par Lionel aujourd’hui, c’est qu’on le lui avait trop souvent interdit. On l’avait trop montré du doigt, trop tenté de le discréditer à ses yeux. Il avait été bien trop critiqué, que ça soit par son père, les gens de Davis ou même plus récemment Thalia Morrison. Elle sentait toujours le besoin de le protéger – alors que réellement, il pouvait se passer d’elle pour ça ^^ - et chaque fois qu’on l’attaquait, c’était encore pire que si on ne lui avait fait le reproche à elle !

Bref, même Lindsay qui avait toujours été la fan number one du couple fictif « Tay & Gin » serait furieuse d’apprendre comment leur ‘dispute’ est en train de se terminer. Mais elle ne serait sans doute pas la seule. Son père lui ferait une morale pas possible. Il n’avait certes plus le pouvoir de l’enfermer dans sa chambre, mais s’il apprenait une chose pareille, Arthur pourrait pour une fois réellement s’emporter contre sa fille. Déjà de un parce qu’il avait du mal avec Liolio et de deux parce que lui aussi était in love with Cohen. La mission séduction de Will avait totalement marché sur monsieur Weastler.

Deux personnes vivant sous le même toit seraient ravies, elle. Courtney Richardson y verait l’occasion de prouver à Arthur que sa fille est trop nulle, et en plus, elle avait toujours rêvé que sa propre fille, Whitney, fasse craquer le beau mannequin. La dite demoiselle serait sans doute elle aussi ravie de savoir que le beau gosse était à nouveau célibataire...

* Comme la moitié des filles de la planète. *

Il était vrai que Genesia avait déjà reçu des menaces de mort pour deux raisons différentes. La première fois, lorsque les journaux avaient racontés qu’elle sortait avec William. Une groupie virulente lui avait écrit qu’il était à elle et que personne d’autre n’avait le droit d’y toucher.

* Non mais je rêve *

La seconde, parce que Erica, le personnage de Ginny dans le soap a quitté Tom (l’espace de 102 épisodes) en lui brisant le cœur. La pauvre fille devait maintenant selon le scénario faire semblant de tomber enceinte pour garder ledit Tom qui était revenu dès qu’elle avait formulé un semblant d’excuses. Tout ça pour dire qu’une fan acharnée du personnage de Tom avait menacée Ginny en lui parlant comme si elle était réellement Erica.

* Y a vraiment des dérangées. *

William en question, comment réagirait-il si Genesia lui annonçait ? La quitterait-il aussitôt ? Repousserait-il le mariage ? Ferait-il comme si de rien n’était ? Elle n’en avait aucune idée, comme quoi, elle ne le connaissait peut-être pas si bien que ça.

* Du moins, j’ai encore jamais eu l’occasion de l’énerver au plus haut point. *

Elle connaissait le doux Willy, l’adorable même, qui était toujours aux petits soins pour sa chérie. Elle l’aimait ce William là. En revanche, il était vrai qu’elle ne savait pas du tout comment il réagissait dans les situations extrêmes. Lorsqu’il était fâché ou terrorisé par exemple.

* Et tu vas l’épouser sans savoir ça ? *

D’un autre côté, elle n’allait pas aller lui poser la question directement, ça serait un peu bizarre.

* Pourtant, ces réactions, chez quelqu’un d’autre tu les connais sur le bout des doigts. *

Il était vrai qu’elle pouvait anticiper pas mal de comportements chez son meilleur ami. Lui, n’avait quasi aucun secret pour elle. Elle connaissait la moindre de ses réactions et avait étudié les traits de son visage. Rien qu’en le regardant, elle savait en déduire des tas de choses, sans qu’il ne dise quoi que ce soit.

* Enfin, sauf quand il me cache des choses (a)*

S’il lui jouait la comédie, Ginny avait bien sur un peu plus de mal à le voir. Si elle se doutait qu’il allait lui raconter un bobard, elle savait le fixer et intercepter un léger changement dans son regard, mais si elle ne voyait pas pour quelle raison il pouvait lui mentir, elle se faisait avoir comme une débutante. Comme pour l’histoire du faux couple avec Sarah, par exemple.

* Par exemple ! *

S’auto-concéda-t-elle. Les seules personnes qui seraient ravies de savoir ce qu’il était en train de se passer en ce moment même seraient peut-être la mère de Lionel et à coup sur Eliott. Le pauvre garçon n’en pouvait plus de la savoir là-bas. Tous les jours il lui envoie des sms en lui disant à quel point il est impatient qu’elle rentre pour lui raconter tout en détail, et encore, ceux-là sont les plus softs. Après, s’aventure parfois à lui demander s’ils se sont déjà retrouvés charnellement ou pas.

* Mais pourquoi diable personne n’arrive à croire qu’il pourrait ne rien se passer ? *

Le manager de Gin, à qui à coup sur elle raconterait son dérapage lui dirait sans aucun doute – lui aussi elle le connaissait bien – qu’il ne faudrait rien dire à William car ça ne pourrait amener qu’un peu de piment à leur couple qui a déjà quelques années, il ne faut pas l’oublier. Elle ne saurait que faire. Il parviendrait sans doute à la convaincre.

Quoi qu’il en soit, c’était en ce moment même qu’elle était en train de gâcher toute son histoire avec William, alors que le rapprochement physique avait eu lieu avec Lionel. C’était toujours de mauvais augure ça. Ils devaient rester à une distance minimale de sécurité, comme les voitures sur l’autoroute, c’est bien plus prudent. Mais cette distance, ils l’avaient franchie... et pas qu’un peu. A la base, le dérapage avait été léger. Un petit bisou égaré dans le cou, mais comme à chaque fois, ils n’arrivèrent pas à s’arrêter là.

Non, au contraire, après s’être momentanément séparés, les deux jeunes gens se retrouvèrent l’un à côté de l’autre derrière le synthé. Lionel joua très calmement deux fois le morceau que Gin lui avait inspiré quand elle était repartie aux Etats-Unis et ils partirent une nouvelle fois dans des déclarations sur o-combien ils s’aimaient et avaient du mal à vivre loin l’un de l’autre.

Et puis, Lionel annonça quelque chose que Gin n’aurait jamais cru. Il avait songé à l’épouser. Et ça lui coupa le souffle. Elle croyait que lui aussi il s’en fichait un peu du mariage et que ça n’était pas le but de sa vie – enfin c’était peut-être pas le but de sa vie non plus, mais bon ça semblait avoir une importance pour lui, puisqu’il avait songé à demander sa main à Ginny, information qu’elle allait avoir du mal à digérer.

Elle lui avait à son tour avoué tout ce qu’elle ressentait, ce qu’elle avait sur le cœur, ce qu’elle ne pouvait confier à personne, juste à elle. Le dire à son double, c’était toujours se le dire à soi, pas vrai ? Du coup, elle était allée à la rencontre de son cou et la chaleur de la peau de son ami avait été trop tentante. Elle commença gentiment par quelques baisers, avant qu’elle ne relèvent sa tête et qu’ils se libèrent tous les deux du désir qui brûlait en eux depuis... elle était bien incapable de dire depuis combien de temps elle se retenait de lui sauter dessus... ou de prendre un avion pour le revoir et avoir le plaisir de se laisser retomber dans ses bras.

Ils passèrent à la vitesse supérieure lorsque Taylor souleva Ginny comme si elle pesait cinq grammes.

* Il est tellement fort * ___* * [la nunuche XD]

Elle ne se fit pas prier pour enrouler ses jambes autour de la taille de Lionel. A ce moment, aucune fille de la terre ne pouvait avoir plus envie de lui qu’elle, même pas une de ses groupies. Elle se laissa faire aussi lorsqu’il la déposa doucement sur le canapé, en prenant place au dessus d’elle, en l’embrassant toujours aussi divinement bien. Il s’arrêta l’espace d’un instant et elle eut peur que ça ne soit définitif. Il lui demanda de l’arrêter.

« Si seulement je pouvais... »

Souffla-t-elle alors que ses mains se faisaient plus aventureuses sur le corps du garçon. L’une d’entre-elle glissa par-dessous le t-shirt de Tay et l’autre vint de poser sur ses fesses. Ils échangèrent à nouveau un baiser, avant que Lionel ne s’attaque au cou de la demoiselle, avant de se relever d’un coup comme s’il avait été piqué par une guêpe.

Lorsqu’elle vit qu’il s’éloignait d’elle, Ginny se sentit très mal à l’aise. C’était fini. Leur moment était fini. Et leur amitié risquait sans doute de l’être aussi. A moins que ça ne soit son mariage ?

Genesia se redressa à son tour, se tenant bien serrée sur sa portion de canapé, ayant uniquement envie de disparaître. Elle baissa les yeux, regardant ses mains, n’autorisant pas ses yeux à voyager ailleurs. Mais pour qui Taylor allait-il la prendre ? Il allait se dire qu’elle était une gamine incapable de résister à la tentation et qu’il avait bien fait de ne jamais rien envisager avec elle, parce qu’elle était abominable.

Elle serra le poing de manière à enfoncer ses ongles dans sa peau, pour éviter aux larmes de lui monter aux yeux. Non, elle ne pleurerait pas. Elle assumerait. Elle avait agit comme une trainée, il fallait qu’elle assume comme une grande fille à présent. Histoire qu’à un moment de sa vie elle soit responsable.
La question de Lionel mit encore plus mal à l’aise Genesia. Lui aussi pensait que c’était mal. Il regrettait. A présent elle pouvait dire qu’elle avait raté sa vie. Elle avait fait regretter Lionel Taylor, son dieu vivant depuis toujours de l’avoir embrassé.

* Serre le poing idiote ! *

S’ordonna-t-elle, la douleur empêchant l’apparition d’une quelconque présence lacrymale. Elle se leva et se mit à faire quelques pas dans la pièce, se sentant trop mal à l’aise près de Lionel.

« Peut-être... »

Elle hésita. Devait-elle réellement dire ce qu’elle avait sur le cœur ? Pour l’instant, on ne pouvait pas vraiment dire que ça leur avait réussi.

« Peut-être qu’on est comme ça parce qu’on n’a jamais pu voir comment ça aurait été nous deux en couple et que quelque part, inconsciemment, on aimerait le savoir. Ca nous rend spécial, attirant... je sais pas. »

Elle passa une main dans ses cheveux, complètement déboussolée. Elle attendit un instant avant de rajouter quelque chose. Adossé à un mur, elle se laissa doucement glisser sur le sol, pliant ses jambes en deux et les entourant de ses bras.

« Tu sais quand je t’ai dit qu’on était comme Allie et Noah... Bah j’avais raison. »

Eux non plus n’avaient jamais su se résister l’un à l’autre, alors qu’ils se déchiraient encore plus souvent que Lionel et Genesia. Allison était partie avec ses parents et ceux-ci avaient empêché toute communication entre les deux jeunes.

* S’il ne voit pas le parallélisme... *

Ensuite, elle était tombée amoureuse de l’homme le plus parfait qui soit et vivait très heureuse avec lui, étant même fiancée... Jusqu’à ce qu’elle revoit son amour éternel, Noah. Allie avait tout quitté pour lui, laissant un homme éploré sur le bord de la route. Est-ce que c’était aussi la destinée de Genesia ?

* Noah lui avait tout de même construit la maison de ses rêves!
- Et Lionel m'a écrit des chansons... *

Ginny était définitivement l’erreur préférée de Lionel. Il la commettait à chaque fois qu’il la voyait. Il se laissait emporter par une certaine fougue et par l’intense passion qui animait leur relation. Jamais il ne le regrettait non. Il se posait juste bien trop de question alors que ce n’était pas du tout son genre. Elle était la première fille –et l’unique à ce jour- à avoir poussé le grand Lionel Taylor, séducteur de ses dames, à remettre toute sa vie en question.

Jamais il n’avait eu de crise existentielle en se demandant où il allait avec une fille si ce n’était avec elle. elle avait eu le don de complètement le perturber et ce pendant de longues années. Ce n’était pas comme si elle n’avait été qu’un flirt ou une passade. Elle avait été tellement plus. Elle était tellement plus. Genesia Weastler n’était autre que l’amour de sa vie.

Et cependant l’amour de sa vie allait se marier et c’était une réalité à laquelle Taylor devait faire face. Il avait juste eu envie de voir s’il pouvait toujours la faire craquer –inconsciemment bien sûr. Il n’aurait jamais consciemment joué avec les sentiments de Gin. Il voulait être certain qu’il était le numéro un dans sa vie et qu’il le resterait à jamais. Aucun autre homme ne prendrait sa place.

*Pas même William*

Mais c’était pourtant William Cohen qui avait pris la place de Lionel, non pas dans le cœur de la jeune fille, mais bien dans ses draps et même si Taylor n’éprouvait –à ses dires- plus aucun sentiment amoureux pour Genesia, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine frustration. Gin n’était peut-être pas sa petite amie ou sa fiancée, mais ce n’était pas comme s’il acceptait facilement qu’elle soit la petite amie ou la fiancée de quelqu’un d’autre, bien au contraire.

Lionel avait toujours été très possessif et c’était un trait de caractère qui ne s’était pas estompé avec le temps. Il s’était plutôt renforcé. Cependant, Tay avait réussi à le maitriser, à le dominer et à en faire fi. Il accepta que la belle Genesia ne soit plus sienne et même qu’elle batifole à sa guise.

Le mariage, par contre, c’était autre chose. C’était du sérieux. Ce n’était pas une petite aventure qui pouvait s’achever du jour au lendemain, c’était du sérieux. Taylor n’avait envisagé de se marier qu’une seule fois dans sa vie, et c’était avec elle. Une partie de lui était blessée de savoir qu’elle lui avait préféré William.

Pourtant Gin n’avait jamais su qu’il avait l’intention de la demander en mariage. Cela faisait partie de toutes ces choses qu’il lui avait cachées pensant la préserver. Il avait agi pour complaire la famille de la belle. Arthur devait bien rire. Il devait adorer savoir que sa fille allait épouser le jeune Cohen, le bon garçon, celui qui représentait à ses yeux le meilleur choix. Lionel était certain que, s’il assistait à la cérémonie, le père de Genesia ne se priverait pas de la joie de venir glousser devant lui afin de savourer sa victoire.

*Ouais, on n’en est pas encore là…*

Ils en étaient même encore bien loin puisque c’était avec lui que Genesia était en ce moment.

C’était lui qui l’embrassait dans le cou, qui la faisait danser, qui lui jouait une douce mélopée inspirée par sa petite personne. Il n’y avait pas de William à l’horizon, et même Ginny elle-même semblait avoir l’espace d’un instant oublier son fiancé, pour le plus grand bonheur de Lionel.

Aucune sensation n’égalait celle qui le transperçait lorsqu’il avait le plaisir de laisser ses lèvres se promener à sa guise sur la peau de son amie. Ce n’était certes pas honnête pour l’américain resté au bercail et qui devait certainement songé à sa future madame Cohen tous les soirs en serrant contre lui un cadre avec une photo d’eux à l’intérieur, mais ça Lionel s’en fichait bien.

Il se plut à imaginer William, seul dans son lit, à se faire des films sur leur mariage pendant que sa future femme était dans le bras de son meilleur ami. Taylor se demanda si William avait envisagé la possibilité que sa fiancée ne craque. Il ne pensait pas. Le crétin avait dû envoyer sa belle en Australie avec une petite tape dans le dos, un doux baiser sur les lèvres et un « Je te fais confiance » tacite.

*Crétinus, Débilus, Williamus !*

L’avantage que Lionel avait sur Genesia, c’était que de son côté, personne ne le tannait pour savoir comment avançait les choses avec son amie, pour la simple et bonne raison que peu de personne de son entourage actuel connaissait leur lourd passé. La plupart des amis de Lionel qui connaissait Gin savait qu’elle était fiancée et n’envisageait pas que Taylor puisse être assez bête que pour entreprendre quoique ce soit.

*Décidément, ils me font trop confiance…*

Lionel n’avait aucune volonté lorsqu’il était trop proche de Genesia. Elle avait un pouvoir sur lui qu’il n’arriverait sans doute jamais à comprendre. Il n’avait pas résisté à ses yeux et lui avait avoué tout l’amour qu’il éprouvait pour elle lorsqu’elle était partie aux Etats-Unis. Il lui parla de son envie de la demander en mariage. Maintenant, elle savait tout ce qu’il y avait à savoir. C’était peut-être ça le problème.

Il connaissait bien sa meilleure amie et peut-être qu’il avait, sans même s’en rendre compte, utilisé les mots qu’il fallait pour la faire craquer. Il avait tellement besoin de savoir qu’il était son unique. Loin de lui l’envie de gâcher son mariage ou son avenir avec William. Il ne pouvait tout simplement pas résister. Genesia était sa faiblesse. Mais il aimait cette faiblesse.

Il avait repris ses lèvres avec plus de passion cette fois laissant ses mains glisser sur sa peau douce, par-dessous son t-shirt. Leurs souffles s’étaient mêlés, leurs langues s’étaient retrouvés et tous les deux avaient franchi les limites de l’acceptable et sur le moment, Lionel s’en contreficha parfaitement. Il aimait serrer le corps de Gin contre lui. il avait à peine effleuré ses lèvres pour la première fois qu’il avait senti en lui un désir pour elle, bien trop présent en son gout. Cette envie d’elle ne le lâchait plus à présent.

Il souleva sa compagne et celle-ci n’hésita pas une seule seconde avant de venir entourer ses jambes autour de sa taille. Il approcha un peu plus son corps du sien et l’embrassa à nouveau. Il savait que c’était mal, mais cela lui faisait tellement de bien.

Il allongea Gin sur le canapé. Elle n’avait pas l’air d’avoir envie de se séparer de lui non plus. C’était tellement douloureux de penser à William qui attendait sa belle de l’autre côté de l’océan alors qu’elle se livrait à ce genre d’activité. Il la supplia d’arrêter.

Elle ne pouvait pas. Elle était incapable de mettre fin à leur étreinte. C’est à ce moment que Lionel sut que ce serait à lui de le faire. Elle éprouvait pour lui ce qu’il éprouvait pour elle : une incontrôlable envie de l’embrasser. Elle ne pouvait pas se détacher de lui. Il aimait cette sensation. Il profita de l’instant encore un moment, un trop long moment peut-être et laissa ses mains s’aventurer sur la peau de son ventre. Il eut envie de lui retirer ce qu’elle portait et de lui faire l’amour dans la minute. Il avait envie d’elle comme jamais.

Les mains de la jeune fille ne l’aidaient pas à penser à autre chose. L’un d’entre elle caressait sa peau alors que l’autre était fermement accrochée à ses fesses. Le désir était bien plus que présent.

Et pourtant, il trouva en lui le courage de se redresser et de ses reculer. C’était tellement difficile. Il ne pouvait plus la regarder en face. S’il croisait son regard ne fut-ce qu’une seule fois, il ne pourrait plus dire non, et lui refuserait à elle aussi cette réponse. S’il plongeait ses yeux encore une seule fois dans les siens, il lui ferait l’amour sans avoir aucun remord.

Il reprit ses esprits. Il avait beau ne plus la regarder, cela ne l’empêchait pas de toujours la désirer. Il devait lui avoir fait du mal en la repoussant de la sorte. Ce n’était pas ce qu’il voulait. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il ne voulait pas d’elle, c’était même tout le contraire. Il ferma les yeux pour se calmer. Il fallait qu’il se mette d’affreuses images en tête.

Gin se leva et commença à déambuler dans la pièce. Il sentit son corps se relâcher. Elle avait pris ses distances. Il n’avait donc plus à craindre de lui sauter dessus dans l’instant. Il évita cependant de la regarder attendant sa réponse. Il voulait savoir pourquoi ils ne pouvaient pas s’empêcher de se sauter dessus à longueur de temps. Il releva faiblement la tête lorsqu’elle commença une possible explication. Il ne la regardait toujours pas. C’était bien trop dangereux, il connaissait le pouvoir de ses yeux.

Il hocha doucement la tête. Ils ne savaient pas ce que c’était d’être en couple. Et ils ne le sauraient jamais. Cela voulait-il dire qu’ils n’arriveraient jamais à vaincre cette attirance entre eux ? Qu’ils allaient devoir mettre un terme à leur amitié pour préserver leurs couples ?

*SON couple, surtout…*

Lionel soupira avant de laisser échapper un grognement de frustration. Son désir n’avait toujours pas disparu. Il se racla le fond de la gorge.

« Et on est supposé faire quoi, de ça ? On n’a jamais été un couple et on ne le sera jamais puisque tu… »

Il ne termina pas sa phrase. Il avait relevé la tête. Il baissa le regard immédiatement sans s’attarder sur Gin. Il ne fallait pas.

« Comment tu veux qu’on arrive à contrôler… ça… »

Il ne regrettait pas de l’avoir embrassée. Il regrettait simplement que ce soit dans de pareilles circonstances. Il ne voulait pas qu’elle se sente mal à l’aise par rapport à lui. Habituellement, ce genre de situation ne leur posait pas de problème de conscience, ils étaient seuls tous les deux.

*Pas toi…
-C’était tout comme !*

S’il avait été en couple, il n’avait jamais été aussi engagée que l’était Gin, et il n’avait jamais été fiancé lui ! Genesia mentionna leur ressemblance avec Allie et Noah. Il mit un temps à se rappeler ce film pour fille qu’elle lui avait fait voir quelques années auparavant, « The notebook »… il avait pleuré à la fin, mais il s’était bien caché de son amie. C’était une très belle histoire, il l’avait avoué sans problème. Il rit doucement en songer à l’histoire de ses deux amoureux, séparés par la vie, par leur famille. La jeune fille tombait amoureuse d’un homme bien, d’un homme propre sur lui et se fiançait même, mais les deux jeunes héros principaux finissaient quand même par se retrouver.

*Y a un message ?*

Il fronça les sourcils. Essayait-elle de lui dire quelque chose ou bien se faisait-il simplement des idées ? Il opta pour la deuxième solution. Il devait divaguer comme d’habitude.

« Eux savaient ce que c’était que d’être en couple… »

Souffla-t-il dans un fin sourire. Il était arrivé à se calmer. Il pouvait approcher à nouveau de Genesia. Il fit quelques pas dans la pièce pour s’approcher d’elle, sans pour autant la toucher. Il n’était pas suicidaire.

« Puis… Allie et Noah terminent ensemble… »

Il était proche d’elle. Il ne voulait pas la regarder dans les yeux. Il se contenta de regarder le sol. Il sourit doucement. Mais n’en pouvait plus, il redressa le visage et planta ses deux yeux dans ceux de Genesia.

*Lionel Taylor, heure du décès : 11.35am *

Ginny était vraiment son erreur préférée.

Une toute petite question. Voila ce qui arrivait à déstabiliser la grande Genesia Weastler. Une simple question. Une question qui demandait une réponse en un mot, et monosyllabique qui plus est. Oui ou Non ? Un enfant aurait sans doute pu y répondre, mais l’actrice elle avait bien du mal à ses dépatouiller avec son problème. Devait-elle oui ou non avouer à William ce qu’il venait de se passer entre Lionel et elle ?

Il y avait, comme à chaque question existentielle, les partisans du pour et ceux du contre. Ceux qui répondraient oui et ceux qui opteraient plutôt pour le non. Dans ce cas-ci, c’était un petit peu plus compliqué que de savoir si oui ou non on va s’acheter une glace même si ça risque de nous faire grossir. L’enjeu de Ginny était trop grand. Elle avait trop à perdre.

En effet, l’impensable s’est produit. Un homme génial, beau, grand et fort à la fois avait proposé à miss Weastler de devenir sa femme, chose à laquelle la jeune femme n’avait jamais songé puisqu’elle ne pensait pas que le mariage pouvait être en soi le but d’une vie. Elle avait même toujours rigolé devant ces filles idiotes qui sont toutes parties à l’idée de se marier en blanc. Elle les avait toujours trouvées idiotes et cucul à mourir. Pourtant, à présent, c’était elle qui faisait partie de ce groupe de femmes qui n’ont, selon ses anciens dires, aucune indépendance et ont besoin d’un homme pour se sentir complètes.

Genesia n’estimait pas avoir besoin d’un homme pour se sentir bien, heureuse, épanouie. Elle y arrivait très bien toute seule. Seulement voila, quand Willichou lui avait posé la question avec ses grand yeux noisettes plein d’espoir, elle avait cru que c’était ce qu’il y avait à faire, que ça pourrait être bien. Elle ne pensait cependant pas trouver dans le mariage un approfondissement personnel, car selon elle toujours, le mariage n’apporte rien à un couple qui a déjà tout ce qu’il faut.

* A part peut-être des ennuis. *

Bah oui, sans mariage, Ginny ne se trouverait pas ici aujourd’hui et elle n’aurait pas eu à résister au sourire ravageur de Lionel Taylor. A ses yeux. A ses mains. Et a ses lèvres. Elle brûlait de désir pour lui, mais la chaleur était retombée d’un coup car il l’avait repoussée. Même à lui, elle lui faisait pitié... Avant, lorsqu’elle lui plaisait, il n’aurait jamais su la repousser, mais à présent, même lui ne voulait plus d’elle.

Elle passa une main sur son front, se rendant compte qu’elle tremblait. Elle se laissa donc glisser le long du mur, pour essayer de retrouver un peu de stabilité. Ses fesses et ses pieds arrivèrent en contact avec le sol alors qu’elle continuait de se poser la question.

Quelque part, elle avait envie de jouer franc jeu avec son futur mari. Après tout, ils allaient passer quelques années ensemble. Elle pensait que l’honnêteté devait faire partie intégrante du mariage.

* Comme la fidélité sans doute *

Cette notion-là, elle avait apparemment un peu plus de mal à l’assimiler. Ou du moins, en présence de son meilleur ami. Car sans lui dans les parages, elle avait été d’une fidélité de nonne, c’était même presque contre nature, mais ça ne lui avait jamais posé de problème, étant comblée par son homme. Du coup, l’envie d’aller voir ailleurs ne la taraudait pas.

* Alors pourquoi diable as-tu craqué aujourd’hui ? *

Elle avait tenu bon jusque là et une seule matinée en tête à tête avec Lionel lui faisait complètement perdre la tête. Elle n’arrivait jamais à mettre des limites lorsqu’il s’agissait de son ami, sans trop savoir pourquoi. C’était comme si elle était attirée par lui et ça ne se résorbait que lorsqu’elle succombait à la tentation. Une fois qu’ils avaient couché ensemble, elle pouvait repartir dans sa petite vie normale... Sauf que là ils n’avaient même pas couché ensemble.

* Quel gâchis ! *

Oui, c’était vraiment nul ce qu’ils avaient fait d’autant plus qu’ils n’étaient pas allés jusqu’au bout. Si l’américaine avait été au courant dès le départ qu’il la laisserait tomber au comble de l’excitation, elle ne l’aurait jamais laissé faire, si seulement elle n’avait pas été si idiote.

* Ca t’apprendra. *

« Bah j’en sais rien moi, t’énerves pas contre moi, je suis aussi paumée que toi ! »

* Si pas plus idiot !*

Elle releva sa tête et la cogna trois-quatre fois doucement contre le mur, comme si ça allait pouvoir l’aider à avoir les idées en place ^^. La jeune femme n’avait pas besoin que son ami pose à voix haute les questions qui lui trottaient dans la tête. Pourquoi n’arrivait-il pas à faire comme si de rien n’était, comme si ça n’était pas grave. Au contraire, il insistait sur le fait que ce qu’ils avaient fait était mal et qu’ils étaient de dangereux criminels punissables par la loi.

* C’est à peu près ça. *

Genesia, un peu perdue, essaya de trouver un point de repère en comparant leur histoire avec celle d’un film américain terriblement romantique. A dire vrai, les héros vivaient des évènements assez similaires à Tay & Gin.

« Oui eux ils le savaient donc quoi ? Ils étaient encore pires que nous ou ils avaient une bonne raison ? C’est quoi le message que t’essayes de faire passer ? »

Demanda-t-elle en relevant les yeux vers lui, qui était debout à présent et la dominait de par sa taille, elle se sentait encore plus petite fille ayant fait une bêtise comme ça.

« T’as raison... Ca peut pas être nous. »

Fit-elle en se relevant, étant donc à présent devant lui, à une distance raisonnable. Elle ne put empêcher ses yeux de loucher sur les lèvres de son ami.

« Nous, on a eu notre chance. »

Fit-elle en prenant de la distance.

« Ecoute je... je ferais mieux d’y aller, tu... »

Elle prit sa veste et son sac.

« Il faut que j’aille voir quelqu’un, je reviendrais tout à l’heure.. A plus. »

Elle claqua la porte et dévala les marches quatre à quatre.


FIN DE LA SCENE